Photofolies : la ville de Rodez plonge le festival dans le plus grand flou

  • En 2015, le festival avait réussi à conquérir de nouveaux publics à travers des lieux d'exposition extérieurs.
    En 2015, le festival avait réussi à conquérir de nouveaux publics à travers des lieux d'exposition extérieurs. Repro CP
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Joël Born

La municipalité ne renouvelle pas sa subvention de 2000€. Un coup fatal ?

Cela risque d’être le coup de grâce. Celui qui pourrait bien signer la mort du festival ruthéno-aveyronnais des Photofolies. Dans notre édition du 13 mai, nous évoquions le manque de soutien financier, dont pâtit l’équipe de Sylvain Lagarde, qui devait se débrouiller jusqu’à présent avec 4500 malheureux euros de subventions publiques, pour boucler un budget global de 26 000€ en 2015.

Depuis, l’association a rencontré des représentants de la mairie, afin de discuter du projet Photofolies, des difficultés rencontrées et des évolutions possibles. Mais alors que des «perspectives encourageantes semblaient esquissées», l’association a appris mercredi que, non seulement, la mairie de Rodez n’organiserait pas d’exposition dans le cadre du festival mais, en plus, n’attribuerait pas la subvention municipale de 2000€. Pour le président de l’association Sylvain Lagarde, cette décision, qui pourrait être une condamnation, est un profond désaveu «quand on sait le montant d’autres subventions ou aides exceptionnelles apportées par ailleurs.» 

Thomas Mogharaeï : «Un flou artistique et social»

Dans le communiqué de l’association, le fondateur des Photofolies, Jean Cazelles, dit toute son amertume et sa contrariété. Citant, entre autres le grand photographe toulousain Jean Dieuzaide, qui déclarait, à propos des Photofolies : «Je pense que votre chemin est le bon... pour moi, il sent bon l’authentique... peu importe les éventuelles ornières.»

Interrogée sur les raisons de son choix, la municipalité, par l’intermédiaire du directeur du cabinet du maire, Thomas Mogharaeï, évoque «le flou artistique et social contenu dans la programmation et l’organisation de cette édition 2016 », ainsi que son souhait, pour les années à venir, de «réfléchir, en profondeur, sur la proposition qui est faite et de la coconstruire avec les organisateurs.»

En parlant de flou artistique, on rappellera aux élus ruthénois que depuis 27 ans les Photofolies ont accueilli Doisneau, Depardon, Clergue, Salgado, Klein, Sieff et quelques autres. En attendant Marc Riboud, qui devrait être la tête d’affiche de l’édition 2016. Comme flou artistique, on a connu pire. 

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