Education prioritaire: Vallaud-Belkacem dévoile les contours de la réforme

  • La ministre de l'Education Najat Vallaud-Belkacem à son arrivée le 11 décembre 2014 à l'Elysée à Paris
    La ministre de l'Education Najat Vallaud-Belkacem à son arrivée le 11 décembre 2014 à l'Elysée à Paris AFP/Archives - Matthiey Alexandre
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Centre Presse Aveyron

Najat Vallaud-Belkacem annonce mercredi les contours de la nouvelle carte de l'éducation prioritaire dont l'objectif est de réduire les inégalités sociales, mais il lui faudra convaincre enseignants et parents qui depuis plusieurs semaines manifestent contre l'exclusion d'établissements du dispositif.

Le gouvernement a décidé de "saisir à bras le corps" le problème des inégalités scolaires, a fait valoir la ministre de l'Education, invitée de TF1 mardi soir. "On va mettre le paquet" sur le millier de collèges et les 8.000 écoles concernés par l'éducation prioritaire avec "350 millions d'euros" supplémentaires investis, a-t-elle dit.

La nouvelle carte, applicable à la rentrée 2015, comprendra toujours 1.082 réseaux (collèges et écoles de leur secteur): des établissements entreront en ZEP mais d'autres en sortiront. Le choix est effectué par les académies et la ministre tranche. Elle expliquera la réforme lors d'une conférence de presse en fin de matinée.

Plus tôt, le texte est présenté aux syndicats siégeant au comité technique ministériel (CTM), une instance consultative. Ils espèrent y décrocher de nouvelles entrées dans le système, car le label "REP" (réseau éducation prioritaire) permet d'avoir des ressources spécifiques (classes réduites, travail en petits groupes, pédagogies innovantes, indemnités spécifiques, scolarisation des enfants de moins de trois ans...).

Au nom du SE-Unsa, deuxième syndicat, Christian Chevalier demandera que la liste soit "revue à la hausse". Il "reste des sorties injustifiables", selon lui.

Sébastien Sihr, du principal syndicat du primaire SNUipp-FSU, plaide aussi pour un "élargissement" du dispositif et juge que le label "REP" doit être attribué à "toutes les écoles relevant de l'éducation prioritaire, rattachées ou non à un collège en +REP+".

- Appels à des rassemblements -

M. Sihr estime que la sortie des REP est "contestée pour au moins 93 réseaux". Mais, au-delà, a-t-il dit à l'AFP, ce sont "au moins 500 écoles primaires qui sont orphelines et qui ne peuvent pas obtenir un classement en +REP+" parce qu'elles ne sont pas administrativement rattachées à un collège.

Or, selon lui, la ministre "vient de faire tomber un argument" en acceptant que des écoles du quartier des Grésilles, à Dijon, qui ne peuvent être rattachées à un REP du fait de la fermeture du collège du secteur, puissent malgré tout obtenir le label REP. Il demande la généralisation de cette mesure.

Selon un courrier envoyé au ministre du Travail François Rebsamen, ancien maire de Dijon, et dont l'AFP a reçu une copie, Mme Vallaud-Belkacem indique qu'elle va "proposer" au CTM le classement en REP des écoles concernées des Grésilles.

Ces dernières semaines, enseignants et parents ont manifesté pour obtenir la "labellisation" de leurs établissements. Mercredi, la FSU, première fédération de l'éducation, appelle à des rassemblements à Paris, à 14H00, à quelques encablures du ministère, et en province (Marseille, Toulouse, Bordeaux, Caen, Orléans, Grenoble...).

Mme Vallaud-Belkacem a assuré qu'elle n'allait "pas laisser tomber ceux qui sortent de ZEP", car elle présentera, également mercredi, la "réforme de l'allocation des moyens", appliquée à la rentrée 2015. Elle doit permettre de prendre en compte la démographie mais aussi la difficulté sociale et scolaire des élèves en allouant davantage de professeurs à certains établissements.

"La nouveauté, c'est que désormais au lieu de distribuer aveuglément les moyens (...) on va prendre en compte les difficultés sociales et donner plus à ceux qui les cumulent", a-t-elle dit sur TF1.

En déplacement mardi dans le Pas-de-Calais sur le thème de la rénovation urbaine, François Hollande a affirmé mardi la volonté du gouvernement de "redessiner" l'éducation prioritaire" en "même temps" qu'il "redessine les quartiers populaires". "On doit mettre encore plus de moyens pour que les jeunes de ces quartiers aient encore plus de chances de réussir leur vie".

Source : AFP

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