Loto du patrimoine : "Je veux remettre le vin de Marcillac à sa vraie place", le projet de réhabilitation de Vincent Cunillère reçoit 250 000 €

Abonnés
  • Le projet de réhabilitation de Vincent Cunillère vient de recevoir 250 000 € de la Mission Stéphane Bern. Le projet de réhabilitation de Vincent Cunillère vient de recevoir 250 000 € de la Mission Stéphane Bern.
    Le projet de réhabilitation de Vincent Cunillère vient de recevoir 250 000 € de la Mission Stéphane Bern. Centre Presse Aveyron - B. S.
Publié le
Bernard Segonds

Amoureux des vieilles pierres, déjà propriétaire d’une bâtisse à Marcillac où il a installé le centre d’art photographique dédié à Pierre Soulages, Vincent Cunillère a acheté un îlot patrimonial au cœur du bourg avec l’objectif, après la restauration des maisons, de mettre en avant le vin marcillacois à travers son histoire, notamment.

"Qui méconnaît son passé risque de se perdre dans le présent." C’est le credo que martèle Vincent Cunillère quand il évoque son "amour des vieilles pierres" et son projet de faire revivre un ensemble médiéval au cœur de Marcillac.

Faire revivre l'ensemble médiéval

En 2022, quand il a racheté une très belle bâtisse construite aux alentours du XVe siècle (ancien siège de la communauté de communes) pour y installer le centre d’art photographique dédié à Pierre Soulages, il n’imaginait pas la richesse architecturale qui se cachait au fond d’une ruelle voisine où des maisons anciennes abandonnées par leurs propriétaires menaçaient ruine depuis plus de 50 ans.

Un programme de réhabilitation

Séduit par ce précieux bâti daté du XIIe siècle pour sa construction initiale, il en est devenu propriétaire et a mis sur pied un programme de réhabilitation complète.

Quelles sont les motivations qui vous ont amené à entreprendre une telle aventure ?

Je dois tout d’abord préciser que je suis très sensibilisé à la valeur du patrimoine historique depuis ma rencontre avec Pierre Soulages à Conques en 1994. Mon projet de réhabilitation est né d’un coup de cœur lors de ma visite d’une des maisons délabrées.

Sa pièce principale, plongée dans un magnifique clair-obscur, m’a fait penser à un tableau de Rembrandt. Il ne m’en fallait pas plus pour acheter cette demeure, puis en suivant quatre autres mitoyennes tout aussi remarquables.

L’ensemble représente en effet un patrimoine précieux qui révèle l’influence de l’activité viticole sur l’architecture locale et apporte un éclairage unique sur le terroir et la façon de vivre dans le vallon de Marcillac, du XIIe au XVe siècle.

Mon ambition est de pouvoir conserver au mieux la mémoire de cette forte tradition vigneronne en restaurant cet îlot patrimonial. Et puis, il s’agit également de remettre de la vie autour de l’église et du centre historique du village, déserté depuis les années 70, quand on ne parlait pas encore ou très peu de patrimoine.

Comment ce projet se traduira-t-il concrètement ?

Je veux remettre le vin de Marcillac à sa vraie place, là où il était au Moyen-Âge, c’est-à-dire dans les caves des maisons. Mon intention est d’ouvrir ce lieu au public pour que chacun puisse découvrir l’histoire du vin et du vignoble de Marcillac en s’immergeant dans une atmosphère authentique.

Trois espaces distincts seront créés avec une vocation spécifique attribuée à chacun : exposition muséale sur le thème du patrimoine viticole, dégustation et magasin-vente de bouteilles.

Où en sont les travaux ?

Commencés en 2022, ils doivent se dérouler en deux phases. Dans un premier temps, il s’agit de sauver les bâtiments en se préoccupant de leur toiture et de leur structure, avant de passer au second œuvre et d’aménager les intérieurs. À l’heure actuelle, l’opération de sauvetage est terminée pour quatre bâtiments sur cinq. Reste celui de la rue Cornebariols, ce qui n’est pas une mince affaire !

Qu’en est-il du financement ?

L’achat des bâtiments ainsi que la plus grosse partie des travaux sont effectués avec des fonds privés. Le projet de réhabilitation vient de recevoir, à travers les jeux du loto du patrimoine, un soutien de 250 000 € attribués par la Mission pour la sauvegarde du patrimoine en péril confiée à Stéphane Bern.

Cette somme bienvenue aidera au financement du gros chantier prévu à la maison de la rue Cornebariols qui nécessite un an d’études architecturales avant de commencer les travaux en 2025.

A quelle échéance envisagez-vous l’ouverture au public ?

Tout dépend évidemment du rythme de l’avancée des travaux qui est tributaire d’aléas imprévisibles. Mon objectif est de pouvoir ouvrir l’espace muséal fin 2024, un avant-goût de la réalisation finale qui ne pourra que conforter la place de Marcillac-Vallon sur la route Pierre-Soulages.

Cet article est réservé aux abonnés
Accédez immédiatement à cet article
2 semaines offertes
Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?