Irak: incertitudes autour du chef de l'EI après des raids de la coalition

  • Un chasseur F-35C américain vient de se poser sur la base aérienne d'Oceania à Virginia Beach aux Etats-Unis le 28 octobre 2014
    Un chasseur F-35C américain vient de se poser sur la base aérienne d'Oceania à Virginia Beach aux Etats-Unis le 28 octobre 2014 US Navy/AFP/Archives - MCSN Kayla King
  • Le site de l'explosion d'une voiture piégée dans le quartier chiite de Sadr City, au nord-est de Bagdad, le 9 novembre 2014
    Le site de l'explosion d'une voiture piégée dans le quartier chiite de Sadr City, au nord-est de Bagdad, le 9 novembre 2014 AFP - Ahmad al-Rubaye
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Centre Presse Aveyron

Les Etats-Unis n'étaient pas en mesure de confirmer dimanche la présence du leader du groupe Etat islamique parmi les dirigeants jihadistes visés par des raids aériens de la coalition dans le nord de l'Irak.

Alors que des informations relayées samedi par des télévisions arabes donnaient Abou Bakr al-Baghdadi blessé, voire tué, dans ces raids, le Commandement américain pour le Moyen-Orient (Centcom) n'a "pas pu confirmer" si le chef et calife auto-proclamé de l'EI était bien présent sur le site des frappes.

Selon le Centcom, "des appareils de la coalition ont conduit (vendredi soir) une série de frappes aériennes en Irak contre ce qui a été estimé être un rassemblement de dirigeants de l'EI près de Mossoul". Ces opérations militaires ont "détruit un convoi de véhicules formés de dix camions armés de l'EI".

Mossoul est un des centres névralgiques des jihadistes depuis que la deuxième ville d'Irak est tombée entre leurs mains en juin, au début de l'offensive qui a vu cette organisation extrémiste sunnite s'emparer d'importants secteurs du pays puis décréter un califat à cheval avec la Syrie.

Dans ce dernier pays, c'est le régime qui a mené un raid sur un fief de l'EI dans le nord, tuant au moins 21 civils et faisant une centaine de blessés d'après l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

L'armée syrienne a largué samedi soir "sept barils d'explosifs et trois obus" sur Al-Bab, une ville tenue par les jihadistes dans la province d'Alep (nord), selon l'ONG.

Le régime de Bachar al-Assad a évité la confrontation avec l'EI lors de son apparition en Syrie en 2013 mais plusieurs attaques meurtrières des jihadistes contre des bases militaires ont convaincu cet été l'armée de frapper le groupe extrémiste dans ses bastions du nord et de l'est de la Syrie.

Alors que la guerre en Syrie a fait plus de 180.000 morts depuis 2011, l'envoyé spécial de l'ONU Staffan De Mistura se trouve actuellement à Damas pour discuter d'un "plan d'action" visant à relancer les efforts de paix. Il doit notamment rencontrer le président Bachar al-Assad.

- Attentats à Bagdad -

En Irak, la capitale a encore été ensanglantée samedi par une série d'attentats à la voiture piégée visant des quartiers à majorité chiite, faisant au moins 33 morts et plus de 100 blessés selon des sources médicales et sécuritaires.

Bagdad est régulièrement secouée par ce type d'attaques. Certaines sont revendiquées par l'EI, qui, comme d'autres groupes radicaux sunnites, considèrent les chiites comme des hérétiques.

Alors que l'armée irakienne peine à reprendre le terrain perdu face à l'EI ces derniers mois dans l'ouest et le nord du pays, le gouvernement de Bagdad a salué l'envoi par Washington de 1.500 conseillers militaires supplémentaires même si le Premier ministre Haïdar al-Abadi a jugé cette décision "tardive".

Ce déploiement va ainsi doubler la présence militaire américaine sur le sol irakien mais ces troupes ne sont pas destinées à combattre directement l'EI.

Comme les conseillers d'autres pays de la coalition, ils doivent participer à la formation et l'entraînement des forces irakiennes, dont l'image a été ternie et les capacités militaires amoindries lors de sa débandade en juin face à l'avancée de l'EI, qui a pu s'emparer d'un important arsenal d'armes et de véhicules militaires.

Pour la première fois, ces conseillers américains seront déployés en dehors de Bagdad et Erbil, la capitale du Kurdistan irakien (nord). Fin octobre, le Pentagone avait jugé "nécessaire" la présence de soldats américains à Al-Anbar, où l'armée irakienne est sur la défensive.

Cette province de l'ouest du pays est quasiment entièrement aux mains des jihadistes, qui y ont dernièrement exécuté plus de 200 membres d'une tribu sunnite ayant pris les armes contre eux.

Ce type de massacre, comme les nombreuses atrocités commises sur les minorités religieuses ou les décapitations d'otages, ainsi que la terreur qu'il fait régner à travers l'application de son interprétation extrémiste de l'islam, ont valu à l'EI d'être accusé de crimes contre l'Humanité par l'ONU.

Source : AFP

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