Mort du petit Emile : pourquoi la topographie actuelle "peut s’avérer propice à la découverte de restes humains" ?

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  • Des ossements du petit Emile ont été découverts samedi 30 mars 2024 près du hameau du Haut-Vernet. Des ossements du petit Emile ont été découverts samedi 30 mars 2024 près du hameau du Haut-Vernet.
    Des ossements du petit Emile ont été découverts samedi 30 mars 2024 près du hameau du Haut-Vernet. DR
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Propos recueillis par Robin Serradeil

Notre interview du général de gendarmerie François Daoust, coauteur avec le journaliste et animateur, Jacques Pradel, de “Police technique et scientifique, le choc du futur”.

Quelles questions pose la découverte des ossements du petit Émile ?

La découverte de ce crâne et de ces ossements va sans aucun doute entraîner une nouvelle orientation de l’enquête. Ce crâne a été découvert à proximité d’un sentier de randonnée. Ce chemin avait évidemment été passé au peigne fin il y a plusieurs mois. Aujourd’hui, nous sommes à la sortie de l’hiver : nous n’avons pas la végétation luxuriante de l’été.

Il serait donc intéressant de profiter de cette période pour une raison simple : nous avons une toute nouvelle topographie des lieux, qui peut s’avérer propice à la découverte de restes humains.

C’est un schéma que l’on retrouve dans de nombreuses affaires : on se rappelle bien sûr de la disparition du jeune Lucas Tronche, à Bagnols-sur-Cèze, dans le département du Gard. Les restes de l’adolescent avaient été retrouvés six ans après sa disparition, au pied d’une falaise. Des années auparavant, la zone avait pourtant été fouillée minutieusement.

La topographie du Haut-Vernet est particulière, avec un hameau isoléen haute montagne…

Tout à fait. Nous savons par ailleurs qu’il y a plusieurs semaines, cette zone géographique a été le théâtre d’un épisode méditerranéen particulièrement intense, avec des pluies massives sur les contreforts alpins. Il se peut que les autres ossements de l’enfant se trouvent beaucoup plus en amont, en hauteur. Le ravinement et le ruissellement, suite à ces pluies massives, auront peut-être contribué au déplacement de ces ossements.

Ce qui me fait dire cela, c’est que si l’enfant se trouvait à proximité du chemin de randonnée, celui-ci aurait sans doute dû être retrouvé lors des premières fouilles.

Que peut-on attendre des fouilles qui sont actuellement réaliséesau Haut-Vernet ?

Elles vont être très importantes. Elles seront minutieuses et elles vont sans doute s’étendre de la zone de découverte vers des reliefs plus escarpés, en amont. Il s’agira alors d’identifier des zones où l’enfant a pu chuter, faire un malaise s’il était déshydraté et, dans l’hypothèse d’une intervention humaine, savoir où son corps a été déposé.

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