Jihadistes: le commandant militaire du Front Al-Nosra tué en Syrie

  • Des combattants du Front Al-Nosra sur un char pris aux forces gouvernementales le 19 décembre 2014 au sud d'Alep, dans le nord de la Syrie
    Des combattants du Front Al-Nosra sur un char pris aux forces gouvernementales le 19 décembre 2014 au sud d'Alep, dans le nord de la Syrie AMC/AFP/Archives - Fadi al-Halabi
  • Des combattants du Front Al-Nosra, la branche syrienne d'Al-Qaïda, le 19 décembre 2014 sur une position près de la ville syrienne d'Alep
    Des combattants du Front Al-Nosra, la branche syrienne d'Al-Qaïda, le 19 décembre 2014 sur une position près de la ville syrienne d'Alep AMC/AFP/Archives - Fadi al-Halabi
Publié le
Centre Presse Aveyron

Le chef militaire du Front Al-Nosra, la branche syrienne d'Al-Qaïda, et plusieurs de ses lieutenants ont été tués dans le nord-ouest de la Syrie, ont indiqué vendredi l'agence Sana et une ONG, au moment où ce groupe est en passe d'y constituer un "émirat" jihadiste.

Le Front Al-Nosra, qui combat sur plusieurs fronts dans le pays en guerre, n'a pas confirmé le décès de son chef militaire, Abou Hammam al-Chami, un vétéran de la guerre en Afghanistan, et les versions divergent sur la date et les conditions de sa mort.

L'agence officielle syrienne Sana, citant son correspondant dans la province d'Idleb, a annoncé jeudi soir que le "commandant en chef du groupe terroriste Front Al-Nosra, Abou Hammam al-Chami, surnommé al-Farouq al-Souri, et plusieurs dirigeants du groupe ont été tués dans une opération spéciale de l'armée syrienne contre une réunion d'Al-Nosra à Al-Hobeit", une localité à 55 km au sud de la ville d'Idleb.

Sana ne précise pas la date de l'opération mais elle a pour habitude d'annoncer en soirée ce que l'armée a fait dans la journée.

Selon Rami Abdel Rahmane, directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), le commandant militaire est mort jeudi mais des suites de blessures qui auraient "peut-être" été causées par un raid aérien contre un quartier général d'Al-Nosra dans la province d'Idleb, le 27 février.

M. Abdel Rahmane ne précise pas qui était à l'origine de ce raid qui a fait son lui deux autres morts et cinq blessés.

A l'époque de cette attaque, le Front Al-Nosra avait annoncé sur son compte twitter, photos à l'appui, qu'un raid de la coalition internationale antijihadistes sur l'un de ses QG avait tué deux de ses commandants, Abou Moussab al-Falestini et Aboul Baraa al-Ansari. Il n'était fait mention d'aucun autre.

- Pas de raids de la coalition -

Un militant de la région d'Idleb, Ibrahim al-Idlibi, joint par téléphone, a confirmé la version de l'OSDH, et affirmé qu'Abou Hammam Al-Chami avait été tué lors du raid le 27 février et "non pas jeudi, contrairement à ce qu'affirme le régime".

"L'armée syrienne n'a effectué aucune opération la nuit dernière dans cette région", a-t-il ajouté.

Selon lui, la mort du commandant militaire "porte un coup au moral des sympathisants d'Al-Nosra, c'est pour cela que cette organisation n'a pas voulu publier son nom".

A Washington, le porte-parole du Pentagone a assuré de son côté que "ni les Etats-Unis, ni la coalition n'ont mené de frappes près du lieu (en question) ces derniers jours".

Grassouillet, arborant une barbe noire, Abou Hammam Al-Chami est un vétéran d'Al-Qaïda avec lequel il a combattu en Afghanistan et en Irak. Emprisonné au Liban, il est ensuite devenu le commandant militaire d'Al-Nosra dont le chef politique est Abou Mohammad al-Jolani.

- Vote attendu à l'ONU -

M. Abdel Rahmane a en outre fait état de la mort jeudi de cinq autres responsables d'Al-Nosra dans la province d'Idleb, sans les identifier.

Pour Lina al-Khatib, directrice du Carnegie Middle East Center, "Al-Nosra a plusieurs chefs importants, et même s'il en perd un ou plus, il a assez de soutien populaire pour lui permettre de continuer son existence".

"En outre comme cette organisation opère de manière décentralisée, la perte d'un leader est quelque chose qu'elle peut surmonter sans trop de dommages", selon la chercheuse.

Le Front Al-Nosra a chassé ces derniers mois les groupes rebelles modérés de la province d'Alep (nord), où il est devenu la principale force d'opposition. Ce groupe cherche à instaurer un "émirat" islamique dans cette région.

Dans Alep, les combats ont redoublé d'intensité ces derniers jours, et des dizaines de civils y sont morts.

Le conflit syrien, qui entrera dans sa 5e année le 15 mars, est devenu éminemment complexe au fil des années.

Déclenché par une contestation populaire violemment réprimée, il s'est transformé en une guerre sur plusieurs fronts, où rebelles syriens et jihadistes, qui combattent tous le régime de Bachar al-Assad, sont devenus ennemis.

Et la rapide montée en puissance en 2013 de l'organisation de l'Etat islamique (EI) a éclipsé la rébellion contre le régime.

Le président Bachar al-Assad "a perdu tout semblant de légitimité, mais nous n'avons pas de priorité plus haute que de perturber et de défaire Daech (un acronyme en arabe pour l'EI)", a déclaré jeudi le secrétaire d'Etat John Kerry.

Enfin à New York, le Conseil de sécurité de l'ONU doit se prononcer sur une résolution condamnant l'utilisation du gaz de chlore dans le conflit syrien.

Source : AFP

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?