Premiers pas d'Hidalgo, entre rigueur et défense de l'investissement à Paris

  • La maire de Paris Anne Hidalgo à Paris le 16 avril 2014
    La maire de Paris Anne Hidalgo à Paris le 16 avril 2014 AFP/Archives - Bertrand Guay
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AFP

Elue maire de Paris il y a tout juste un mois, Anne Hidalgo s'est rapidement mise au travail, avec le souci affiché de dégraisser les "superstructures" de la Ville, tout en défendant les capacités d'investissement de Paris dans un contexte de bras de fer budgétaire avec l'Etat.

Comme elle s'y était engagée, la socialiste a réduit le nombre d'adjoints au maire de 36 à 21 (plus cinq conseillers délégués). Elle a aussi coupé dans les effectifs des collaborateurs de cabinet, et s'apprête à mettre en chantier une réforme horizontale et verticale des directions de l'administration parisienne.

"C'était un de mes engagements. Nous avons pris le sujet à bras le corps, avec un objectif qui est de ne jamais atteindre la qualité du service public que nous fournissons aux Parisiens. Les marges de manœuvre que j'ai identifiées, elles sont pour beaucoup dans l'Hôtel de Ville, dans les superstructures, et j'ai pensé qu'il fallait commencer par ce niveau là pour impulser des évolutions", a expliqué Anne Hidalgo à l'AFP lundi.

Le nombre maximal de collaborateurs du maire, fixé par le Conseil de Paris, devrait ainsi passer de 40 à 32. Le nombre de collaborateurs des adjoints de la maire passe quant à lui de 130 à 99.

Un effort a également été demandé aux maires d'arrondissement, dont "l'enveloppe collaborateurs" a été réduite de 10%.

Au total, ce resserrement de la masse salariale représente une économie d'au moins 25 millions d'euros sur la mandature, "25 à 30 millions si on y ajoute la baisse de 10% des moyens des groupes politiques", a expliqué le directeur de cabinet de Mme Hidalgo, Mathias Vicherat.

En outre, le nombre de directions de la Ville de Paris passera de 27 à 20, comme le détaillera une communication transmise mardi aux élus.

Le rapprochement des directions devrait être effectif à l'été. Dans une deuxième phase, une réduction du nombre de strates hiérarchiques devrait être mise en œuvre. "Au-delà de six ou sept niveaux, on perd en efficacité. Or, dans certaines directions, il y a une dizaine de niveaux", a souligné M. Vicherat.

- Un 'dialogue cartes sur table' -

Cette sobriété de la nouvelle maire de Paris s'inscrit dans le contexte national de réduction des dépenses publiques. Il s'agit aussi pour la Ville, confrontée à la volonté de l'Etat de réduire ses dotations à Paris tout en exigeant de lui une contribution plus importante en direction des autres collectivités, de montrer qu'elle fait des efforts.

"Quand on est fait des efforts de bonne gestion, on doit pouvoir être accompagné par le gouvernement", a souligné auprès de l'AFP Mme Hidalgo, qui soutient "l'idée du rapport parlementaire Malvy-Lambert" d'instaurer "des bonus-malus en fonction de la rigueur de la gestion des collectivités".

Anne Hidalgo, qui a rencontré le Premier ministre Manuel Valls il y a une dizaine de jours, a défendu auprès de lui la nécessité de maintenir les services publics et les investissements parisiens à un bon niveau, à l'heure où le gouvernement demande aux collectivités de diminuer de onze milliards d'euros supplémentaires leurs dépenses pour 2015-2017.

"Il est indispensable de faire des économies de structure. Mais la baisse annoncée de 200 millions d'euros des dotations de l'Etat en 2015 risque de remettre en cause certains équilibres. J'ai dit à Manuel Valls que j'étais prête à engager une discussion financière globale entre l'Etat et la Ville, mais en aucun cas à réviser à la baisse le prochain budget de Paris", a déclaré Mme Hidalgo au Parisien, samedi.

"J'ai en ligne d'horizon l'investissement auquel je me suis engagée, qui fonde l'engagement de ma majorité avec les Parisiens: c'est 1,4 milliard par an", a martelé Mme Hidalgo auprès de l'AFP.

Dans son bras de fer avec l'Etat --elle même préfère parler d'un "dialogue cartes sur table"--, Mme Hidalgo entend bien rappeler qu'il "y a beaucoup de choses que Paris prend à sa charge pour le compte de l'Etat".

"Si Paris était obligé de baisser son investissement, cela pourrait faire disparaître des centaines ou des milliers d'emplois" dans le secteur privé, ajoute-t-elle.

Source : AFP

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