La Chine lance sa plus ambitieuse mission spatiale habitée

  • Lancement de la capsule Shenzhou X, le 11 juin 2013 de la base de Jiuquan dans le désert de Gobi
    Lancement de la capsule Shenzhou X, le 11 juin 2013 de la base de Jiuquan dans le désert de Gobi AFP - AFP
  • Les trois astronautes avant leur embarquement dans la capsule Shenzhou X, le 11 juin 2013
    Les trois astronautes avant leur embarquement dans la capsule Shenzhou X, le 11 juin 2013 AFP - AFP
  • Les trois astronautes, avec de gauche à droite, Wang Yaping, le commandant de l'opération Nie Haisheng et Zhang Xiaoguang, font un salut le 11 juin 2013 avant leur embarquement
    Les trois astronautes, avec de gauche à droite, Wang Yaping, le commandant de l'opération Nie Haisheng et Zhang Xiaoguang, font un salut le 11 juin 2013 avant leur embarquement AFP - AFP
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AFP

La Chine a lancé mardi sa plus longue mission spatiale habitée avec pour la deuxième fois une femme dans l'équipage, une nouvelle étape cruciale dans sa route ambitieuse vers le ciel.

La fusée Longue Marche transportant la capsule Shenzhou X a, comme prévu, décollé à 17H38 heure locale (09H38 GMT) de la base de Jiuquan dans le désert de Gobi, sous les yeux du président Xi Jinping qui avait fait le déplacement.

Elle s'est élevée droit dans un ciel sans nuage. Dix minutes environ plus tard, Shenzhou ("Vaisseau divin") X s'est séparé sans problème de son véhicule transporteur, pour entrer en orbite. Puis le module a déployé ses panneaux solaires.

Les trois spationautes en combinaison blanche, assis de façon inclinée dans l'habitacle, sont apparus sereins, faisant des signes de la main.

Le chef du centre de contrôle au sol a annoncé le "plein succès" des opérations, sous les applaudissements des ingénieurs présents.

Cette mission "porte le rêve spatial de la nation chinoise", avait plus tôt déclaré le chef de l'Etat.

Plusieurs heures avant la mise à feu du lanceur, la télévision d'Etat a commencé à assurer une couverture en direct de l'événement, imprégnée de nationalisme.

"Vous remplissez de fierté tout le peuple chinois", a lancé à l'adresse des spationautes M. Xi, récemment revenu d'une tournée à l'étranger au cours de laquelle il a été reçu par son homologue américain Barack Obama.

Les lancements spatiaux sont l'occasion pour le régime communiste de se mettre en avant, de nombreuses personnes se trouvant devant leur petit écran mardi, jour férié en Chine.

Les trois "taïkonautes", ainsi que la Chine appelle ses spationautes, ont eu droit à une cérémonie bien huilée avant leur embarquement, avec fleurs, discours et citoyens agitant des drapeaux.

Shenzhou X doit s'arrimer au module Tiangong (Palais céleste") 1, actuellement en orbite autour de la Terre. Absente de la Station spatiale internationale (ISS), la Chine souhaite en effet se doter d'ici 2020 d'une station orbitale similaire.

L'équipage restera autour de la Terre 15 jours, a expliqué Wu Ping, porte-parole du programme de vols habités chinois.

"Cette mission va être la plus complexe que la Chine ait jamais menée", a souligné à l'AFP Morris Jones, un expert australien des questions spatiales.

La lancement s'est selon lui déroulé "sans accroc", la Chine ayant accumulé "une bonne expérience avec ces fusées".

Une femme de 33 ans

Dans l'équipage figure une femme, Wang Yaping, la deuxième envoyée par Pékin dans l'espace.

Agée de 33 ans, Mme Wang est pilote d'avion et a le grade de commandant dans les forces aériennes de l'Armée populaire de libération (APL).

Aux commandes de son appareil, elle avait acheminé de l'aide humanitaire après un séisme qui avait fait des dizaines de milliers de morts dans le sud-ouest du pays en mai 2008.

Trois mois plus tard, lors des jeux Olympiques de Pékin (août 2008), elle avait réalisé des missions d'ensemencement des nuages autour de la capitale chinoise, censées provoquer des précipitations loin des sites des compétitions.

Elle a ensuite emprunté la voie royale vers l'espace, celle déjà suivie par ses prédécesseurs masculins au centre national d'entraînement des "taïkonautes".

A ses côtés dans l'habitacle de Shenzhou X se trouvent le commandant du vol, le général Nie Haisheng, 48 ans, et le colonel Zhang Xiaoguang, 47 ans.

Tous les trois sont apparus concentrés et souriants dans les très nombreux reportages que leur a consacrés ces derniers jours la presse officielle chinoise.

La mission Shenzhou X se déroule 50 ans après que la Russe Valentina Terechkova, première femme cosmonaute de l'Histoire, eut effectué son vol du 16 au 19 juin 1963, à l'issue duquel cette ancienne ouvrière du textile fut nommée Héroïne de l'Union soviétique.

La Chine développe un ambitieux programme spatial, incluant l'objectif de poser un homme sur la Lune. Elle a envoyé son premier homme dans l'espace en 2003 et sa première femme, Liu Yang, en juin 2012. Mme Liu, également pilote de chasse, est devenue une héroïne nationale.

Source : AFP

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