Aveyron : les mordus de serpents toujours plus nombreux

  • Toujours très "tendances", les Nac se "glissent" dans les logements aveyronnais.
    Toujours très "tendances", les Nac se "glissent" dans les logements aveyronnais. AC/CP
Publié le
Anthony Causse

Malgré certains faits divers tragiques et des lois liées à leur détention toujours plus restrictives, le marché des Nouveau animaux de compagnie (serpents, lézards, mygales...) est en plein essor en Aveyron.

Alors que l’intérêt pour les reptiles semble être grandissant au sein de la population, la tragédie de Campbellton au Canada où deux enfants ont été tués par un python pose certaines questions. Notamment sur l’encadrement qui entoure la possession de ces nouveaux animaux de compagnie (Nac). Céline Robert, responsable du secteur animalier du magasin Melilla d’Onet-le-Château le souligne d’emblée: "Les espèces de plus de trois mètres comme celle qui a tué au Canada sont interdites en France". Effectivement, les réglementations diffèrent selon les Etats. La France se soumet à la réglementation internationale à laquelle s'ajoutent la législation française et des accords européens "très protecteurs pour les animaux". 

Un marché en plein essor

Chez Melilla, boutique ouverte depuis un peu plus de deux ans, on explique: "Depuis quelques années, le reptile est à la mode, c’est indéniable". Entre boas, pythons régius, ou serpents-rois, une dizaine d’espèces sont présentes dans le magasin ruthénois. Et même si "le marché reste encore petit", l'enseigne envisage de s’agrandir. Soucieuse de ne prendre aucun risque, l’animalerie a cependant "fait le choix de ne pas vendre de serpents classés dangereux". "Nous ne proposons uniquement que des reptiles nés en captivité, habitués à l’homme. Les risques sont donc très faibles. Au pire, ils peuvent mordre s’ils sentent l’odeur de la nourriture mais après tout ce n’est pas plus risqué qu’avec un chien".

Ni autorisation, ni identification

Pour ces espèces, la détention ne nécessite aucune autorisation, ni identification si trois conditions sont remplies. Un, le propriétaire doit justifier de son achat dans une animalerie grâce à un document de conformité (C.I.T.E.S par exemple) fourni par le vendeur. Deux, le client doit posséder moins de trois spécimens. Trois, l'achat d'un Nac ne doit pas être effectué dans un but lucratif. Côté vendeur, des démarches particulières doivent également être effectuées. La préfecture et les services vétérinaires sont ainsi avertis après chaque vente. "On doit remplir un document qui mentionne la quantité d’animaux vendus, leur espèce, leur sexe et la catégorie auquel ils appartiennent", explique Céline Robert.

Formation obligatoire pour les vendeurs 

En outre, les vendeurs doivent suivre une formation obligatoire. Une responsabilité que prend très au sérieux la responsable, toujours très attentive à la motivation de ses clients. "Nous veillons à ce qu’il ne s’agisse pas d’un achat d’impulsion. Hors de question de voir se reproduire le problème rencontré il y a quelques années avec les tortues, achetées juvéniles puis abandonnées dès qu'elles grandissent". Reste pour les animaleries à s'intéresser de près à la réglementation, qui évolue aussi rapidement qu'une tortue prend du poids. Un mal pour un bien, relativise cependant Céline Robert qui estime que "si les lois changent, c’est pour de bonnes raisons. C’est toujours dans l’intérêt de l’animal".

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