Christine Sahuet : «Je suis candidate à ma propre succession»

  • Christine Sahuet : «Ma devise, faire global, penser local».
    Christine Sahuet : «Ma devise, faire global, penser local». José A. Torres
Publié le
Lola Cros

Artisanat. La Chambre de métiers tient son assemblée générale, ce soir à la Baleine.

La Chambre de métiers tient son assemblée générale, ce soir à la Baleine.

La dernière assemblée générale de votre mandature en tant que présidente de la Chambre de métiers et de l’artisanat (CMA) a lieu ce soir. Que retenez-vous de cette activité 2015 ?

J’ai l’impression d’avoir fait encore plus de choses cette année, par rapport aux précédentes. Je retiens notamment l’initiative de créer des boutiques éphémères d’artisanat d’art, et les nombreux salons sur lesquels nous étions présents. Ce sont des supports différents, vivants et sympathique pour donner envie aux gens de s’intéresser à l’artisanat, pour promouvoir nos métiers. Je retiens aussi, évidemment, l’aide aux entreprises que nous avons apportée. Cette année plus encore, nous nous sommes rapprochés de nos députés et sénateurs, pour leur expliquer nos problématiques, qui, je crois, nous ont entendus. Nous les avons alertés, encore très récemment, sur la loi Sapin II (lire par ailleurs.

Est-il l’heure d’un premier bilan de cette mandature ?

Oui, nous l’évoquerons lors de l’assemblée générale. Nous avons considérablement amélioré l’équipement et le campus de la CMA. D’autres projets sont en cours: l’internat, le self, le restaurant d’application. La CMA sur les rails de la nouvelle région. L’Aveyron a une vraie carte à jouer, de par ses savoir-faire et son maillage artisanal. Il est important de rappeler que les départements ruraux existent, au-delà des métropoles. Ma devise : «faire global, penser local». J’entends par là s’inscrire dans la dynamique régionale tout en défendant nos intérêts locaux. Nous avons toujours su nous faire entendre. La voix de l’Aveyron porte.

Après un «coup de mou» en 2013, vous espériez un regain d’activité en 2015. A-t-il eu lieu ?

Je préfère rester prudente sur ce point. Il n’y a pas de tendance générale. À première vue, les indicateurs sont au vert. Mais quand on regarde le bâtiment, par exemple: on a l’impression que le travail a repris alors que le nombre de salariés a été réduit. C’est trompeur. Je pense que la société dans son ensemble traverse une période charnière, et que nous ne reviendrons jamais à la situation de 2008. Il faut arrêter de s’ancrer dans le passé pour enfin se demander: demain, qu’est ce qu’on fait ? À nous d’écrire notre avenir. Je n’ai pas de solution toute faite.

Quel regard portez-vous sur le climat social, aujourd’hui, en France ?

Le climat morose, ce n’est pas nouveau. Un peu d’optimisme ferait du bien. Je comprends l’opposition à certains projets de loi, mais bloquer le pays ne fait pas avancer le dialogue. Je crois au dialogue.

Daniel Druilhet, président de FBTP12 et ancien président de la CMA, suggérait de fusionner avec la CCI pour plus d’«efficacité économique et fiscale». Qu’en pensez-vous ?

Ce sera peut-être d’actualité dans quinze ans. Si cela venait à se faire, il ne doit pas s’agir d’absorption, mais je ne l’imagine pas pour le moment. La CMA a un vrai rôle à jouer auprès des petits artisans notamment, qui ne se reconnaîtraient pas dans la CCI. En revanche, je suis favorable à une collaboration accrue des deux Chambres.

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?