Mexique: déjà plus de 160 morts et disparus dans les intempéries

  • Des officiers de la police fédérale à la recherche de corps le 19 septembre 2013 à La Pintada
    Des officiers de la police fédérale à la recherche de corps le 19 septembre 2013 à La Pintada AFP - Ronaldo Schemidt
Publié le
AFP

Les secouristes commençaient jeudi les recherches dans un village du sud du Mexique emporté par la boue, faisant 68 disparus, alors que les tempêtes qui frappent le pays depuis ce week-end ont déjà fait une centaine de victimes.

Au cours de la journée, une centaine de soldats et de policiers sont parvenus à rallier le village de la Pintada (Etat de Guerrero, sud), enseveli lundi par une coulée de boue, qui a fait selon un nouveau bilan 68 disparus.

Dans tout le pays, "à l'heure actuelle nous comptabilisons 97 décès" sur les côtes orientale et occidentale, a déclaré dans l'après-midi Luis Felipe Puente, coordinateur national de la protection civile sur la chaîne de télévision Foro TV.

Le Guerrero était l'Etat le plus touché par les conséquences de l'ouragan Manuel, qui a de nouveau touché jeudi matin le Mexique, par la côte nord-ouest, à hauteur de l'Etat du Sinaloa, avant d'être rétrogradé dans la journée au rang de tempête tropicale.

En fin de semaine dernière, le pays a été pris en tenaille entre l'ouragan Manuel à l'ouest et la tempête Ingrid à l'est, phénomène météorologique rare ayant entraîné des pluies torrentielles qui ont emporté des routes, des ponts, des milliers d'habitations et provoqué glissements de terrains et inondations meurtrières.

"La terre a bougé"

"Les plus graves conséquences de Manuel et Ingrid se ressentent à La Pintada", village situé à l'ouest de la station balnéaire d'Acapulco, sur la côte Pacifique, a déclaré sur une radio locale le ministre de l'Intérieur Miguel Angel Osorio Chong.

La coulée de boue a enseveli une grande partie du village, enfouissant maisons, école, église, dont le clocher a été renversé et la croix brisée, ont constaté des journalistes de l'AFP.

"Les gens étaient dans l'église pour prier Dieu de faire cesser la pluie", a raconté Roberto Catalan, un agriculteur de 56 ans. "La terre a bougé. Quand nous avons entendu un +bang !+, nous nous sommes mis à courir", a-t-il poursuivi.

Jose Minos Romero, 12 ans, a confié qu'il jouait au football avec 10 autres enfants et n'a été sauvé que grâce à sa mère qui l'a rappelé alors que "(ses) amis sont morts".

Le glissement de terrain s'est produit alors que de nombreuses personnes déjeunaient à l'occasion des célébrations du Jour de l'Indépendance. La nouvelle de la catastrophe n'a été rapportée que deux jours plus tard, après qu'un survivant a réussi à contacter par radio un village voisin.

Communautés indigènes isolées

L'intervention des secours a été retardée de plusieurs heures en raison de craintes que les pluies ne provoquent un nouveau glissement de terrain dans le village.

Mais les troupes sont finalement arrivées sur place à l'issue d'un périple de sept heures sur une route de montagne sinueuse recouverte par la boue et les roches. Il faut normalement deux heures pour arriver en voiture de la municipalité la plus proche.

Les premières équipes de sauvetage étaient arrivées par hélicoptère mercredi et avaient pu évacuer 337 personnes, prioritairement des femmes, des enfants et des malades, a indiqué M. Osorio Chong.

Selon le Centre des droits de l'homme de la montagne, une association de l'Etat de Guerrero, "des centaines de communautés indigènes ne peuvent plus communiquer en raison des mauvaises conditions météorologiques". Elle cite plusieurs autres villages du Guerrero où des adultes et des enfants seraient décédés en raison des intempéries.

L'association dénonce l'absence de coordination entre les autorités nationales, régionales et municipales.

M. Osorio Chong a répondu à ces critiques en assurant que le gouvernement allait vérifier la véracité de ces témoignages. Mais il a souligné que "dans certaines communautés nous ne pouvons arriver ni par les airs ni pas la terre".

A Acapulco, le port touristique de l'Etat de Guerrero, dont on ne peut toujours pas sortir par voie terrestre, l'évacuation des touristes piégés continue par voie aérienne.

Selon M. Osorio Chong, quelque 11.500 touristes, sur les 40.000 bloqués dans la station balnéaire depuis le week-end, ont pu être ramenés à Mexico.

Source : AFP

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?