Syrie: les jihadistes renforcent leur présence à Alep après des combats

  • Des sympathisants de Bachar al-Assad manifestent à Pretoria devant l'ambassade américaine, le 11 octobre 2013
    Des sympathisants de Bachar al-Assad manifestent à Pretoria devant l'ambassade américaine, le 11 octobre 2013 AFP - Alexander Joe
  • Un rebelle au combat à Alep, le 9 octobre 2013
    Un rebelle au combat à Alep, le 9 octobre 2013 Tarek Aabu Al-Fahem/AFP/Archives - Tarek Abu Al-Fahem
  • Des corps de Syriens tués dans des attaques aériennes, le 11 octobre 2013 à Jabal al-Zawiya, dans la province d'Idleb
    Des corps de Syriens tués dans des attaques aériennes, le 11 octobre 2013 à Jabal al-Zawiya, dans la province d'Idleb Mezar Matar/AFP - Mezar Matar
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AFP

Les combattants jihadistes ont renforcé leur présence dans la métropole d'Alep (nord) au détriment des rebelles après trois jours de combats ayant fait près de 50 morts au sein de ces groupes pourtant tous engagés contre le régime syrien.

Toujours dans le nord de la Syrie, l'armée menait samedi des bombardements intenses pour tenter de reprendre la ville de Sfiré, essentiellement aux mains de combattants jihadistes et située près d'un site susceptible de recevoir la visite des experts internationaux en charge du démantèlement de l'arsenal chimique.

Depuis jeudi, des combats ont opposé dans la métropole d'Alep l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL), affilié à Al-Qaïda et formé en majorité de jihadistes étrangers, à un bataillon lié à l'Armée syrienne libre (ASL), la coalition rebelle dite modérée et appuyée par des pays arabes et occidentaux, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

"Au moins 30 combattants de la brigade Ababil et 14 de l'EIIL ont péri dans les combats et ce bilan pourrait s'alourdir", a déclaré à l'AFP Rami Abdel Rahmane, directeur de l'OSDH, qui s'appuie sur un vaste réseau de militants et de sources médicales à travers le pays.

Les affrontements ont éclaté à Inzarat, Boustane al-Bacha et Massaken Hanano, des secteurs du nord et de l'est de la métropole qui échappent tous au régime de Bachar al-Assad.

L'EIIL, qui observe une forme extrême de l'islam, est parvenue à prendre le contrôle des sièges de la brigade dite "saraya al-Ababil" et a installé ses propres barrages dans les trois secteurs.

Le groupe jihadiste renforce ainsi sa présence dans la métropole, divisée depuis l’été 2012 entre quartiers pro-régime, plutôt à l'ouest et quartiers rebelles, à l'est.

Depuis plusieurs mois, les combats et règlements de compte se sont multipliés entre rebelles et jihadistes, et l'opposition politique a haussé le ton face à l'EIIL, l'accusant d'avoir "volé la révolution" et de renoncer à combattre le régime dans certaines zones pour s'employer à renforcer son emprise sur plusieurs secteurs rebelles.

Bombardements avant inspection

A Sfiré théâtre de combats et de bombardements depuis plusieurs jours, l'aviation du régime a de nouveau lancé samedi des "barils explosifs", a rapporté l'OSDH.

Le régime veut reprendre Sfiré car il veut sécuriser le secteur afin de pouvoir "amener les inspecteurs au site", a expliqué M. Abdel Rahmane, en référence aux experts de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) chargés de superviser le démantèlement de l'arsenal chimique.

Les violences dans cette zone mettent en lumière les risques pour cette mission qui a déjà valu à l'OIAC le prix Nobel de la paix mais qui porte sur une vingtaine de sites, dont certains dans des zones disputées.

Selon l'OSDH, un site militaire proche de Sfiré est soupçonné d'abriter des armes chimiques, ainsi que de grandes quantités d'armes et de forces militaires. Les bombardements ont provoqué un exode important des habitants de la ville, qui redoutent que l'armée ne reprenne le contrôle de la zone.

Dans la capitale, quatre civils, dont une fillette de 8 ans, ont été tués samedi lorsque des obus de mortier se sont abattus sur le centre-ville et sur une banlieue pro-régime de la capitale, selon l'OSDH.

Les insurgés ont à plusieurs reprises attaqué au mortier le centre de la capitale à partir de quartiers périphériques. Mercredi, deux obus se sont abattus sur la Banque centrale de Syrie, et une semaine plus tôt, un tir avait frappé le consulat d'Irak, tuant une femme.

Depuis le début en mars 2011 d'une révolte devenue guerre civile, les violences ont fait plus de 115.000 morts à travers la Syrie, selon l'OSDH.

Et le pays, dont traitaient la quasi-totalité des reportages primés samedi par le jury du 20e Prix Bayeux-Calvados des correspondants de guerre, devient de plus en plus dangereux pour les journalistes.

Dans le nord de la Syrie, Konstantin Jouravlev, un photographe russe de 32 ans engagé dans un voyage en auto-stop de la Sibérie au Sahara a été enlevé par un groupe de rebelles syriens en Syrie, selon la diplomatie russe.

Selon Reporters sans frontières (RSF), au moins 32 journalistes étrangers ou syriens sont portés disparus ou ont été enlevés en Syrie.

Source : AFP

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