Nourrissons morts: les parents dénoncent la lenteur de l'administration

  • Le laboratoire Marette à Courseulles-sur-Mer le 6 janvier 2014
    Le laboratoire Marette à Courseulles-sur-Mer le 6 janvier 2014 AFP/Archives - Charly Triballeau
Publié le
AFP

Les parents d'un des nourrissons morts à l'hôpital de Chambéry ont dénoncé jeudi la lenteur de l'administration à suspendre l'activité du laboratoire Marette, où des manquements avaient été constatés trois semaines avant la décision du 8 janvier.

Jonathan, 27 ans, père de Théo, dit avoir été "très très en colère" quand il a pris connaissance de la décision de l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) suspendant la production de ce laboratoire, qui fabriquait les poches alimentaires incriminées.

Dès le 17 décembre, les inspecteurs de l'ANSM ont en effet constaté dans le Calvados que Marette n'assurait "pas une maîtrise complète des risques de contamination des produits fabriqués, particulièrement en termes de désinfection systématique des mains, avant la manipulation des poches, de contrôle des gants après chaque opération critique".

Or la production du laboratoire normand n'a été suspendue que le 8 janvier.

"C'est lamentable, on ne comprend pas comment pendant trois semaines, on peut continuer à faire tourner l'entreprise dans des conditions comme ça", a dénoncé Jonathan, dont le fils est mort le 7 décembre. "On nous a dit plusieurs fois que le laboratoire Marette avait été contrôlé, qu'il n'y avait rien de grave, que tout se passait bien. Pourquoi du jour au lendemain, on trouve des gens qui ne se lavent pas les mains? C'est un laboratoire, pas une usine de roulements à billes", a poursuivi le père.

"Pendant trois semaines (entre le 17 décembre et le 8 janvier, ndlr), on envoie des poches, sans savoir si elles pouvaient être contaminées. On savait que les gens travaillaient dans des conditions d'hygiène pas du tout responsables", a-t-il ajouté.

L'avocat du laboratoire Marette, Matthieu Lemaire, a assuré jeudi à l'AFP que les observations de l'ANSM n'avaient "aucun lien causal avec les germes" retrouvés dans les poches de nutrition mises en cause.

"C'est un rapport qui a soulevé des points qui sont à corriger mais comme dans tout audit. Ce n'est pas là-dessus qu'il faut se focaliser, mais peut-être sur d'autres éléments", a-t-il ajouté, avant une conférence de presse prévue à Caen à 17H30.

La justice enquête sur le décès de trois bébés - Chloé, Théo et Milie - morts les 6, 7 et 12 décembre à l'hôpital de Chambéry et d'un quatrième, Mattéo, neuf mois plus tôt dans ce même établissement.

Source : AFP

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?