SNCF: la réforme à l'Assemblée jusqu'à jeudi, la grève reconduite mercredi

  • Les cheminots de la SNCF en grève ont occupé les locaux de France 3 Rhone Alpes à Lyon, le 17 juin 2014
    Les cheminots de la SNCF en grève ont occupé les locaux de France 3 Rhone Alpes à Lyon, le 17 juin 2014 AFP - Jean-Philippe Ksiazek
  • Les cheminots en grève ont brièvemnet bloqué les voies de la gare Montparnasse mardi 17 juin 2014 à Paris
    Les cheminots en grève ont brièvemnet bloqué les voies de la gare Montparnasse mardi 17 juin 2014 à Paris AFP - William Delaporte
  • Le secrétaire d'Etat aux transports Frederic Cuvillier au moment où il quitte la tribune de l'Assemblée nationale, le 17 juin 2014
    Le secrétaire d'Etat aux transports Frederic Cuvillier au moment où il quitte la tribune de l'Assemblée nationale, le 17 juin 2014 AFP - Eric Feferberg
  • Selon la direction de la SNCF, la grève a coûté 100 millions d'euros. Ici, des cheminots grévistes devant un train TGV à la gare Montparnasse à Paris, le 17 juin 2014
    Selon la direction de la SNCF, la grève a coûté 100 millions d'euros. Ici, des cheminots grévistes devant un train TGV à la gare Montparnasse à Paris, le 17 juin 2014 AFP - William Delaporte
  • Les cheminots en grève ont allumé des fumigènes dans la gare Montparnasse mardi 17 juin 2014
    Les cheminots en grève ont allumé des fumigènes dans la gare Montparnasse mardi 17 juin 2014 AFP - Samba
Publié le
AFP

Les cheminots ont de nouveau reconduit leur grève pour mercredi, refusant de désarmer au septième jour de leur mouvement de protestation contre la réforme ferroviaire, dont les députés ont entamé l'examen, prévu jusqu'à jeudi.

Les assemblées générales de cheminots en grève ont reconduit mardi pour 24 heures le mouvement lancé il y a une semaine par la CGT-Cheminots et SUD-Rail.

Mardi, le taux de participation à la grève est resté faible mais s'est maintenu à 14,1%, selon la direction de la SNCF. Elle a relevé "une décroissance" du mouvement "chez les conducteurs et contrôleurs", où le mouvement est le plus fortement suivi, ce qui va permettre "une très nette amélioration du trafic" mercredi.

Mais les manifestations sur le terrain se sont ajoutées à la grève et des cheminots ont brièvement bloqué des voies à la gare Montparnasse à Paris, et à l'entrée de Nîmes. A Lille, environ 300 personnes se sont rassemblées devant la gare Lille-Flandres avec des banderoles disant "Les Ch'timinots en colère". A Toulouse, ils étaient 300 à 400. A Marseille, les cheminots ont tenu leur AG au beau milieu de la Gare Saint-Charles, se disant "fiers" de leur mouvement.

A Paris, les cheminots ont manifesté près de l'Assemblée pour faire pression sur les députés qui ont commencé en fin d'après-midi l'examen de la réforme.

A l'ouverture des débats, le secrétaire d'État aux Transports Frédéric Cuvillier a appelé les députés à ne pas se lancer dans "une bataille parlementaire du rail" et à soutenir "un pacte national pour assurer financièrement la pérennité de ce qui est pour nous un modèle de service public".

Le projet de loi vise à regrouper dans une holding publique la SNCF et Réseau ferré de France (RFF), à préparer son ouverture totale à la concurrence et à stabiliser la dette du secteur ferroviaire (44 milliards d'euros).

"Annuellement, automatiquement, 1,5 milliard d'euros de dette nouvelle est généré, et même en réalité pas loin de 3 mds, en incluant la construction actuelle de 4 lignes à grande vitesse financées par RFF en recourant à l'emprunt", a rappelé M. Cuvillier.

Le devenir de la dette de RFF est un des sujets d'inquiétude portés par les cheminots en grève. Manuel Valls a confirmé mardi la remise prochaine au Parlement d'un rapport consacré à cette dette, afin d'établir des "solutions envisageables" à moyen terme "à cette dette insupportable".

- Ne pas 'faire durer les débats' -

Après la discussion générale, l'examen du texte devrait débuter dans la soirée article par article. Près de 400 amendements ont été déposés.

Faute d'avoir obtenu le report du débat parlementaire, le Front de gauche entend porter dans l’hémicycle, via une soixantaine d'amendements, les revendications des grévistes, pour qui cette "réunification de façade" ne résout pas l'endettement.

A droite, si l'UDI s'est dite "encline" à voter le texte, l'UMP, quoique divisée, a fait part de son opposition par la voix de l'ancien ministre des Transports Dominique Bussereau, jugeant que ce texte n'était pas dans une logique d'ouverture à la concurrence.

Mais le président du groupe UMP Christian Jacob s'est engagé à ne pas "faire durer les débats" pour ne pas donner de prétexte à une prolongation "d'une grève scandaleuse".

Plus des trois quarts des Français se disent opposés à cette grève, la plus longue depuis 2010 à la SNCF, selon un sondage. Le leader de la CGT, Thierry Lepaon, a accusé le gouvernement et la SNCF de "mentir" aux Français. Devant ce mouvement impopulaire, et de moins en moins suivi, la CGT peinait mardi soir à trouver une sortie honorable au bras de fer avec le gouvernement.

Exaspérée, la direction de la SNCF fait ses comptes: la grève a coûté 100 millions d'euros, entre le manque à gagner des trains ne circulant pas et l'indemnisation exceptionnelle des voyageurs abonnés.

Selon la direction, les usagers verront une "très nette amélioration du trafic" mercredi. Sept TGV sur dix doivent rouler sur l'axe Est, deux sur trois sur les axes Nord et Atlantique, et quatre sur dix sur l'axe Sud-Est et province-province.

Sur les autres lignes, un train Intercités sur deux circulera en moyenne et six TER sur 10. En Ile-de-France, il est prévu un RER sur deux sur les lignes C et E. A Paris Nord, un train circulera toutes les 7 minutes sur la ligne B et un toutes les 10 minutes sur le RER D Nord. Le trafic reste normal sur le RER A.

Source : AFP

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?