"Noël meurtrier en Lévézou", un roman policier avec pour toile de fond les conditions de vie des travailleurs immigrés italiens

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  • Sylvie Boulard aborde le sort des travailleurs italiens migrants sur le Lévézou qui souilla IIIe République.
    Sylvie Boulard aborde le sort des travailleurs italiens migrants sur le Lévézou qui souilla IIIe République. J.-M.C.
Publié le
Jean-Marc Cognot

L’intrigue se situe dans les bois du plateau du Lévézou, autour des bûcherons et charbonniers italiens.

Sylvie Boulard, passionnée d’histoire et de littérature, écrit des romans policiers historiques. Elle vient de publier à compte d’auteur, aux Éditions au-dessous du volcan, le 8e opus des enquêtes de l’inspecteur Levasseur. Et ce dans la série Crimes en Rouergue sous la IIIe République. L’ouvrage a pour titre "Noël meurtrier en Lévézou" (404 pages, 14 €).

L’intrigue se déroule sur le plateau et dans les forêts du Lévézou, entre Saint-Léons, Pont-de-Salars et Vezins. L’auteur aborde le thème des travailleurs migrants : "Nous sommes en 1882, sous la IIIe République. Je parle de la migration. À l’époque, c’étaient les Italiens. Dans les journaux, on lisait les mêmes réflexions analogues à celles que l’on peut lire ou entendre aujourd’hui : ils font beaucoup d’enfants, ils prennent le travail des Français. C’était pour l’époque le grand remplacement que certains évoquent aujourd’hui. À l’époque, c’est une migration économique. Et quelques années auparavant, c’était davantage une migration pour des raisons politiques. La migration italienne politique était mieux accueillie. Quand la migration est devenue économique, l’accueil n’a pas été le même."

Sylvie Boulard explique qu’à cette époque-là il y a eu la réunification italienne entre le Nord et le Sud avec un très grand déséquilibre économique entre les deux moitiés du pays. Les paysans du Sud ont été plongés dans la misère : "Il y a eu beaucoup d’impacts nouveaux qui ont encore plus appauvri les gens, les poussant à partir, notamment ceux du Sud. Ils restaient principalement autour de Nice et de Marseille. En ce temps-là, il y a eu des affrontements très violents entre Français et Italiens."

"Noël meurtrier en Lévezou", huitième opus des enquêtes de l’inspecteur Levasseur.
"Noël meurtrier en Lévezou", huitième opus des enquêtes de l’inspecteur Levasseur. DR

Immersion en Lévézou

Ces événements servent de toile de fond au roman. L’intrigue se situe au sein du Lévézou, autour du travail du bois et des charbonniers qui avaient leur campement dans la forêt. La vie était très dure. Pour des raisons de santé, l’inspecteur Levasseur est obligé de prendre du repos. Il va passer les fêtes de fin d’année sur le Lévézou avec sa famille et ses amis. "Mon idée, c’est que cette fois ce sont ses amis, un policier et un juge, ainsi que sa femme, qui vont d’avantage que lui sur le terrain, explique Sylvie Boulard. Au fil des événements, l’inspecteur parvient à résoudre l’enquête."

Tout commence par l’incendie d’une maison à Saint-Léons dans lequel meurt un vieux couple de migrants italiens. L’enquête commence là. Puis, dans un second temps, il y a un crime dans la forêt pour lequel les immigrés italiens sont accusés. Se mêle à cela la présence d’industriels et de patrons français indélicats. Il y a également une histoire d’amour entre une jeune fille de la bourgeoisie toulousaine et un jeune travailleur italien…

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