Le conseil de PSA se penche sur un renflouement par l'Etat et Dongfeng

  • Le PDG de PSA Philippe Varin en visite dans une nouvelle usine ouverte conjointement avec le chinois Dongfeng à Wuhan, le 12 décembre 2013
    Le PDG de PSA Philippe Varin en visite dans une nouvelle usine ouverte conjointement avec le chinois Dongfeng à Wuhan, le 12 décembre 2013 AFP - -
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Le conseil de surveillance de PSA Peugeot Citroën doit se pencher dimanche soir sur une augmentation de capital de 3 milliards d'euros, destinée à aider le groupe à sortir de la crise et à laquelle devraient participer l'Etat et le chinois Dongfeng.

Cette réunion, qui débutera à 18H00 et devrait durer plusieurs heures, doit en pratique permettre de trancher entre la ligne défendue par Thierry Peugeot, le président du conseil, réticent à l'entrée des Chinois et de l'Etat au capital, et celle de Robert Peugeot, son cousin qui dirige la FFP, la holding qui gère la participation familiale dans PSA, et qui est prêt à voir la part de la famille diluée.

Selon le Journal du dimanche, l'Etat et Dongfeng entreraient chacun à hauteur de 15%, tandis que "la famille Peugeot se contenterait d'une mise de 100 millions", le reste étant obtenu via un appel au marché.

Une recapitalisation qui s'accompagnerait de changements dans l'état-major du groupe. Thierry Peugeot pourrait perdre la tête du conseil de surveillance au profit de Louis Gallois, qui représente les intérêts de l'Etat chez PSA, "ou de Jean-Louis Beffa, homme fort de la banque Lazard en Chine, et conseiller de Dongfeng sur le dossier", poursuit le journal. La famille contrôle aujourd'hui l'entreprise avec 25,4% du capital et 38,1% des droits de vote.

Le gouvernement prêt à intervenir

Une autre source proche du dossier a souligné que ce montant de 100 millions d'euros est proche de celui que la FFP consacre généralement à des opérations d'investissement. L'Etat et Dongfeng, avec qui PSA coopère déjà via trois usines en Chine, mettraient chacun entre 500 et 800 millions d'euros dans l'augmentation de capital. Les montants exacts dépendront de la part réservée au public et du cours de l'action, a précisé cette source.

Le titre PSA a fini vendredi la séance à 11,48 euros. A ce prix, l'ensemble du groupe est valorisé 4,1 milliards d'euros.

Le Figaro a aussi fait état vendredi d'une visite en Chine du patron de l'Agence des participations de l'Etat (APE) pour "négocier les conditions de l'entrée concomitante de l'Etat français et de Dongfeng" au capital du constructeur français.

Le gouvernement pourrait financer une telle opération par des recettes tirées de cessions de participations, a expliqué mardi François Hollande lors de sa conférence de presse. Le président de la République avait alors assuré que "si nous sommes sollicités, nous interviendrons".

"L'Etat est particulièrement vigilant, l'Etat se sent impliqué, et l'Etat fera tout, pèsera, pour que PSA reste ce grand constructeur français, et même trouve les moyens de son développement," a commenté de son côté le ministre de l'Economie Pierre Moscovici, interrogé sur Radio J dimanche.

PSA espère pouvoir présenter les grandes lignes d'un accord avec Dongfeng et l'Etat lors de la présentation de ses résultats annuels le 19 février, ajoute-t-on de source proche du dossier. Le groupe souhaite avoir bouclé le montage avant une visite du président chinois, attendu à Paris au printemps.

"Cash is king"

Officiellement, le constructeur se contente de rappeler qu'il étudie "des nouveaux projets de développement industriel et commercial avec différents partenaires, y compris Dongfeng Motor, ainsi qu'un projet d'augmentation de capital".

Le numéro un automobile français a été ébranlé par l'effondrement depuis 2007 des ventes de voitures en Europe, son principal marché, et il souffre aussi de sa faible présence dans les marchés émergents ou sur des segments comme le low cost et le haut de gamme, plus porteurs.

Il a pris toute une série de mesures pour redresser la barre, dont les principales sont un plan d'économies et de restructuration de ses activités dans l'Hexagone qui a débouché sur la fermeture du site d'Aulnay-sous-Bois en région parisienne. Il a également tenté de se rapprocher de l'américain General Motors, mais leur alliance n'a pas tenu.

Il a aussi bénéficié d'une garantie publique de 7 milliards d'euros pour sa banque et il va se doter d'un nouveau patron, Carlos Tavares, qui était jusqu'à cet été le numéro deux de Renault.

Le successeur désigné de Philippe Varin, qui est dans les faits déjà aux commandes, a indiqué vendredi lors d'une prise de contacts avec les syndicats qu'il se donnait "100 jours pour faire l'état des lieux". Fort de la devise "cash is king", il a déjà demandé un effort d'économies supplémentaire d'un milliard d'euros en interne, selon une source proche du dossier.

Source : AFP

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