Financement du Cinéma: 50 propositions dévoilées

  • La ministre de la Culture Aurélie Filippetti, le 17 décembre 2013 à l'Elysée
    La ministre de la Culture Aurélie Filippetti, le 17 décembre 2013 à l'Elysée AFP - Alain Jocard
  • Dany Boon a été l'acteur le mieux rémunéré de France en 2012 selon un palmarès établi par le Figaro en février 2013, devant Gérard Depardieu devant Gérard Depardieu et Catherine Frot
    Dany Boon a été l'acteur le mieux rémunéré de France en 2012 selon un palmarès établi par le Figaro en février 2013, devant Gérard Depardieu devant Gérard Depardieu et Catherine Frot AFP/Archives - Alain Jocard
  • La salle de cinéma "L'Eden" à la Ciotat, considérée comme le plus vieux cinéma du monde, lors de sa réouverture officielle le 9 octobre 2013
    La salle de cinéma "L'Eden" à la Ciotat, considérée comme le plus vieux cinéma du monde, lors de sa réouverture officielle le 9 octobre 2013 AFP/Archives - Anne-Christine Poujoulat
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AFP

Plus de transparence dans les comptes des films, des budgets plus raisonnables, attirer des capitaux privés, adapter aides et fiscalité: le rapport Bonnell avance mercredi 50 propositions pour adapter le modèle français de financement du cinéma à l'heure du numérique.

Cette "feuille de route" est issue d'une réflexion menée pendant plusieurs mois par un groupe de professionnels. Les propositions, annoncées mercredi à l'occasion des deuxièmes Assises du cinéma français, seront soumises aux pouvoirs publics ou feront l'objet de discussions au sein de la profession.

Il y a un an, le distributeur Vincent Maraval avait lancé un pavé dans la mare en pointant du doigt l'inflation des budgets des films, des cachets des stars et des aides qui ne bénéficient qu'à une minorité. Devant l'ampleur de la polémique, des premières Assises du cinéma avaient été convoquées en janvier 2013, lançant le chantier mené par René Bonnell, ancien de Gaumont, de Canal+ et de France Télévisions.

"Les mesures que je suggère ne sont pas des oukases mais des axes de discussion et de propositions autour desquelles les différentes branches professionnelles devront se concerter. Il y a des choses à faire (...) dans mon esprit dans le courant de l'année", explique à l'AFP René Bonnell, qui entend corriger un certain nombre de déséquilibres pour préserver un modèle "plein de vertus".

Le système français passe par un ensemble d'aides générées par des taxes sur les billets de cinéma mais aussi par les obligations de financement des télévisions historiques gratuites ou payantes, les éditeurs vidéo, des taxes sur les distributeurs de programmes, des crédits d'impôts et autres aides régionales.

Grâce à ce système, envié à l'étranger, le cinéma français affiche une belle vitalité en dépit du repli de la fréquentation l'an dernier (-5,3%).

Mais le secteur de la production connaît depuis peu des déséquilibres avec un tiers des films seulement affichant un résultat positif "ce qui veut dire à contrario que 70% n'en n'ont pas", selon le constat de M. Bonnell, de même que les films à gros budgets se font plus nombreux et les flops plus vertigineux. Cette inflation est subie aussi par la distribution, qui finance largement les films, en plus de l'explosion des frais de promotion.

"Consommateur programmateur"

Pendant ce temps, les financeurs historiques subissent les effets de la crise ainsi que la transformation majeure du paysage à l'aune du numérique (apparition de nouvelles chaînes, supports de diffusion multipliés, géants américains de l'internet spécialistes du cinéma par abonnement).

"Le consommateur est aussi devenu programmateur" selon M. Bonnell, avec l'essor de la vidéo à la demande à l'acte (VaD) et de la télévision de rattrapage (TVR), deux secteurs susceptibles à l'avenir contribuer au financement du cinéma.

Pour le rapporteur, une des clés de l'avenir du système passe par la transparence, pour limiter l'inflation des budgets, en affichant clairement les salaires des acteurs et réalisateurs. Quitte à pénaliser les chaines de télévision qui privilégieraient des films chers à stars.

Des audits plus fréquents des budgets de production et distribution doivent être menés par le CNC.

Le rapport appelle également à plus de transparence sur les recettes des films en salles et d'équité dans leur partage afin d'apaiser les relations entre distributeurs, producteurs et auteurs.

Toutes ces mesures permettront d'attirer des capitaux privés, juge-t-il.

Si M. Bonnell "sanctuarise" la salle de cinéma comme lieu unique de diffusion d'un film pendant quatre mois, il propose un assouplissement de la chronologie des médias (qui définit l'ordre et les délais dans lesquels l'exploitation d'un film peut intervenir) concernant la vidéo à la demande par abonnement (SVOD), qui serait fixée à 18 mois au lieu de 36, mais sous conditions.

Le rapport suggère également de renforcer l'aide automatique à la production des films dit du milieu (entre 500.000 et 1,5 million d'entrées).

Source : AFP

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