Contrôle mouvementé d'une femme voilée: début du procès du mari

  • Michael Khiri à son arrivée le 20 septembre 2013 au tribunal de Versailles
    Michael Khiri à son arrivée le 20 septembre 2013 au tribunal de Versailles AFP - Martin Bureau
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AFP

Le procès de Mickaël Khiri, jugé pour s'être violemment opposé le 18 juillet à Trappes au contrôle de sa femme entièrement voilée, s'est ouvert vendredi à Versailles.

Cet incident avait été le point de départ d'affrontements entre habitants et policiers qui ont secoué la ville des Yvelines durant trois nuits.

Le jeune homme barbu et fluet, 21 ans et converti à l'islam à 16 ans, est poursuivi devant le tribunal correctionnel de Versailles pour "rébellion" et "outrage" envers trois policiers, tous parties civiles, et "violences sans ITT" sur l'un d'eux. Tous les trois étaient présents au procès, en uniforme policier.

"Ce qu'on est venus entendre, c'est que jusqu'à preuve du contraire, c'est la loi de la République qui s'applique. On ne touche pas aux fonctionnaires de police", a dit avant l'audience Me Thibault de Montbrial, conseil des parties civiles.

Sinon, a-t-il prévenu, "vous aurez des violences de plus en plus graves. Les premiers morts qu'il y aura ce seront des policiers".

"Nous espérons que la justice sera rendue", a commenté pour sa part David Callu, secrétaire départemental adjoint du syndicat Unité SGP Police.

Le prévenu, arrivé seul à l'audience, en pull à capuche, pantalon large et baskets, et son avocat, Me Wenceslas Ference, n'ont pas souhaité s'exprimer avant le procès.

M. Khiri avait été placé en garde à vue dans les locaux du commissariat de Trappes à la suite du contrôle d'identité mouvementé de sa femme portant un voile intégral sur la voie publique, ce qui est interdit depuis 2011.

Selon la version des policiers, l'époux a frappé un fonctionnaire au visage et lui a serré la gorge lors du contrôle, des faits contestés par le mari qui, lui, fait état de "provocations" et "insultes" dont il aurait fait l'objet. Une enquête de l'IGPN, la "police des polices", est en cours sur les circonstances de ce contrôle d'identité.

Mickaël est un "homme calme et non violent", "inconnu des services de police", avait affirmé à l'époque son avocat.

La version policière avait été confirmée par le procureur de la République, Vincent Lesclous, qui avait expliqué que le prévenu avait tenté d'étrangler le policier, une déclaration perçue par l'avocat comme une atteinte à la "présomption d'innocence".

Source : AFP

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