L'industrie aveyronnaise doit redorer son image

"Pour renouer avec la croissance, notre pays doit se réindustrialiser". Voilà le mot d'ordre des chambres de commerce et d’industrie qui ont souhaité faire de " 2013, l’année de l’industrie ". La CCI de l’Aveyron n’a pas attendu cette opération nationale pour se pencher sur ce secteur "porteur mais qui souffre d’une forme de méconnaissance, voire de nombreux a priori". La formule est de Bernard Dincuff, directeur des services aux entreprises.

Diagnostic de dynamique industrielle

La chambre consulaire a ainsi établi fin janvier 2013 un diagnostic sur la dynamique industrielle. "Une analyse plus large que le seul secteur de l’industrie tel qu’identifié au registre du commerce", précise l’intéressé. Ont également été intégrées les activités de l’agroalimentaire non ressortissantes (coopérative Jeune Montagne et Unicor par exemple), de transport, et de service aux entreprises en lien direct avec l’industrie (bureaux d’études par exemple). Soit une analyse globale qui porte sur 3 093 établissements et un effectif salarié de 23 404 personnes (lire la synthèse ci-dessous). "Le poids économique (effectifs et chiffre d’affaires) de ce secteur est tel que l’Aveyron arrive en deuxième position en Midi-Pyrénées, derrière la Haute-Garonne mais devant le Tarn, se réjouit Bernard Dincuff. Ce sont des métiers porteurs auxquels on croit énormément. Ces professions manuelles ne sont pas valorisées et c’est un drame!".

Des métiers sous-valorisés

Un sentiment partagé par Stéphanie Séjourné, responsable du pôle ressources humaines développement de l’alternance à la CCI: "À l’instar de ce qui a été fait pour la cuisine et la pâtisserie à la télé avec Top chef, il faudrait peut-être lancer un Top industrie afin de susciter des vocations !". Elle poursuit : "Ce n’est plus Zola! L’industrie est un secteur très propre, sécurisé, et surtout avec de gros enjeux. On imagine, trop vite et à tort d’ailleurs, qu'un département qualifié de rural ne peut pas être industriel". Bernard Dincuff conclut: "La réhabilitation de l’industrie est nationale. Si le défaut de main-d’oeuvre est structurel, il faut instaurer une opération séduction pour relancer une attirance de la part des jeunes. Pourtant, le potentiel existe. L’attractivité du territoire s’ajoute à l’attractivité du métier". À méditer...