Nucléaire iranien: les négociateurs vont tenter d'aboutir à un compromis

  • Le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif et la chef de la diplomatie de l'UE, Catherine Ashton, le 20 novembre 2013 à Genève
    Le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif et la chef de la diplomatie de l'UE, Catherine Ashton, le 20 novembre 2013 à Genève AFP - Fabrice Coffrini
  • Le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif (c), le chef des négociateurs iraniens Abbas Araghchi (d) et la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton, le 20 novembre 2013 à Genève
    Le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif (c), le chef des négociateurs iraniens Abbas Araghchi (d) et la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton, le 20 novembre 2013 à Genève Commission européenne/AFP - Alain Grosclaude
  • Photo fournie par le site web du guide suprême iranien l'ayatollah Ali Khamenei lors d'un discours, le 20 novembre 2013 à Téhéran
    Photo fournie par le site web du guide suprême iranien l'ayatollah Ali Khamenei lors d'un discours, le 20 novembre 2013 à Téhéran Khamenei.ir/AFP
  • Infographie sur la crise nucléaire iranienne, chronologie, carte des sites et mesures
    Infographie sur la crise nucléaire iranienne, chronologie, carte des sites et mesures AFP
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AFP

Les négociateurs des grandes puissances et de l'Iran commencent jeudi à Genève à discuter dans le détail un projet d'accord intérimaire sur le nucléaire iranien, et vont difficilement tenter de "concilier leurs lignes rouges" respectives pour aboutir à un compromis.

"Droit à enrichir" l'uranium d'un côté, "fermeté" de l'autre: avant même la reprise des discussions jeudi, les parties ont réitéré leurs termes de négociation.

"Aucun accord qui ne comprendra pas l'enrichissement d'uranium du début à la fin ne sera accepté", a prévenu le négociateur iranien Abbas Araghchi sur son compte twitter, cité par l'agence officielle Irna.

"Le principal obstacle est le manque de confiance à cause de ce qui s'est passé lors de la dernière réunion (le 9 novembre). Tant que la confiance n'est pas retrouvée, nous ne pourrons pas poursuivre des négociations constructives", a-t-il dit à la télévision d'Etat.

Au même moment à Paris, le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, a "espéré" la conclusion d'un "accord solide" à Genève. "Cet accord n'est possible que sur une base de fermeté", a-t-il cependant répété à la télévision France 2.

Les négociations concrètes sur un texte proposé par le P5+1 (Etats-Unis, Grande-Bretagne, France, Russie, Chine, et Allemagne) commencent jeudi.

Troisième round de négociations

"On va rentrer dans le dur, discuter des vrais sujets. Le travail va être de plus en plus précis, ça devient concret", a expliqué un négociateur occidental à l'issue de la première journée de discussions à Genève, où les diplomates se sont retrouvés mercredi pour le troisième round de négociations depuis mi-octobre.

Les discussions "détaillées" se tiennent entre la délégation iranienne emmenée par le chef de la diplomatie, Mohammad Javad Zarif, et la diplomate en chef de l'UE, Catherine Ashton. Elles portent sur un texte agréé le 9 novembre.

Ce texte est un "accord intérimaire" de six mois prévoyant une limitation du programme nucléaire de Téhéran en échange d'un allègement limité de sanctions. Les détails n'en sont pas connus, mais "tout le monde sait quels sont les principaux enjeux", a souligné Michael Mann, le porte-parole de Mme Ashton, citant particulièrement la question de l'enrichissement de l'uranium, "droit" revendiqué par les Iraniens mais dénoncé par les Occidentaux qui soupçonnent Téhéran de vouloir se doter de l'arme atomique.

Les principales questions concernent donc la suspension de l'enrichissement, ainsi que le sort du stock iranien de 186 kg d'uranium enrichi à 20% (seuil critique pour arriver rapidement à un taux d'enrichissement à 90% ouvrant la porte à l'arme nucléaire).

Elles portent aussi sur le réacteur à eau lourde d'Arak en construction, qui permet de fabriquer du plutonium à des fins militaires, et qui est la deuxième filière pour fabriquer une bombe atomique.

"Tout le problème va être de concilier nos lignes rouges respectives", a estimé une source diplomatique occidentale, alors que ces lignes ont été clairement formulées de part et d'autre, et que les déclarations faisant monter la tension se sont multipliées.

Mercredi, avant même la reprise des discussions à Genève, le guide suprême iranien Ali Khamenei a répété que son pays ne reculerait pas sur ses "droits nucléaires".

"J'insiste sur la consolidation des droits nucléaires de l'Iran", a déclaré M. Khamenei, insistant sur les "lignes rouges" du programme nucléaire, dont l'enrichissement d'uranium sur le sol iranien et le refus de fermer le site souterrain d'enrichissement de Fordo.

L'ayatollah a également lancé une vive attaque contre Israël affirmant que "le régime sioniste" était "voué à la disparition".

Le président français François Hollande a exhorté l'Iran à "apporter des réponses et pas des provocations". Le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, a rejeté par avance tout accord qui permettrait de "faire gagner du temps" à Téhéran et ne répondrait pas aux "inquiétudes fondamentales" de la communauté internationale.

Soucieux de rassurer les faucons du Congrès américain, qui veulent un durcissement des sanctions contre Téhéran, et Israël, hostile à tout allègement de ces sanctions, des sources américaines à Genève ont également fait valoir que les contreparties offertes à l'Iran en cas d'accord resteraient "assez petites".

L'allègement des sanctions porterait essentiellement sur le dégel d'avoirs financiers iraniens détenus dans des banques étrangères.

"Les négociations sont difficiles. Elles sont dures", a souligné une de ces sources, prudente sur la possibilité de conclure un accord avant la fin de la semaine.

"C'est loin d'être dans la poche, mais on est pragmatiques, et il y a de vraies discussions", a nuancé une autre source occidentale.

Source : AFP

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