Agression d'un handicapé: trois adolescents présentés à un juge

  • Le procureur Jean-Yves Coquillat(C) et le directeur de la sécurité publique Patrick Mairesse (G)  lors d'une conférence de presse le 4 février 2014 à Grenbole
    Le procureur Jean-Yves Coquillat(C) et le directeur de la sécurité publique Patrick Mairesse (G) lors d'une conférence de presse le 4 février 2014 à Grenbole AFP - Jean-Pierre Clatot
  • Le procureur Jean-Yves Coquillat lors d'une conférence de presse le 4 février 2014 à Grenbole Le procureur Jean-Yves Coquillat lors d'une conférence de presse le 4 février 2014 à Grenbole
    Le procureur Jean-Yves Coquillat lors d'une conférence de presse le 4 février 2014 à Grenbole AFP/Archives - Jean-Pierre Clatot
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AFP

Trois adolescents devaient être présentés à un juge mercredi en vue d'une mise en examen, après l'agression dimanche à Fontaine (Isère) d'un jeune handicapé mental, dont les images postées sur Facebook ont suscité l'indignation sur la toile.

Interpellés lundi et mardi par la police, les trois jeunes, âgés de 14, 15 et 16 ans, ont été entendus mercredi matin par les éducateurs de la Protection Judiciaire de la Jeunesse (PJJ) dans le cadre d'un entretien de personnalité.

Inconnus des services de police jusque-là, ils devaient être présentés au juge des enfants à partir de 14H00 en vue d'une mise en examen. Le parquet de Grenoble a requis leur mise en examen pour "violences sur personne vulnérable en réunion" et pour "enregistrement et diffusion d'images de violence".

Le procureur Jean-Yves Coquillat a demandé le placement en foyer du mineur de 14 ans qui a porté l'essentiel des coups et un contrôle judiciaire pour les deux autres. Ce contrôle judiciaire comprend notamment l'interdiction de rencontrer la victime et l'obligation de suivre une scolarité.

Pour ces faits, les trois jeunes mis en cause encourent 5 ans d'emprisonnement et 75.000 euros d'amende, une peine diminuée de moitié en raison de l'excuse de minorité. Toutefois, "la réponse en matière de mineurs est d'abord éducative", a souligné mardi le procureur Jean-Yves Coquillat, lors d'une conférence de presse.

"J'espère que leur mise en examen va permettre qu'on engage un travail de réflexion pour leur faire comprendre la gravité des actes qu'ils ont commis", a déclaré Me Arnaud Lévy-Soussan, avocat du mineur de 15 ans. Il a indiqué que la famille de son client était "soulagée" que la justice privilégie "l'aspect éducatif à l'aspect répressif".

"Emballement médiatique"

L'agression a eu lieu dimanche dans le parc de La Poya à Fontaine, dans l'agglomération de Grenoble. Sur la vidéo postée sur internet, on voit deux jeunes tenir leur victime par les bras, la bousculer, puis la pousser dans un ruisseau, lui immergeant les pieds et les mollets. La victime ne souffre que d'un hématome à la joue et s'est vu prescrire trois jours d'interruption temporaire de travail (ITT).

La ministre chargée des personnes handicapées Marie-Arlette Carlotti doit se rendre mercredi après-midi à l'institut médico-éducatif (IME) de Tullins (Isère), où est scolarisée la victime. Elle y tiendra un point presse à 17H30.

Lundi après-midi, Mme Carlotti avait dénoncé dans un communiqué une vidéo "terriblement choquante", une "agression barbare" et un "crime", ce qui avait provoqué une forte médiatisation autour de cette affaire.

"L'emballement médiatique est sans rapport avec la gravité intrinsèque des faits", a souligné mardi M. Coquillat, tout en estimant que cette agression avait "choqué légitimement les internautes". "Ces jeunes seront jugés comme ils doivent l'être et non pas comme le voudraient certains excités qui appellent à la peine de mort pour ces faits", a-t-il ajouté.

Sur la toile, les commentaires, parfois haineux ou racistes, se sont déchaînés contre les trois agresseurs. Une page réclamant l'emprisonnement de l'un d'entre eux avait récolté plus de 100.000 "Likes" mercredi midi.

Avant leur interpellation par la police, les trois mineurs mis en cause ont d'ailleurs eux-mêmes été pris à partie par des jeunes de leur quartier voulant venger le jeune handicapé.

"Il fallait agir vite car il y avait un vrai risque de lynchage", a expliqué mardi Patrick Mairesse, directeur de la sécurité publique de l'Isère.

Source : AFP

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