Bercée par les eaux du lac de Pareloup, Sylvie Gracia se livre, à cœur ouvert !

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  • Le huitième livre de la Salles-Curanaise Sylvie Gracia est disponible à la librairie de L’Iconoclaste, à Paris. Avant une série de dédicaces en Aveyron.
    Le huitième livre de la Salles-Curanaise Sylvie Gracia est disponible à la librairie de L’Iconoclaste, à Paris. Avant une série de dédicaces en Aveyron. L'Aveyronnais - Rui Dos Santos
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A Paris, Rui Dos Santos

La Salles-Curanaise vient de sortir, à L’Iconoclaste, "Nous n'étions pas des tendres" un ouvrage très personnel, son huitième roman. Diverses dédicaces sont prévues en Aveyron : Rodez, Bozouls et Espalion en avril, Montredon sur le Larzac cet été.

"Une année difficile !". L’émotion est encore palpable. Et c’est ainsi avec de petits trémolos dans la voix et les yeux un peu humides que Sylvie Gracia se retourne sur 2023. "On a tout connu !", poursuit-elle. Femme de lettres, "dénicheuse de jeunes pépites", elle fait allusion à deux événements forts, en particulier.

Fondatrice de L’Iconoclaste, Sophie de Sivry est décédée le 31 mai, à l’âge de 64 ans. C’est son mari, Laurent Beccaria, déjà à la tête des Arènes, qui a pris les rênes, avec leurs deux filles (nommées directrices déléguées), de la maison d’édition. Quelques mois plus tard, le 7 novembre très précisément, celle-ci s’est retrouvée en haut de l’affiche, sous les feux des projecteurs, puisque c’est chez elle qu’a paru le Prix Goncourt 2023, "Veiller sur elle", de Jean-Baptiste Andréa.

Sylvie Gracia a encore des étoiles dans les yeux : "C’est une belle reconnaissance pour nous. Mais exceptionnel aussi pour une petite maison d’édition comme la nôtre. D’autant que nous faisons du roman seulement depuis sept ou huit ans. Le livre a été vendu à 700 000 exemplaires. La semaine de la consécration, nous en avons envoyé 200 000 exemplaires !".

Un deuxième retour (littéraire) aux sources aveyronnaises

Ayant vu le jour à Salles-Curan, en 1959, d’une lignée aveyronnaise par sa mère, née Joulié, et d’un père réfugié espagnol, arrivé à l’âge de 10 ans, Sylvie Gracia a passé sa petite enfance à Rodez, puis sa jeunesse à Montpellier, avec des études de philosophie, avant de s’installer à Paris, où elle a intégré le centre de formation des journalistes (CFJ).

En 1997, elle a rejoint Danielle Dastugue, aux éditions du Rouergue, et y a fondé la collection de romans, appelée "La Brune", ainsi que plusieurs collections de romans pour la jeunesse. Elle a ainsi assuré la direction littéraire du Rouergue jusqu’en 2019, au sein d’Actes Sud, rejoignant alors L’Iconoclaste comme éditrice littéraire.

Chef d’orchestre (re)connue, elle écrit également. Son dernier bébé, sorti voilà peu, a été baptisé "Nous n’étions pas des tendres". Sylvie Gracia effectue là un deuxième retour (littéraire) aux sources aveyronnaises. Ce huitième opus se déroule, notamment, dans le village qui servait déjà de cadre, en 1996, à son premier roman, intitulé "L’été du chien" (Collection L’Arpenteur/Gallimard), dans lequel elle racontait le retour à la ferme familiale d’une jeune femme et de ses deux enfants.

Cette fois, Hélène, sa narratrice, revient seule à un moment de bascule de sa vie. Comme chaque été depuis qu’elle a dû partir pour études et travail, elle retrouve la maison de vacances de son enfance en Aveyron. Mais, cette fois, tout semble se défaire. Elle est désormais seule pour ses étés, ses filles ont grandi, et son père vieillit chaque jour un peu plus. Les rôles s’inversent. Au mitan de sa vie, Hélène interroge l’importance des racines pour être pleinement libre...

Quatre dédicaces en Aveyron, trois en avril et une cet été

"J’ai débuté son écriture en 2015, il a nécessité neuf ans de gestation. C’est vrai qu’il a été compliqué à écrire. Il a ainsi pris plusieurs formes, glisse Sylvie Gracia. Oui, au départ, c’était une autobiographie, mais, finalement, j’ai gardé uniquement Salles-Curan, le lac de Pareloup et, surtout, mon père, décédé en février 2022. Le reste a donc été romancé".

Et quand on lui parle de ce retour sur le Lévézou, comme une boucle, elle n’esquive pas la question mais la réponse a été répétée : "Il y a une laisse qui me relie au pays. J’écris dessus mais je me tiens à distance !".

Elle reviendra toutefois bientôt en Aveyron pour des séances de dédicaces : jeudi 18 avril, à 18 h 30, à la Maison du livre à Rodez, vendredi 19, à 19 heures, à la Galerie de Bozouls, et, enfin, samedi 20, à 18 heures, au cinéma Le Rex à Espalion, après la projection du film "Chien de la casse", du réalisateur héraultais Jean-Baptiste Durand. Un quatrième rendez-vous est programmé mercredi 31 juillet, au marché de Montredon, sur le Larzac, au festival "La brebis qui lit".

Elle partagera son stand avec Anne Percin, qui dédicacera "Les loups de Babylone", et se réjouit de ces retrouvailles : "Onze de ses ouvrages sont sortis aux éditions du Rouergue, entre 2009 et 2017, pile poil pendant que j’y travaillais. J’ai donc eu la chance de la publier". Entre temps, Sylvie Gracia se penchera très certainement sur l’écriture de son neuvième livre. "Il est lancé en effet, confirme l’intéressée. L’histoire se déroulera à Paris". Elle n’en dira pas plus !

Il trouvera sa place dans la nouvelle librairie, rue Jacob, dans le 6e arrondissement parisien, ouverte en avril 2023. "Il y avait ce lieu, qui était là, fermé, après avoir hébergé une librairie maritime (re)connue, conclut l’Aveyronnaise. On peut y boire un thé, y déguster une douceur. On y propose aussi rencontres, lectures, conférences, ateliers d’écriture...".

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