Barenboim et la crème de la musique mondiale à Bucarest pour le festival Enesco

  • Barenboim et la crème de la musique mondiale à Bucarest
    Barenboim et la crème de la musique mondiale à Bucarest AFP - Anca Teodorescu
  • Le chef d'orchestre Tiberiu Soare dirige l'orchestre le 8 septembre 201 durant une répétition d'Oedipe, un opéra du compositeur roumain George Enesco
    Le chef d'orchestre Tiberiu Soare dirige l'orchestre le 8 septembre 201 durant une répétition d'Oedipe, un opéra du compositeur roumain George Enesco AFP/Archives - Daniel Mihailescu
  • Le chef d'orchestre israélo-argentin Daniel Barenboim le 13 septembre 2011 à Bucarest
    Le chef d'orchestre israélo-argentin Daniel Barenboim le 13 septembre 2011 à Bucarest AFP/Archives - Daniel Mihailescu
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AFP

Le célèbre chef d'orchestre israélo-argentin Daniel Barenboim et le "magicien" du piano Radu Lupu ouvriront dimanche le festival international de musique Georges Enesco à Bucarest, l'un des plus prestigieux d'Europe.

L'élite de la scène musicale mondiale se retrouve jusqu'au 28 septembre dans la capitale roumaine, en l'honneur de Georges Enesco (1881-1955), violoniste et compositeur roumain dont Yehudi Menuhin disait: "il est l'Absolu à l'aune duquel je juge les autres".

Parmi les invités de prestige figurent les orchestres du Concertgebouw d'Amsterdam, de l'Accademia Santa Cecilia de Rome, de la Staatskapelle Berlin, le Philarmonique Royal de Londres, les chefs d'orchestre Daniel Barenboim, Antonio Pappano et Mariss Jansons.

Côté soliste, le public pourra écouter entre autres les pianistes russes Evgueni Kissin et Boris Berezovski, françaises Marielle et Katia Labèque, chinoise Yuja Wang ainsi que le Roumain Radu Lupu.

Considéré comme l'un des meilleurs pianistes actuels, l'homme à la barbe fournie est des plus discrets, ne donnant aucune interview et enregistrant très rarement.

Au total, plus de 3.000 artistes étrangers et 1.500 Roumains se produiront sur scène. Le festival compte sur environ 120.000 spectateurs dont 20.000 touristes venus de l'étranger.

"Bucarest a toujours été un centre musical majeur et Enesco lui donne encore davantage de magie", a déclaré M. Barenboim lors d'une conférence de presse.

"Enesco était un personnage très atypique, il n'était pas seulement connu comme un magnifique violoniste, il était aussi pianiste, compositeur, l'une des figures musicales les plus admirées du XXe siècle", a ajouté celui qui dirigera dimanche la Rhapsodie roumaine Nr 2 d'Enesco.

Né en 1881 dans une famille modeste du village de Liveni (nord-est), Enesco reçoit ses premières leçons de violon d'un musicien rom. A sept ans, il est admis au conservatoire de Vienne et en ressort diplômé de violon à 10 ans.

Acclamé sur les scènes internationales en tant que violoniste, il se considère surtout comme un compositeur et puise une partie de son inspiration dans la musique traditionnelle roumaine.

Organisé pour la première fois en 1958, trois ans après sa mort, le festival fut interrompu par le régime communiste en 1971 mais reprit après la chute de la dictature de Nicolae Ceausescu en 1989 au rythme d'une édition tous les deux ans.

"Peu de festivals dans le monde réunissent une telle densité d'orchestres, de solistes et de chefs d'orchestres aussi renommés", a déclaré à l'AFP Ioan Holender, ancien directeur de l'Opéra de Vienne et aujourd'hui responsable artitisque du festival Enesco.

La ville de Bucarest dans son ensemble vivra également au rythme du festival durant un mois avec des concerts de rue mais aussi dans des lieux inattendus comme au tribunal, une biennale Enesco d'artistes contemporains dans les espaces publics ainsi que des expositions de photo et de désign.

En clin d'oeil musical, une boulangerie a lancé des traditionnels "covrigi" (bretzels) roumains en forme de clé de sol.

"Les Roumains sont souvent dépeints dans la presse internationale sous l'angle de la criminalité ou de la corruption mais avec le festival nous voulons montrer le Bucarest créatif, artistique, la Roumanie musicale, pleine de talent", explique à l'AFP directrice de communication du festival.

"Quand la Roumanie compte à l'international, c'est grâce aux artistes", rappelle M. Holender.

Pour la première fois depuis des années, le concours musical Georges Enescu ne se tiendra pas en même temps que le festival mais en 2014, en raison de restrictions budgétaires.

Le festival Enesco, qui maintient des billets à prix modiques (5 à 20 euros) dans un pays où le salaire mensuel moyen est de 350 euros, dispose d'un budget de moins de 9 millions d'euros dont huit millions d'euros venant de l'Etat. Le budget du festival de Salzbourg avoisine les 64 millions d'euros.

Source : AFP

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