Le padel, (r)évolution en marche

  • De petit format (environ 45 cm), la raquette est plus épaisse et trapue.  Sans cordage et pleine, elle ressemble à son homologue des plages mais avec un cœur majoritairement composé d’une mousse rigide.
    De petit format (environ 45 cm), la raquette est plus épaisse et trapue. Sans cordage et pleine, elle ressemble à son homologue des plages mais avec un cœur majoritairement composé d’une mousse rigide. José A. Torres
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Maxime Raynaud

Avec l’inauguration hier à Naucelle du tout premier terrain aveyronnais, la preuve est donnée que le petit frère du tennis est en plein essor. Mais, au fait, quesaco ? On vous dit tout.

Non, non et non, pas besoin de rame et de planche de surf pour s’adonner aux joies du padel. Autant clarifier tout de suite les choses, il n’y a aucun point commun entre le paddle (ou stand up paddle), qui se pratique donc en milieu aquatique, et le padel, joué sur un terrain en herbe synthétique entouré de vitres et de grillage.

Mais ce dernier est bien en train de gagner ses lettres de noblesse en France. Et tout porte à croire que, d’ici quelques mois, plus personne ne vous demandera sur quel plan d’eau vous allez lorsque vous expliquerez jouer au padel. Passée sous l’égide de la Fédération française de tennis (FFT) fin 2014, la discipline ne fait pas encore d’ombre à son grand frère. Mais elle pourrait bien en devenir un sérieux concurrent.

Déjà plus fort que le tennis en Espagne

De l’autre côté des Pyrénées, chez nos voisins espagnols, le padel a même détrôné le tennis. Fort de plus de 2 millions de licenciés dont 40% de femmes, contre environ 700000, il a littéralement essaimé ses terrains partout, de la Costa Brava à la Galice en passant par l’Andalousie. C’est d’ailleurs là-bas qu’Olivier Douziech, président du club de Naucelle, et pionnier en Aveyron, a découvert la pratique. «Je me rends souvent en Catalogne avec mes enfants. Il y a des terrains partout. Même les plus petits villages ont le leur!»

Mais cette passion tout ibérique aurait en fait des origines plus éloignées. Et pas si récentes. Selon les sources les plus fréquemment citées, le padel serait en effet né à la fin du XIXe siècle sur les bateaux britanniques où les passagers avaient dû s’adapter à l’espace, forcément exiguë, et au risque d’expédier la balle à l’eau.

C’est surtout par l’entremise d’un Mexicain, Eduardo Corcuera, que la pratique, plutôt anarchique aux États-Unis, est devenue un sport à part entière, et donc codifié. Finalement, retour en Espagne, et à Marbella, où les premiers courts sont construits dans cette ville du sud de l’Espagne en 1974. Depuis, l’Amérique du Sud, et notamment l’Argentine qui abrite aujourd’hui le N.1 mondial, s’en est largement éprise. 

Coût assez faible, entretien minime, pratique facile

En France, le phénomène n’est pas non plus si nouveau puisque l’Hexagone a accueilli les championnats du monde en 2000. Mais la «vulgarisation» a, elle, pris plus de temps. La faute à un conflit de fédération. En Espagne, le padel est indépendant de la structure fédérale de tennis et géré par des structures privées comme les salles de sport proposant du squash ici.

Ce problème réglé en France, le développement est en marche. D’abord parce que le terrain coûte relativement peu cher à une commune ou à un club : entre 18 000€ et 20 000€ la construction pour un entretien minime («balayage» et sablage de l’herbe une fois par mois). Et surtout car la pratique est très facile d’accès et très conviviale. Le cocktail est en place. Ne reste plus qu’à le déguster. Et la France y est plus que jamais prête. 

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