Rentrée politique: l'exécutif se penche sur "la France de 2025"

  • Les ministres de l'Intérieur Manuel Valls et de la Justice Christiane Taubira, à Bastia le 26 novembre 2012
    Les ministres de l'Intérieur Manuel Valls et de la Justice Christiane Taubira, à Bastia le 26 novembre 2012 AFP/Archives - Pascal Pochard-Casbianca
  • Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault et le président François Hollande, en séminaire à l'Elysée le 29 mai 2013
    Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault et le président François Hollande, en séminaire à l'Elysée le 29 mai 2013 Pool/AFP/Archives - Charles Platiau
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AFP

Après une courte trêve estivale le gouvernement au grand complet fait sa rentrée politique lundi autour de François Hollande à l'Elysée, pour plancher sur "la France en 2025" et surtout marquer l'unité de l'exécutif face aux tensions intestines de l'été.

Introduit par le président de la République qui s'exprimera devant les 37 ministres du gouvernement sous les ors de la salle des fêtes de l'Elysée, ce "séminaire" sera conclu par le Premier ministre. Jean-Marc Ayrault devrait également s'exprimer publiquement à la mi-journée sur le perron du palais présidentiel avant un déjeuner de travail qui refermera cet ambitieux exercice de politique fiction.

Il s'agit, explique-t-on dans l'entourage du président, de "préparer la France dès aujourd'hui à relever les défis qui seront les siens dans 10 ans à travers un diagnostic mettant en exergue ses forces et ses faiblesses".

Matignon, pour sa part, a dressé pour l'occasion la "liste de priorités urgentes" traitées depuis 15 mois par le pouvoir socialiste (retour à l'équilibre budgétaire, pacte pour la compétitivité et l'emploi, loi sur la sécurisation du travail...), ajoutant un nouvel item: la très controversée réforme des retraites.

Tout en haut de la pile des dossiers chauds de la rentrée, elle sera esquissée fin août par Jean-Marc Ayrault avant la présentation officielle d'un projet de loi début septembre.

En attendant, les ministres, invités à plancher cet été sur le thème du séminaire, "la France dans 10 ans", ont laissé libre cours à leurs désirs ou à leur imagination.

Pierre Moscovici, aux Finances, juge "réaliste" un retour au plein emploi en 2025 dans une France qui devrait avoir alors "pleinement recouvré sa souveraineté budgétaire". Seul bémol: la cinquième puissance économique mondiale n'occupera plus selon lui que "la huitième ou neuvième place".

Filant la métaphore numérique, Manuel Valls promet des "forces de l'ordre 3.0 efficaces, proches de la population et à la pointe des avancées technologiques".

Le ministre de l'Intérieur aura sans doute modérément apprécié la copie de sa collègue de la Justice, Christiane Taubira, qui entend lutter contre la surpopulation carcérale par "le développement des peines alternatives à l'incarcération".

Dans une note publiée par Le Monde, qui a fait l'effet d'une bombe politique aux abords du 15 août, il s'était déjà vivement inquiété de son projet de réforme pénale, réclamant l'arbitrage de François Hollande.

Cécile Duflot se prend à rêver d'une France où l'accès au logement "pour chacun ne sera plus un facteur de stress ou d'incertitude, mais une étape plaisante de la vie". Quant au ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, il augure le retour de son pays "dans le concert des grandes nations industrielles" avec une balance commerciale qui dégagerait "un excédent positif structurel"...

Tout ceci laisse pantois le président du MoDem François Bayrou pour qui aucune importante piste de réforme n'a été "prise à bras-le-corps" jusqu'à présent par l'exécutif.

Quant au vice-président de l'UMP Laurent Wauquiez, il a dénoncé dimanche le caractère "surréaliste" de ce séminaire gouvernemental au vu des "difficultés actuelles", estimant que le gouvernement devrait plutôt s'interroger sur la manière d'éviter les hausses d'impôts, "le thème de la rentrée", selon lui.

Quatre ministres n'ont pas attendu le séminaire pour réclamer un verdissement de la politique gouvernementale. Cécile Duflot, Philippe Martin (Ecologie), Stéphane Le Foll (Agriculture) et Pascal Canfin (Développement) ont signé dans le Journal du Dimanche un texte appelant à relever "le défi de la transition écologique et prioritairement celui de la transition énergétique".

Quoi qu'il en soit, les vacances sont bien finies pour l'exécutif. François Hollande n'aura pris finalement qu'une toute petite semaine, renonçant à l'exotisme d'une destination lointaine pour La Lanterne, en lisière du parc du Château de Versailles.

Jean-Marc Ayrault a été logé à la même enseigne afin d'assurer "la continuité de l'Etat" tandis que la plupart des membres du gouvernement ont pu s'éloigner pendant une quinzaine de jours.

Le mot d'ordre était clair: éviter à tout prix de renouveler l'expérience de l'an dernier quand les vacances prolongées de l'exécutif avait été interprétées par beaucoup comme une vacance du pouvoir.

Source : AFP

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