Crise ukrainienne: Hollande rencontre Poutine à Moscou, négociations de paix mardi à Minsk

  • Le président russe Vladimir Poutine salue son homologue français François Hollande à l'issue de leur rencontre à Moscou, le 6 décembre 2014
    Le président russe Vladimir Poutine salue son homologue français François Hollande à l'issue de leur rencontre à Moscou, le 6 décembre 2014 AFP - Alain Jocard
  • Les présidents français et russe François Hollande (g) et Vladimir Poutine le 6 décembre 2014 à Moscou
    Les présidents français et russe François Hollande (g) et Vladimir Poutine le 6 décembre 2014 à Moscou AFP - Alain Jocard
  • Le président ukrainien Petro Porochenko discute avec des militaires lors d'une visite dans la région de Kharkiv, dans l'est du pays, le 6 décembre 2014
    Le président ukrainien Petro Porochenko discute avec des militaires lors d'une visite dans la région de Kharkiv, dans l'est du pays, le 6 décembre 2014 AFP - Sergey Bobok
  • Le navire Mistral Sebastopol, le 26 novembre 2014 à Saint-Nazaire
    Le navire Mistral Sebastopol, le 26 novembre 2014 à Saint-Nazaire AFP/Archives - Georges Gobel
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Centre Presse Aveyron

Premier dirigeant occidental à se rendre à Moscou depuis le début de la crise ukrainienne, le président français François Hollande y a rencontré samedi son homologue russe Vladimir Poutine dans l'espoir de dénouer la crise, alors que Kiev a annoncé de nouvelles négociations de paix.

Cet entretien entre les dirigeants français et russe intervient au moment où les relations sont plus tendues que jamais entre M. Poutine et les dirigeants occidentaux, qui l'accusent de mettre de l'huile sur le feu d'un conflit ayant fait plus de 4.300 morts en huit mois.

"La France et la Russie sont pour une fin immédiate du bain de sang" dans l'est séparatiste de l'Ukraine, a déclaré M. Poutine, saluant un "échange très constructif", au terme de deux heures de discussions avec le président français dans un salon d'un aéroport moscovite.

"Aujourd'hui, je voulais avec le président Poutine envoyer un message qui est celui de la désescalade, et aujourd'hui elle est possible", a déclaré M. Hollande. Il avait déjà appelé à la "désescalade" vendredi lors d'une visite au Kazakhstan.

M. Poutine, accusé par les Occidentaux et Kiev de soutenir militairement les rebelles prorusses, une accusation qu'il rejette, a espéré "une amélioration dans un avenir proche" de la situation dans l'est ukrainien. M. Hollande a réclamé "non pas simplement des avancées, mais des résultats (...) dans les prochains jours".

M. Hollande, qui avait pris vendredi soir l'initiative de venir à Moscou, a répété son opposition à une confrontation entre Russes et Occidentaux. "Nous devons éviter qu'il y ait d'autres murs qui viennent (nous) séparer", a-t-il dit, 25 ans après la chute du mur de Berlin, symbole pendant deux décennies de la guerre froide.

- Négociations mardi sur l'Ukraine -

Avant Moscou, il s'était entretenu au téléphone avec le président ukrainien Petro Porochenko et avec la chancelière allemande Angela Merkel, qu'il devait informer également de ses entretiens avec M. Poutine.

Dans une interview au quotidien allemand Die Welt à paraître dimanche, Mme Merkel estime que la politique menée par Moscou entraîne des difficultés pour plusieurs pays dans le voisinage de l'Union européenne.

"Avec la Moldavie, la Géorgie et l'Ukraine, nous avons trois pays de notre voisinage oriental qui ont signé de manière souveraine un accord d'association avec l'Union européenne. La Russie cause des difficultés à ces trois pays", a déclaré Mme Merkel à Die Welt, selon des extraits de l'entretien diffusés à l'avance.

En visite dans la région de Kharkiv, dans l'est de l'Ukraine, le président Petro Porochenko a annoncé un "accord de principe" pour des négociations de paix mardi à Minsk. La précédente réunion dans la capitale bélarusse début septembre s'était déroulée avec la participation de dirigeants rebelles, de représentants russes et de responsables de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE).

Elle avait abouti le 5 septembre aux "accords de Minsk" prévoyant notamment un cessez-le-feu. Mais cette trêve a été très peu respectée, jusqu'à devenir inexistante.

Alors que d'habitude Moscou rejette la responsabilité des violations de cessez-le-feu sur les autorités de Kiev, M. Poutine a concédé samedi que les rebelles prorusses avaient aussi leur part de responsabilité. "Nous constatons que les deux côtés, les autorités de Kiev et aussi de Donetsk et Lougansk ne respectent pas totalement" les accords de Minsk, a-t-il dit.

Mardi, en parallèle des négociations à Minsk, un cessez-le-feu doit être entériné par les séparatistes et Kiev, qui ont annoncé jeudi à la surprise générale un accord sur l'arrêt total des tirs dans l'Est.

Mais cette annonce, qui n'est pas la première, est à prendre avec prudence et coincide avec un regain d'intensité des combats ayant fait ces dernières 48 heures six morts et 20 blessés parmi les soldats ukrainiens, selon les autorités militaires ukrainiennes.

A Donetsk, épicentre des combats, le calme régnait cependant samedi matin, selon des journalistes de l'AFP sur place.

Au total, 1.252 soldats ukrainiens ont été tués et presque 3.000 ont été blessés, a indiqué le président ukrainien samedi.

-Epineux problème des Mistral -

La crise diplomatique entre les Occidentaux et la Russie se double, pour la France, d'un autre problème épineux: le refus de François Hollande de livrer les navires de guerre Mistral vendus à la Russie tant que la situation n'évoluera pas en Ukraine.

"Il y a un contrat, nous partons du principe qu'il sera respecté, sinon nous espérons qu'on nous rendra l'argent que nous avons payé", a déclaré le président russe à l'issue de leur entrevue lors de laquelle le sujet n'a pas été officiellement évoqué.

Source : AFP

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