La place du Trocadéro passe de la fête bon enfant aux scènes d'émeutes

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AFP

Mouvements de foule, jets de projectiles sur les forces de l'ordre et cafés vandalisés, sur fond de tour Eiffel: la place du Trocadéro est passée d'une fête bon enfant, pour célébrer le titre de champion de France du PSG, à des scènes d'émeutes.

Dans la soirée, des casseurs ont également gagné les Champs-Elysées, obligeant les boutiques à baisser le rideau, à l'image du célèbre restaurant de luxe, le Fouquet's.

16h30. A deux heures de l'arrivée prévue du car des joueurs, quelques centaines de jeunes supporters chantent au pied de la statue du maréchal Foch, des refrains proparisiens et antimarseillais, une des rares constantes de la soirée. Le club distribue des drapeaux blancs, l'ambiance est bon enfant.

18h00. Les membres de la tribune Auteuil, bruyants et visibles avec leurs pétards et fumigènes, débarquent en nombre derrière la place et fendent la foule de quelques milliers de personnes qui s'y est déjà massée, jusqu'à la scène.

Ils signent leur arrivée en jetant des projectiles (fumigènes, bouteilles, barrières) pendant cinq minutes sur les stewards qui protègent la scène où doit se dérouler la remise du trophée.

19h00. Une trentaine d'individus ont grimpé sur un échafaudage accolé au musée de la Marine. Le speaker leur demande de descendre, "sinon la tour va tomber, on ne peut pas garantir votre sécurité". "On ne peut pas accueillir les joueurs dans ces conditions !" Ils restent sur place. La tension monte.

L'autobus des joueurs, parti du Parc des Princes, arrive du côté sud-ouest de la place. Une clameur retentit et les fumigènes jettent un voile blanc sur la place. L'excitation est à son comble, chants et fumigènes pimentent l'atmosphère. Le car ne peut progresser et quitte la place.

Peu après, la tribune de presse est envahie par les supporters, sans violence. Des mouvements de foule se produisent, les échauffourées avec les forces de l'ordre reprennent.

Cafés saccagés

Le trophée est remis hâtivement aux joueurs qui repartent très vite. La musique est coupée, la foule commence à se disperser, des mouvements de foule reprennent.

19h30. Les casseurs sont décidés à en découdre. Par petits groupes, parfois le visage masqué, souvent alcoolisés ou dans un état second, plusieurs dizaines de personnes s'en prennent aux CRS et commencent à saccager la place - le mobilier urbain et les cafés riverains.

Les affrontements avec les CRS reprennent plusieurs fois: les supporters lancent des projectiles, surtout des bouteilles vides récupérées dans des conteneurs éventrés, sur les forces de l'ordre, qui chargent avec grenades assourdissantes et gaz lacrymogène, et font détaler les fauteurs de trouble. Qui s'en vont casser puis reviennent à la charge.

Le calme revient aux alentours de 21 heures sur la place du Trocadéro, que jonchent des milliers de débris - verre pilé, restes de fumigènes, de drapeaux etc. Le mobilier urbain et les cafés sont pour la plupart endommagés, à des degrés divers.

Des membres d'une société de sécurité confient à l'AFP, sous couvert d'anonymat, que leurs effectifs n'étaient pas du tout suffisants pour ce type d'événement.

Les casseurs ont pris les avenues qui rayonnent depuis la place du Trocadéro et vont endommager d'autres voitures et d'autres commerces alentour.

Sur les Champs-Elysées, la police procède régulièrement à des interpellations, en général de personnes masquées, au milieu des débris de verre.

"On est chez nous, on est chez nous", scandent quelques casseurs.

Plus loin devant le Fouquet's qui a fermé ses portes, un médecin de la Croix-Rouge pose une perfusion à une "personne blessée dans une bagarre", mais qui n'est pas "en détresse vitale".

Vers 23h30, la foule est moins dense sur les trottoirs, mais quelques voitures continuent à arpenter l'avenue en klaxonnant, drapeaux et parfois passagers aux fenêtres, sur le capot ou sur le toit. Pour les chasser de l'avenue par l'Arc de triomphe, une vingtaine de véhicules remontent les Champs, sirènes et gyrophares allumés.

Source : AFP

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