Aveyron : Les éleveurs bovins s'attaquent au prix de la viande

En écho à l’opération coup-de-poing menée mardi dans un hypermarché de Créteil, en région parisienne, une dizaine de militants de la FDSEA se sont rendus hier au centre commercial Géant d’Onet-le-Château pour dénoncer "la hausse des prix de la viande dans la grande distribution".

"Responsabiliser" le consommateur

Dominique Fayel, président du syndicat agricole en Aveyron explique que "ces derniers ne répercutent pas ces hausses aux producteurs", préférant garder des marges plus confortables. Les militants de la FDSEA ont ainsi inspecté minutieusement les viandes en vente dans la grande surface et ont étiqueté celles en provenance de l’étranger (Allemagne, Pologne ou Grande-Bretagne). "Certes, nous avons de la viande française dans les rayons mais celle-ci est mise à côté de viandes étrangères, constate, amer, Dominique Fayel. Le consommateur va, dans la plupart du temps, prendre le produit le moins cher."

"Nous sommes là aussi pour responsabiliser celui-ci sans pour autant qu’il paye trop cher sa viande, poursuit-il. Nous voulons qu’il sache vraiment ce qu’il achète." Ce qui a provoqué la colère des producteurs bovins, c’est la récente analyse délivrée par l’organisme public France Agrimer. En effet, il a été établi que les coûts de production atteignent 4,50 € par kilo de viande, pour un prix moyen payé au producteur de 3,85 €. Contre 4,10 € l’an passé, soit une baisse de 7%. Dans un même temps, le prix de la viande bovine a augmenté de 3,4% sur douze mois en grande surface.

"Rien ne justifie cette hausse"

"Rien ne justifie cette hausse", tempête le responsable de la filière bovine à la FDSEA, Francis Gros. Pourtant, ces dernières années, la filière avait entamé une timide reprise de son activité. "Mais là, les grandes surfaces, en faisant jouer cette concurrence féroce, sont en train de tout détruire." Ce dernier prévient ainsi que, l’Aveyron étant le 4e département français producteur de viande bovine, "une baisse de la production aura un impact négatif sur ses éleveurs".

Les syndicalistes annoncent déjà de nouvelles opérations de ce genre dans les grandes surfaces du département. Jusqu’à ce que de "véritables négociations s’ouvrent entre les patrons de la grande distribution et les producteurs", prévient Dominique Fayel.