Campouriez : au pays des Coustoubis, le vin des trois cousins

Abonnés
  • Bertrand, Paul et Pierre redonnent vie aux vignes familiales par amour des souches du vin et de leurs racines.
    Bertrand, Paul et Pierre redonnent vie aux vignes familiales par amour des souches du vin et de leurs racines. repro cpa
  • Les vignes du grand-père.
    Les vignes du grand-père. repro cpa
  •  Les cuvées.  Les cuvées.
    Les cuvées. repro cpa
Publié le
O.C. (avec Martine Segard)

À Campouriez, les cousins Bertrand Viguier, Pierre et Paul Bax ont fondé "Les Coultades du Coustoubi".

Tous pour un, vin pour tous." Telle pourrait être la devise de ces cousins mousquetaires du vin. Nés sur la commune de Campouriez, terre de vignobles, ils sont naturellement amoureux de leur terroir. Bercés aux rythmes du cépage rustique Fer Servadou des vignes anciennes de leur grand-père, ils sillonnent dès leur adolescence les vignobles aux alentours, en dégustant des moments de partage, de plaisir avec ces vins gourmands, légers et fruités, aux tannins suaves comme "une bonne chanson" dixit Paul Verlaine, à boire. Les études conduisent le trio à l’école hôtelière de Saint-Chély-d’Apcher en section "cuisine" pour Bertrand, "service" pour Pierre et "gestion hôtelière" pour Paul qui continuera en licence professionnelle commerce du vin à Montpellier tandis que Bertrand et Pierre termineront par une année de sommellerie. Pierre et Bertrand officient aujourd’hui à Rodez. De son côté, Paul exerce une activité d’agent commercial en vin sur la région toulousaine. Les deux frères, Pierre et Paul, accompagnés de deux associés, ont également repris une boucherie à Entraygues-sur-Truyère.

Leur passion commune du vin réunit les trois cousins au point d’ouvrir la cave de leur grand-père pour un premier essai non commercialisé en 2014. Tombés dans la cuve du papy comme Obélix dans le chaudron magique, ils sont confortés par leur entourage et par leur ami vigneron catalan, Vincent Carreras du domaine de l’Odyssée dans les Pyrénées-Orientales. Ils donnent ainsi naissance en 2016 une société SAS "les Coultades du Coustoubi" (soit Les terrasses des habitants des coteaux à vins).

Le 78 sur son "31"

La même année, leur première cuvée sobrement mais commercialement malin, intitulé "78 (66+12)", voit le jour avec un assemblage de grenache du domaine de l’Odyssée (pour le département 66) et du Fer Servadou pour celui de l’Aveyron évidemment. L’étiquette de cette cuvée est tout aussi intelligemment illustrée par le photographe reconnu Maurice Subervie. Ce "78" vin rouge se met sur son trente-et-un pour se décliner en magnum présenté en plumier bois, ciré à la main.

En 2019, la cuvée vin blanc "78" sort des barriques pour rassembler les cépages du Chenin de l’Aveyron (Estaing, Entraygues) et ceux du Macabeu du domaine de l’Odyssée. Une autre cuvée, "Santat", est aussi mise en bouteille. Un vin de copains avec une joyeuse étiquette des trois verres levés à votre "Santé", qui s’installe naturellement sur les comptoirs et dans les foyers. Preuve de leur réussite : les six cents bouteilles du vin nouveau "Santat" 2020 ont été écoulées en 48 heures ! Le "Santat" reviendra, avec les beaux jours, au printemps avec les vins "78" et en toute confidence, ces trois coustoubis annoncent d’ores et déjà "deux vins surprises".

Agrandissement au printemps

En attendant, le travail de vinification se fait dans l’ancienne cave entièrement rénovée. Tout en respectant l’authenticité des murs en pierres sèches et la voûte existante, ces travaux ont amélioré leurs conditions de travail, l’hygiène, et ils ont optimisé la qualité du vin en magnifiant la matière première que les trois complices et acolytes sélectionnent par leur choix de raisins, leur provenance et leur maturité. À noter que les bouteilles sont toutes bouchonnées avec des bouchons fleurs de liège provenant du Portugal et gravés aux noms des vignerons et amis fidèles, tel un gage de confiance. Ainsi, Vincent, Bertrand, Benoît, Pierre, Paul, (on dirait un film de Claude Sautet), et Jet leur chien fidèle avec le petit café de Campouriez "Chez Odette", sont leur lieu de rendez-vous. Celui des copains d’abord chers à Brassens. Bertrand, Pierre et Paul, "de l’âge" des 800 pieds de vigne de leur grand-père plantés il y a une trentaine d’années, moitié Fer Servadou, moitié Chenin, projettent d’agrandir le vignoble au printemps sur les terres familiales.

Ces trois jeunes mousquetaires qui conjuguent viticulture (faire pousser la vigne), viniculture (fabriquer le vin) avec nature, terroir et culture s’inscrivent dans la cour des grands et dans le temps. Répondant ainsi à l’ode d’Horace : "Que la douceur du vin vienne mettre une borne à la tristesse et aux chagrins de l’existence." Plus que jamais avec le confinement.

Un peu d’histoire…

Le vin des Coustoubis remonte a bien longtemps, comme en témoigne cet extrait du livre "Nobiliaire universel de France" : "Jean, marquis de Lavergne, donna, en 1152, en don perpétuel champs et vignes, pour la réparation et entretien de la Chapelle de Campouriès".

Il faut savoir que la paroisse tenait sa réputation de par la qualité et l’abondance de ses vignobles d’où l’importance d’un don en vignes.

 

Cet article est réservé aux abonnés
Accédez immédiatement à cet article
2 semaines offertes
Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?