Israël s'attaque au Hamas en Cisjordanie après le rapt de trois Israéliens

  • Le président du Parlement palestinien, Aziz Dweik, membre du Hamas, le 19 janvier 2012, en Cisjordanie
    Le président du Parlement palestinien, Aziz Dweik, membre du Hamas, le 19 janvier 2012, en Cisjordanie AFP/Archives - Abbas Momani
  • Des soldats de Tsahal patrouillent le 16 juin 2014 dans la ville d'Hebron en Cisjordanie après l'enlèvement de trois israéliens
    Des soldats de Tsahal patrouillent le 16 juin 2014 dans la ville d'Hebron en Cisjordanie après l'enlèvement de trois israéliens AFP - Hazem Bader
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AFP

Israël, qui a déclaré lundi espérer pouvoir compter sur l'aide de l'Autorité Palestinienne pour retrouver trois Israéliens enlevés jeudi, a parallèlement intensifié sa répression contre l'appareil politique du mouvement palestinien Hamas en Cisjordanie occupée.

"J'espère pouvoir compter sur votre aide (...) Les ravisseurs viennent d'une zone contrôlée par l'Autorité palestinienne et y sont retournés" après l'enlèvement, a affirmé le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu au président palestinien Mahmoud Abbas par téléphone. Il s'agit du premier contact politique direct entre les deux dirigeants depuis 2012.

De son côté, M. Abbas a dénoncé le rapt survenu dans le sud de la Cisjordanie occupée ainsi que les "violations israéliennes qui ont suivi", tandis que le gouvernement palestinien a déjà indiqué qu'il "n'était pas responsable des zones en dehors du contrôle sécuritaire palestinien".

Les trois adolescents ont été enlevés, selon les médias israéliens, près du Gush Etzion, un bloc de colonies situé entre les villes palestiniennes de Bethléem et Hébron, une zone entièrement sous contrôle civil et militaire israéliens.

Ils ont été identifiés comme Eyal Yifrach, 19 ans, originaire d'Elad (Israël), Gilad Shaer, 16 ans, de la colonie de Talmon, en Cisjordanie occupée et Naftali Frenkel, 16 ans, de Nof Ayalon (Israël), également de nationalité américaine. Selon la radio publique, des diplomates américains ont rencontré sa famille.

Pour tenter de les retrouver, l'armée israélienne a lancé son plus important déploiement en Cisjordanie depuis la fin de la deuxième Intifada en 2005. L'Egypte a appelé Israël au "maximum de retenue".

Une quarantaine de membres du Hamas, dont le président du Parlement Aziz Dweik et cinq autres députés du Hamas originaires de Hébron, ont été arrêtés dans la nuit de dimanche à lundi, selon des sources concordantes.

Nouman Salhab, fils du député Azzam Salhab également arrêté dans la nuit, a rapporté à l'AFP qu'une "cinquantaine de soldats sont entrés armés, enfonçant la porte à coups de pied et lançant des grenades lacrymogènes". "Ils ont tenté d'attaquer mon frère et mon père, qu'ils n'ont pas laissé s'habiller et ils ont fouillé la maison comme des barbares", a-t-il poursuivi.

Ce nouveau coup de filet porte à 150 le nombre des Palestiniens interpellés depuis jeudi, selon l'armée israélienne.

- Situation tendue -

Sur le terrain, un jeune Palestinien a été tué par balle tôt lundi lors d'affrontements avec des soldats israéliens dans le camp de réfugiés de Jalazone, près de Ramallah, selon des sources palestiniennes. Ahmed Sabbarin, 19 ans, a été inhumé en début d'après-midi en présence de centaines d'habitants du camp, a constaté un journaliste de l'AFP.

Dimanche soir, des soldats israéliens ont encerclé une maison dans un quartier palestinien de Hébron et tiré une roquette antichar contre la porte, selon des témoins. Deux personnes ont été blessées, dont un enfant, et trois autres arrêtées.

Par ailleurs, Israël a mené un raid aérien sur la bande de Gaza après le tir de deux roquettes vers le sud d'Israël, interceptées, selon l'armée. Quatre personnes, dont une fillette de trois ans, ont été blessées, selon des sources médicales palestiniennes.

Le cabinet de sécurité israélien s'est réuni lundi autour de M. Netanyahu pour discuter de nouvelles mesures contre le Hamas et ses dirigeants, selon les médias. Un haut responsable cité par le journal Haaretz a affirmé que le ministère de la Justice étudiait la légalité de l'expulsion de membres du Hamas vers la bande de Gaza.

Outre ces déportations et les démolitions de maisons de cadres du mouvement, l'Etat hébreu pourrait imposer des sanctions aux prisonniers du Hamas dans ses geôles, selon les médias.

Pour les commentateurs israéliens, Israël serait en train de tirer profit de ce déploiement sécuritaire pour démanteler la structure du Hamas en Cisjordanie alors que l'Etat hébreu n'a cessé de dénoncer l'alliance entre le Hamas et l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), dirigée par M. Abbas, qui a donné naissance le 2 juin à un gouvernement d'union soutenu par le Hamas, mais composé de personnalités indépendantes.

"Au-delà des arrestations directement liées à l'enquête sur l'enlèvement ou aux activités du Hamas, les membres du noyau dur de la direction politique du Hamas (en Cisjordanie) ont aussi été appréhendés ainsi que plusieurs autres personnalités chargées de reconstruire les infrastructures politiques et sociales de l'organisation", analyse le correspondant militaire du Yediot Aharonot, Alex Fishman.

Source : AFP

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