La compagnie japonaise ANA annonce une commande record de 40 Boeing et 30 Airbus

  • Shinichiro Ito, PDG d'ANA, donne une conférence de presse à Tokyo, le 27 mars 2014 Shinichiro Ito, PDG d'ANA, donne une conférence de presse à Tokyo, le 27 mars 2014
    Shinichiro Ito, PDG d'ANA, donne une conférence de presse à Tokyo, le 27 mars 2014 AFP - Yoshikazu Tsuno
  • Shinichiro Ito (2e G), PDG d'ANA, donne une conférence de presse à Tokyo, le 27 mars 2014
    Shinichiro Ito (2e G), PDG d'ANA, donne une conférence de presse à Tokyo, le 27 mars 2014 AFP - Yoshikazu Tsuno
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AFP

La compagnie aérienne japonaise ANA a annoncé jeudi une commande record d'une valeur de 12 milliards d'euros répartie entre 40 Boeing et 30 Airbus, un choix qui rétablit presque l'équilibre du marché au profit de l'avionneur européen auparavant ignoré.

Même si ANA (All Nippon Airways) a choisi de partager la commande entre les deux leaders mondiaux, Airbus n'en fait pas moins coup double après avoir déjà remporté l'an passé un important contrat auprès de la rivale Japan Airlines (JAL).

"Ce nouveau succès confirme la progression régulière d'Airbus sur le marché japonais", a déclaré à l'AFP le président d'Airbus au Japon, Stéphane Ginoux.

Cette commande d'ANA se compose de 6 Boeing 777-300ER, 20 Boeing 777-9X et 14 Boeing 787-9, pour une valeur totale de 9,6 milliards d'euros, ainsi que de 7 Airbus A320neo et 23 Airbus A321neo pour 2,6 milliards d'euros au prix catalogue.

"Après l'A350 commandé par JAL, nous nous félicitons de la reconnaissance de l’A320neo et A321neo par ANA, sur un des marchés les plus exigeants au monde", a déclaré le PDG d'Airbus, Fabrice Brégier.

"Nous avons fait ces choix dans une perspective de croissance à long terme et pour nous garantir des livraisons au rythme voulu", a justifié de son côté ANA dans un communiqué.

Les livraisons s'étaleront entre 2016 et 2023 pour Airbus et entre 2017 et 2027 pour Boeing.

Ce n'est pas la première commande que passe ANA à Airbus, mais c'est un contrat important non seulement par le nombre mais aussi par le moment.

"Nous n'avons pas choisi en fonction du fabricant mais sur les conditions de l'offre et la qualité des appareils. Ce qui nous préoccupe, c'est si un avion remplit ou non nos besoins et exigences économiques", a assuré Shinichiro Ito, le PDG d'ANA.

Avec ce contrat, Airbus confirme en tout cas la fin du monopole de facto de Boeing sur le marché japonais où jusqu'ici le groupe américain emportait toutes les plus importantes commandes des deux principales compagnies nippones, une situation qui était considérée comme anormale du côté européen.

- Un rééquilibrage confirmé, pas encore parfait -

"Cette fois, Airbus prend sérieusement pied au Japon", s'est réjoui un industriel européen souhaitant conserver l'anonymat.

Mais il reste, selon, lui "encore du chemin à faire pour que l'équilibre soit parfait".

Les victoires successives d'Airbus au Japon, avec dans un premier temps des commandes significatives de la part de nouvelles compagnies (comme Skymark qui a choisi l'A380), marquent une nouvelle époque.

Le tournant a été amorcé après un changement de directeur à la tête de la filiale d'Airbus au Japon, avec l'arrivée de Stéphane Ginoux, qui était déjà auparavant patron d'Eurocopter dans l'archipel, un marché très difficile où Boeing est aidé par des liens historico-politiques et plus d'un demi-siècle de présence.

Le virage a été confirmé lorsque JAL a décidé en octobre dernier de passer un ordre d'achat de 31 Airbus A350, assorti d'une option pour 25 autres.

"C'est une rupture", a alors dit M. Brégier, qui entend aller plus loin: "nous allons élever nos parts de marché au Japon. Nous voulons atteindre un niveau le plus proche possible de 50%, mais cela prendra plus de temps qu'ailleurs".

Dans un environnement devenu extrêmement concurrentiel, les compagnies sont forcées de rechercher les meilleures performances et de limiter les risques, dont celui de dépendre d'un seul fournisseur, selon les analystes.

D'un autre côté, cette commande montre aussi qu'ANA veut afficher une confiance intacte en Boeing, en dépit des déboires connus l'an passé avec le 787 Dreamliner qu'elle avait été la première à utiliser et qu'elle a dû clouer au sol pendant quatre mois à cause de problèmes de batterie. Et d'afficher comme preuve d'absence de rancune l'ajout de 14 B787, ce qui portera le total à 80.

"Pour Airbus, toute commande au Japon même, si ce n'est pas 100% d'un appel d'offres est une bonne nouvelle, en revanche, pour Boeing, toute commande inférieure à 100% est une déception", juge néanmoins l'industriel cité plus haut.

Source : AFP

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