New York: un quartier décide de disparaître après l'ouragan Sandy

  • Une maison du quartier d'Oakwood Beach à Staten Island, le 5 février 2013
    Une maison du quartier d'Oakwood Beach à Staten Island, le 5 février 2013 Getty Images/AFP - Spencer Platt
  • Une maison ravagée par l'ouragan Sandy dans le quartier d'Oakwood, à New York, le 29 octobre 2012
    Une maison ravagée par l'ouragan Sandy dans le quartier d'Oakwood, à New York, le 29 octobre 2012 AFP/Archives - Paul J. Richards
  • Des membres de l'association des habitants du quartier d'Oakwood Beach, à New York, le 5 février 2013
    Des membres de l'association des habitants du quartier d'Oakwood Beach, à New York, le 5 février 2013 Getty Images/AFP/Archives - Spencer Platt
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AFP

Après l'ouragan Sandy, de nombreuses maisons ont été reconstruites, malgré les risques. Mais plusieurs centaines de propriétaires new-yorkais d'une zone côtière ont fait le choix inverse, acceptant de vendre leur maison pour que leur quartier soit rendu à la nature.

Trois personnes étaient mortes après le passage de Sandy, il y a un an, dans le quartier d'Oakwood, sur Staten Island, l'arrondissement de New York le plus touché avec les Rockaways.

Et quand l'Etat de New York a proposé à certains propriétaires situés près de la plage de racheter leurs maisons, souvent modestes, l'immense majorité --298 sur 300-- a répondu oui, quand bien même certains y vivaient depuis des années. Las des inondations fréquentes, beaucoup ont en outre estimé que le prix proposé était intéressant.

La première à être démolie sera celle située à côté de la maison de Joe Tirone, un agent immobilier de 56 ans, membre du comité d'acquisition d'Oakwood Beach. De sa porte, il regarde des ouvriers démanteler la connexion de gaz entre les deux maisons.

Imaginer la fureur de Sandy, par cette belle journée d'automne, est impossible. "J'avais demandé à mes locataires d'évacuer", se souvient-il. "Car avec ce que disaient les informations, il était évident que cela allait être sérieux. Quand ils sont revenus, il y avait une mare d'eau à l'extérieur à 3,3 m de hauteur, et plus de 2 m d'eau à l'intérieur. Ils ont tout perdu".

"Zone tampon"

Joe Tirone n'avait pas d'assurance contre les inondations, sa maison depuis est restée fermée, inutilisable. Il a cherché des aides, découvert le programme du gouverneur Andrew Cuomo, visant à racheter des terrains en zones côtières, pour les rendre à la nature. Plus aucune maison ne pourra jamais y être construite.

"Ils veulent en faire une zone tampon, pour protéger l'intérieur de l'île", explique Joe Tirone. Les autorités ont donc proposé 10% de plus que la valeur de la maison avant l'ouragan Sandy. Et les gens ont adhéré. Quand nous avons donné une première liste au gouverneur, il y avait 135 propriétés sur 185. Avec les 10% en plus, on est passé à 184". Certains craignaient au départ de ne se voir proposer que 50% du prix.

Une des conditions mises au rachat par les autorités est qu'il bénéficie à des personnes du quartier, et non à des investisseurs.

"Il y a très peu de locataires ici, les gens vivent ici depuis des années", dit Joe Tirone, évoquant sa voisine Pat, qui vit là depuis 50 ans. "Elle est arrivée quand elle avait cinq ans".

Une poignée de propriétaires ont refusé: au total, selon le site du gouverneur Cuomo, une proposition de rachat a été faite dans le quartier d'Oakwood Beach à quelque 300 propriétaires. 298 ont accepté de rejoindre ce programme pilote.

Le maire de New York Michael Bloomberg, a lui aussi lancé un programme similaire. Le 10 octobre, il a annoncé un premier rachat, dans un autre quartier situé au sud de Staten Island.

Après avoir dévasté les Caraïbes, Sandy avait frappé la côte Est des Etats-Unis le 28 octobre au soir, créant des milliards de dollars de dégâts. 44 personnes étaient mortes, certaines noyées chez elles, dans la seule ville de New York.

Andrew Cuomo, qui a souvent évoqué le changement climatique, avait proposé ce programme de rachat en février dernier, à hauteur de 400 millions de dollars. "Il y a certaines terres qui appartiennent à la Nature. Elle ne vient peut-être pas visiter pendant des années, mais le terrain lui appartient, et quand elle vient, elle visite vraiment", avait-il dit à l'époque.

Source : AFP

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