Aveyron : une usine à fabriquer de l'eau potable pour s'armer face à la sécheresse

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  • De nombreux acteurs politiques du département ont pu découvrir l'usine lors d'une visite organisé ce mercredi 26 juillet.
    De nombreux acteurs politiques du département ont pu découvrir l'usine lors d'une visite organisé ce mercredi 26 juillet. Centre Presse - A. R.
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Basée en aval du lac de Castelnau-de-Mandailles, commune de Lassouts, une usine de production d'eau potable sera mise en service durant le second trimestre de cette année. D'un débit maximal de 360 m3 par heure, elle permettra d'alimenter 20 000 personnes.

Un dispositif dans l'air du temps. C'est ainsi que pourrait être qualifiée l'usine de production d'eau potable du site de Laus, en contrebas de Lassouts, juste en aval du lac de Castelnau-de-Mandailles. Un projet, initié en 2019, qui aujourd'hui a bien pris forme. "L'usine est fonctionnelle, dans les prochains jours nous allons mettre en route la machine, ce qui permettra de faire des premiers relevés, pour une mise en service espérée lors du second semestre de cette année 2023", présente Yannick Recoules, directeur du Syndicat mixte d'adduction en eau potable (SMAEP) de Montbazens-Rignac, à l'origine de ce projet. 

Une entité qui a aujourd'hui largement dépassé le cadre de ces deux communes, la preuve avec cette infrastructure située en pleine vallée du Lot (lire ci-dessous). Une usine qui entre dans un vaste réseau. "L'eau traitée ici pourra très bien être approvisionnée jusqu'à Villeneuve ou aux portes du Cantal", poursuit le directeur.

12 millions d'euros

Il faut dire que si ce projet est d'une envergure conséquente avec une enveloppe de 12 millions d'euros nécessaire à sa mise en œuvre, il n'arrive qu'en complément d'un système déjà bien huilé. Dans ce secteur, c'est le mastodonte de Salgues, situé sur la commune de Condom-d'Aubrac, qui est le principal pourfendeur d'eau potable, avec une production annuelle de 6.5 millions de m3. "Ce nouvel équipement vient agir en complément, c'est en quelque sorte une sécurité", explique Yannick Recoules. Toutefois, d'un débat maximal de 360 m3 par heure, elle permettra de produire entre 800 000 et 2 000 000 de m3 d'eau par an, soit une capacité d'approvisionnement de 20 000 personnes.

C'est en ça que l'enjeu d'une telle infrastructure prend de l'ampleur à l'heure actuelle. Le directeur complète : "Cette installation pourra venir amortir le choc en cas de crise. C'est une question devenue très importante dans le contexte actuel avec des épisodes de sécheresses de plus en plus fréquents."

Ainsi, ce schéma n'est pas pour déplaire à Charles Giusti, préfet de l'Aveyron, venu visiter l'usine, qui fait de la préservation de l'eau une priorité. "Cette capacité en cas de déficit d'avoir des outils d'interconnexion est une bonne chose, c'est en ça que ce site est très intéressant. Nous attendons maintenant les résultats des tests de qualité que vont opérer la DDT et l'ARS." Arnaud Viala, président du Département de l'Aveyron, va également dans ce sens. "On voit bien avec l'actualité que l'eau va se raréfier, alors un équipement de sécurité high-tech comme celui-là est essentiel."

"Un équipement 3.0"

Pour cela, depuis ses points de captage, l'eau est filtrée. Ensuite, des tests sont menés afin de s'assurer que la ressource ne soit pas polluée, puis elle est traitée avec du chlore. "Le système de fonctionnement de cette usine est traditionnel, mais sa particularité c'est qu'elle est dotée de procédés dernier cri, on est en quelque sorte sur un équipement 3.0", sourit Yannick Recoules.

L'infrastructure est d'ailleurs pilotable à distance et dispose d'un avantage certain, être située aux abords d'un barrage et donc d'une retenue d'eau. "L'impact de la période d'étiage est moindre ici qu'au bord d'une rivière. En jouant avec la retenue il est possible de passer plus sereinement les épisodes de sécheresse", rassure Patrick Gayraud, vice-président du SMAEP. En plus, l'eau stockée est transportée à six kilomètres d'ici, à Roquelaure dans un réservoir d'une capacité de 10 000 m3.

"On est extrêmement satisfaits de disposer d'un tel équipement dans notre commune, qui puisse alimenter une large partie de l'Aveyron", se réjouit en ce sens Elodie Gardes, maire de Lassouts. Un dispositif certainement voué à s'étendre, alors que l'année passée, en Aveyron, le Carladez avait dû être ravitaillé d'urgence à cause de la sécheresse.

Le SMAEP Montbazens-Rignac, un poids lourd

Constructeur de cette usine à Lassouts, le SMAEP de Montbazens-Rignac est l'un des syndicats mixtes d'adduction en eau potable les plus importants de l'Averyon. Aujourd'hui, il regroupe 56 communes, assure la consommation de 74 628 habitants et compte plus de 3 000 km de réseau. Son secteur d'activité est donc bien plus large que le seul secteur de Montbazens et Rignac. D'ouest en est, il s'étend de Villeneuve-d'Aveyron à Saint-Chély-d'Aubrac et de Golinhac à Luc-la-Primaube du nord au sud.

Toujours dans cette optique de "sécurité", le SMAEP travaille conjointement la société Eau de Rodez. Ce qui permet, en cas de crise aux deux entités de s'entraider.

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