Trafic d'armes: 70 personnes en garde à vue

  • Armes saisies lors de la vaste opération de police du 18 mars 2014, exposées au commissariat de Perpignan
    Armes saisies lors de la vaste opération de police du 18 mars 2014, exposées au commissariat de Perpignan AFP - Raymond Roig
  • Armes saisies lors de la vaste opération de police du 18 mars 2014, exposées au commissariat de Perpignan
    Armes saisies lors de la vaste opération de police du 18 mars 2014, exposées au commissariat de Perpignan AFP - Raymon Roig
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AFP

Les gendarmes ont réussi mardi un vaste coup de filet contre le trafic d'armes en interpellant 70 personnes, collectionneurs avérés ou malfaiteurs présumés qui se faisaient livrer par la poste les fusils de guerre ou pistolets de collection commandés sur internet.

Quelque 370 enquêteurs de la gendarmerie et des douanes ont participé à cette opération baptisée Armes 66 et conduite dans toute la France par la brigade de recherches de Perpignan, assistée de la section de recherches de Montpellier, sur commission rogatoire d'un juge d'instruction de Perpignan.

Les gendarmes ont placé 70 personnes en garde à vue en Provence-Alpes-Côte-d'Azur, en Corse, en Ile-de-France, dans les Pyrénées-Orientales mais aussi en Alsace, pour qu'elles s'expliquent sur leurs achats d'armes, a dit à l'AFP le colonel Dominique Goury, adjoint au général commandant la gendarmerie du Languedoc-Roussillon. D'autres personnes ont également été entendues comme témoin.

Selon un bilan loin d'être exhaustif car "tout n'a pas été répertorié", a souligné le colonel Goury devant la presse à Perpignan, les enquêteurs ont saisi 300 armes de poing, des fusils, des milliers de munitions, des explosifs, des grenades. Des perquisitions étaient toujours en cours mardi après-midi.

"Il y a des armes anciennes comme des armes sophistiquées", a dit le colonel Goury. Les acheteurs se faisaient livrer des armes entières mais aussi des pièces détachées.

Selon une source proche de l'enquête, ont été retrouvés des pistolets automatiques 9 mm Glock du même type que ceux utilisés par les services de police français, des armes de guerre de type Kalachnikov, des armes de collection de la Seconde Guerre mondiale...

- "Intentions moins louables" -

Tout a commencé en mars 2012 lorsque les services des douanes ont intercepté un colis contenant des armes à destination d'un habitant des Pyrénées-Orientales. Une enquête est ouverte et l'homme âgé de 40 ans, qui a exercé un temps comme armurier dans l'Aude, est mis en examen. Il est soupçonné d'acheter en Allemagne et en Autriche des armes revendues ensuite via deux sites internet spécialisés, et ce dans un but a priori purement financier.

En deux ans d'enquête, les gendarmes ont répertorié 1.600 transactions. Les sommes rapportées par le trafic sont difficiles à évaluer. Si le suspect "tenait un livre de comptes", les enquêteurs font face à un "travail de fourmi" pour vérifier si les transactions répertoriées ont effectivement abouti.

Parmi les personnes interpellées, "il y a tout, toutes les catégories socio-professionnelles", a ajouté le colonel Goury. "On a des collectionneurs, des gens qui ont récupéré par transmisson familiale une arme à laquelle il manquait le chargeur". Il y a aussi cet "arsenal impressionnant" retrouvé en Alsace chez un passionné d'armes de la Seconde guerre mondiale.

Mais on trouve également des acheteurs aux "intentions moins louables", a-t-il ajouté. Certaines personnes en garde à vue interpellées dans les Bouches-du-Rhône et en Corse sont ainsi connues de la justice pour des "faits de violence et de dégradations".

"Vous pouvez tout acheter sur internet à partir du moment où vous vous adressez à l'étranger et que vous ne vous faites pas prendre", a reconnu le colonel Goury.

Les gendarmes font face désormais à un gros travail pour répertorier les armes retrouvées. Il s'agit de distinguer celles qui sont interdites en France à l'instar des armes de guerre ou des armes automatiques, de celles qui sont soumises à autorisation, à déclaration ou libres de ventes, afin de déterminer les infractions dont se sont rendus éventuellement coupables les acheteurs.

Quant aux armes retrouvées mardi provenant d'autres sources que le revendeur, elles donneront lieu éventuellement à des procédures incidentes émanant des parquets des zones concernées.

Source : AFP

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