Mort de Christian Le Mellec : 18 mois de prison ferme pour le « tueur » de la rocade

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Yannick Bonnefoy (L'Indépendant)

Le chauffard, sans permis ni assurance, avait également consommé du cannabis.

En détention provisoire depuis le vendredi 9 mars, c’est finalement ce lundi que Jason Arasa a été jugé en comparution immédiate devant le tribunal. Ce Perpignanais de 21 ans avait à répondre de la mort de Christian Le Mellec, un motard aveyronnais de 59 ans, qu’il avait tué alors qu’il circulait sans permis au volant d’une voiture non assurée.

« Je ne me souviens plus comment c’est arrivé. »

Le drame remonte au mercredi 7 mars sur la rocade ouest de Carcassonne. Ce jour-là, c’est peu avant 13 h que l’accident s’est produit, alors que le prévenu venait de se déporter sur la gauche de la voie de circulation. Selon des témoins, « il avait une conduite saccadée ; il n’arrêtait pas de freiner pour repartir aussi sec... » Une conduite des plus hasardeuses, alors que le prévenu venait de voir passer la voiture et la première moto suiveuse, qui ouvraient la voie à un convoi exceptionnel transportant des pâles d’éoliennes. Un choc évité puis un second de justesse, avant l’inévitable collision frontale avec la seconde moto suiveuse, pilotée par Christian Le Mellec.

Les constatations policières effectuées, il apparaîtra que le prévenu, en plus de circuler sans permis ni assurance, avait aussi fait usage de cannabis quelques heures avant l’accident. Ce lundi, au regard de l’attitude qu’il a toujours adoptée, le prévenu a déclaré au tribunal ne se souvenir de rien. « Je ne me souviens plus comment c’est arrivé. Ce dont je me rappelle, c’est de m’être réveillé dans les vapes et d’être sorti de la voiture tout seul. » Et le prévenu d’expliquer qu’il avait acheté cette voiture trois jours avant la tragédie, « pour pouvoir revoir ses enfants » qui vivent à Carcassonne avec leur mère.

« Pourquoi avoir acheté une voiture avant de passer le permis ? Et pourquoi avoir pris la voiture ce jour-là, alors que vous saviez ne pas avoir le permis ? », a demandé Sophie Mollat au prévenu. « C’était pour faire plaisir à mon fils, on allait au ‘‘Mac Do’’. Rouler sans permis, je ne savais pas que c’était un danger, je roulais doucement. J’ai toujours fait attention... »

« Un délinquant de la route ! »

Il n’en fallait pas plus à la substitut du procureur Sandra Materat pour piquer le prévenu : « Quand on apprend à conduire dans un champ et qu’on apprend les panneaux à force de les voir sur la route, on n’est pas un bon conducteur. Non, vous êtes un délinquant de la route, qui tente de minimiser sa responsabilité ! » Une peine de trois ans de prison, dont un an assorti du sursis et d’une mise à l’épreuve, a ainsi été requise par le ministère public.

Pour la défense du prévenu, Me Olivier Trilles a décrit son client comme un handicapé du sentiment et de la parole afin d’expliquer son peu d’explication à la barre. « Ça ne veut pas dire qu’il ne ressent rien... » Poursuivant sa plaidoirie, l’avocat de la défense a insisté sur le fait que « tout n’est ni noir ni blanc » dans ce dossier, en soulevant notamment une nullité concernant l’analyse toxicologique qui a été réalisée. Un argument écarté par le tribunal, qui a finalement condamné Jason Arasa à une peine de trois ans de prison, dont 18 mois assortis du sursis. Et d’une mise à l’épreuve de trois ans, durant laquelle le prévenu aura des obligations de soins, de travail et d’indemnisation des victimes.

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