Agriculture bio: les conversions baissent en Aveyron

  • Si les conversions marquent le pas, les installations restent sur une bonne dynamique.
    Si les conversions marquent le pas, les installations restent sur une bonne dynamique. Centre Presse.
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Centre Presse Aveyron

Après plusieurs années d'essor, les demandes de conversion en agriculture biologique ont subi un léger coup de froid dans le département. Une baisse de moitié qui n'inquiète pourtant pas la profession qui évoque un phénomène cyclique.  

Après plusieurs années d'essor, les demandes de conversion en agriculture biologique ont subi un léger coup de froid dans le département. De l'ordre d'une centaine en 2009 et 2010, les demandes de conversion étaient trois fois moindre en 2012. Une tendance commentée par Lionel Labit, animateur pour l'Association pour la promotion de l'agriculture biologique (Apaba) qui voit plusieurs explications à ce phénomène. 

  • Réforme de la PAC, "le grand flou"

" Le contexte actuel n'incite pas vraiment à la conversion, reconnait l'animateur de l'Apaba. Le grand flou autour de la politique agricole commune fait que nous sommes aujourd'hui dans une phase d'attente. Les aides accordées jusqu'alors dans le cas d'une conversion seront-elles maintenues, revues à la baisse, ou tout simplement supprimées ? Seul le temps pourra nous le dire". 

  • La fin d'un cycle 

C'est prouvé, le nombre des conversions coïncide parfaitement avec les campagnes d'aides. " Or comme la reconduction des aides n'est pas certains, beaucoup d'agriculteurs préfèrent attendre. Une première tendance à la baisse a ainsi été observée autour de 2005-2006, après de fortes augmentations au début des années 2000. Même chose après une période de forte demande de conversion autour des années 2007 et 2009. En 2012, la dynamique se poursuit mais sur un rythme moins soutenu [30 conversions en 2012, 60 en 2011, 90 en 2009 et 2010 NDLR]", explique Lionel Labit qui considère qu'après le boom des conversions enregistré entre 2008 et 2011 dans le département, ceux qui avaient effectivement envie de sauter le pas, on eu tout le temps et le loisir de le faire. 

  • Une demande en baisse

"Sur les filières lait notamment, les industriels considèrent que les volumes sont aujourd'hui suffisants pour assurer la demande des consommateurs et ne cherchent plus vraiment à accueillir de nouveaux producteurs.  Pour autant la consommation française de produits bio continue de progresser avec un panier moyen en constante augmentation". 

  • Un défaut de promotion

En plus des difficultés à l'installation faute de réserves foncières, - à noter que contrairement aux conversions, la dynamique des installations ne faiblit pas en Aveyron puisqu'en l'espace de 4 ans, leur nombre a été multiplié par 3 - l'animateur de l'Apaba regrette aussi que les étudiants en agriculture manquent encore d'informations sur la filière bio. C'est pour cela que l'Apaba continue d'aller au devant de agriculteurs de demain.  

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