Rodez : la vie d'une famille dans la rue
Depuis un mois et demi, une famille géorgienne dort dans les rues de Rodez. Ils attendent d'obtenir une réponse à leur demande d'asile.
Ils sont arrivés de Géorgie il y a un mois et demi, depuis ils dorment dans les rues de Rodez. Ils ont fui leur pays pour des raisons politiques. Avec sa femme et ses deux enfants de 10 et 11 ans, Andria, 35 ans, essaye de survivre tant bien que mal.
Demander l'asile politique...
Il a la nationalité russe, mais impossible de fuir en Russie, car sa femme est géorgienne, et il y a des tensions entre les deux pays, explique Andria. Alors ils ont dû passer par l'Italie pour rejoindre la France. Deux jours après leur arrivée à Rodez, ils ont fait une demande d'asile auprès de l'OFPRA (Office français de protection des réfugiés et apatrides). En attendant la réponse, ils ont obtenu une autorisation provisoire de séjour (APS) valable pour un mois puis renouvelable tous les trois mois. Ils sont donc tout à fait en règle.
... puis attendre ...
Mais l'APS ne leur permet ni de travailler ni de trouver un appartement. Alors tantôt dans un parc, tantôt sous un porche, la famille dort où elle peut. Les hébergements d'urgence du 115 (numéro d'urgence sociale) sont saturés, les CADA (Centres d'accueil des demandeurs d'asile) aussi. La seule chose qu'il leur reste à faire : attendre. Attendre qu'un CADA puisse les accueillir, attendre surtout une réponse à leur demande d'asile.
... et survivre.
Pour manger, ils s'adressent au Secours populaire. Mais les problèmes de santé se multiplient et Andria est inquiet. Son fils n'a que 10 ans et dormir dans la rue est dangereux pour lui, il a une maladie grave. Pour sa fille de 11 ans aussi, c'est de plus en plus difficile. Ce matin, elle se plaignait de vertiges, de maux de ventre et de gorge. Quant à Andria, il fait de l'asthme, il a dû se rendre à l'hôpital deux fois. Récemment, alors qu'il était au plus mal, la préfecture lui a proposé une chambre. Mais seulement pour lui, pas pour sa famille. Il n'a pas pu se résoudre à laisser seuls sa femme et ses enfants.
Certains habitants du quartier s'inquiètent, et les aident comme ils peuvent pour leur amener à manger ou leur payer une nuit d'hôtel. "On ne peut plus supporter l'insupportable", confie, émue, une habitante de la rue.
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