Ukraine: le président défend la "sécurité nationale" face aux manifestants

  • Photo fournie par le service de presse de l'opposition ukrainienne montrant la rencontre entre  la secrétaire d'Etat adjointe américaine Victoria Nulland et le leader du parti d'opposition Udar, Vitali Klitschko, le 10 décembre 2013 à Kiev Photo fournie par le service de presse de l'opposition ukrainienne montrant la rencontre entre  la secrétaire d'Etat adjointe américaine Victoria Nulland et le leader du parti d'opposition Udar, Vitali Klitschko, le 10 décembre 2013 à Kiev
    Photo fournie par le service de presse de l'opposition ukrainienne montrant la rencontre entre la secrétaire d'Etat adjointe américaine Victoria Nulland et le leader du parti d'opposition Udar, Vitali Klitschko, le 10 décembre 2013 à Kiev AFP - Andrew Kravchenko
  • Un homme blessé lors des incidents survenus entre manifestants et forces de l'ordre le 10 décembre 2013 à Kiev
    Un homme blessé lors des incidents survenus entre manifestants et forces de l'ordre le 10 décembre 2013 à Kiev AFP - Dmitry Serebryakov
  • Photo fournie par le service de presse de la présidence ukrainienne montrant le président Viktor Ianoukovitch à côté de ses prédécesseurs Viktor Iouchtchenko (g), Léonid Kravtchouk (3eg) et Léonid Koutchma (d), le 10 décembre
    Photo fournie par le service de presse de la présidence ukrainienne montrant le président Viktor Ianoukovitch à côté de ses prédécesseurs Viktor Iouchtchenko (g), Léonid Kravtchouk (3eg) et Léonid Koutchma (d), le 10 décembre Présidence ukrainienne/AFP - Andrei Mosienko
Publié le
AFP

Le président ukrainien Viktor Ianoukovitch a dénoncé mardi les appels à la révolution de l'opposition pro-européenne, les qualifiant de "menace à la sécurité nationale", avant de participer à une tentative de médiation de l'UE et des Etats-Unis.

Après une nuit marquée par des heurts ayant fait des blessés entre manifestants et policiers dans le centre de Kiev, M. Ianoukovitch a reçu ses trois prédécesseurs à la tête de l'Etat dans ce qu'il a présenté comme un premier pas en vue de pourparlers avec l'opposition.

"Les appels à la révolution constituent une menace à la sécurité nationale", a martelé le président au cours d'une rencontre, dans une ambiance feutrée, avec Léonid Kravtchouk, Léonid Koutchma et Viktor Iouchtchenko.

Dans un geste en direction des manifestants, il a annoncé avoir demandé la mise en liberté de certains d'entre eux arrêtés après des accrochages avec les forces de l'ordre le 1er décembre et affirmé que son gouvernement continuait de négocier un accord d'association avec l'Union européenne.

Une délégation dirigée par le premier vice-Premier ministre Serguiï Arbouzov doit se rendre dès mercredi à Bruxelles pour y discuter du partenariat économique que la direction ukrainienne avait refusé d'approuver fin novembre, y préférant un rapprochement avec Moscou et provoquant ainsi la plus forte mobilisation de l'opposition depuis la "Révolution orange" de 2004.

Il a dit espérer un accord avec l'UE "avant mars", tout en estimant que cela dépendait "aussi de la Commission européenne".

Mais M. Ianoukovitch est resté ferme face aux manifestants, qui réclament depuis plus de deux semaines sur la place de l'Indépendance dans la capitale ukrainienne un nouveau pouvoir, jugeant que l'Ukraine, en grave crise économique et financière, avait besoin de stabilité.

La nuit de lundi à mardi a été marquée par de nouveaux heurts entre les manifestants et la police qui enlevait les barricades installées dans le quartier gouvernemental pour bloquer le fonctionnement de la présidence et des services du Premier ministre.

Selon le parti d’opposition Svoboda, dix manifestants ont été blessés par les forces antiémeutes qui ont fait usage de leurs matraques.

Forte surveillance policière

Dans cette atmosphère tendue, Catherine Ashton, qui dirige la diplomatie européenne, est arrivée à Kiev pour y rencontrer le président, puis, dans la soirée, des représentants de l'opposition.

L'UE a souligné qu'il ne s'agissait pas d'une "médiation officielle", une telle tâche revenant aux "forces politiques ukrainiennes".

Dans une démarche similaire, la secrétaire d'Etat adjointe aux Affaires européennes et asiatiques, Victoria Nuland, devait elle aussi rencontrer M. Ianoukovitch mardi. La diplomate américaine rentre d'une visite à Moscou au cours de laquelle elle a appelé la Russie a user de son influence pour aider à trouver une issue à la crise.

Avant son départ pour Kiev, la représentante de la diplomatie de l'UE a dit redouter que la pression accrue des forces de l'ordre sur l'opposition, qui occupe la place centrale de Kiev depuis plus de deux semaines, ne fasse "dérailler" le processus de recherche d'une sortie de crise.

Le quartier gouvernemental est désormais totalement vidé des barrages de l'opposition, dont les manifestants ont été repoussés sur la place de l'Indépendance et une partie du boulevard Krechtchatik voisin, sous forte surveillance policière.

Des perquisitions musclées ont en outre été effectuées lundi soir dans les locaux du parti Batkivchtchina de l'opposante emprisonnée Ioulia Timochenko, où ont été confisqués serveurs informatiques et matériel.

Plusieurs centaines de manifestants restaient mardi regroupés sur la place de l'Indépendance par des températures tombées à moins sept degrés.

"Je suis inquiet", a dit à l'AFP Olexandre Frolov, un manifestant de 48 ans.

"Ce sont des bandits, ils ne laisseront pas le pouvoir comme ça. Ils vont aller jusqu’au bout", a-t-il poursuivi en parlant des dirigeants ukrainiens.

Comme la veille, la police a fermé les stations de métro desservant la place de l'Indépendance, officiellement à la suite d'une alerte à la bombe.

L'opposition, qui a mobilisé dimanche des centaines de milliers de personnes à Kiev, accuse M. Ianoukovitch de préparer en secret l'entrée de l'Ukraine dans l'Union douanière mise en place par Moscou avec d'autres anciennes républiques soviétiques.

Source : AFP

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