Les routiers mobilisés pour leurs salaires, le gouvernement entre en jeu

  • Des routiers bloquent l'A84 à hauteur de Rennes, le 16 mars 2015
    Des routiers bloquent l'A84 à hauteur de Rennes, le 16 mars 2015 AFP - Charly Triballeau
  • Des routiers bloquent une route près de Saint-Nazaire, le 16 mars 2015
    Des routiers bloquent une route près de Saint-Nazaire, le 16 mars 2015 AFP - Georges Gobet
  • Barrages de routiers à une entrée de l'autoroute A84, près de Caen, le 16 mars 2015
    Barrages de routiers à une entrée de l'autoroute A84, près de Caen, le 16 mars 2015 AFP - Charly Triballeau
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Centre Presse Aveyron

Les syndicats de routiers ont relancé lundi le mouvement de grogne sur les salaires interrompu en février, avec des blocages et des opérations escargot, sans obtenir dans l'immédiat une reprise des discussions avec le patronat, souhaitée par le gouvernement.

L'intersyndicale (CFDT, CGT, FO, CFTC, CFE-CGC), à l'origine de la "grève à durée indéterminée" lancée dimanche en soirée, vise avant tout des lieux stratégiques pour les groupes de transport. Depuis le 9 février, les patrons du secteur refusent de reprendre les négociations salariales.

Les syndicats, qui exigent la reprise du dialogue, ont reçu lundi le soutien du secrétaire d'Etat aux Transports, Alain Vidalies. Dans un communiqué, ce dernier dit avoir "demandé au président de la commission mixte paritaire d'organiser, dans les meilleurs délais, une nouvelle réunion de négociation".

"Les conditions du dialogue doivent être retrouvées", écrit M. Vidalies, estimant que "chacune des parties doit pouvoir avancer sur le chemin d'un compromis".

Les précédentes discussions ont pris fin sur un "constat d'échec" partagé par les syndicats, qui réclamaient 5% d'augmentation pour tous, et le patronat, opposé à toute revalorisation supérieure à 2%.

Depuis, les syndicats ont revu leurs prétentions à la baisse, renonçant au plafond minimum de 10 euros bruts de l'heure réclamé pour les plus bas coefficients du transport routier (actuellement à 9,43 euros).

Ils acceptent désormais 9,82 euros, un montant qui reste bien supérieur à celui consenti par la Fédération Nationale des Transports Routiers (FNTR), laquelle propose 9,62 euros, soit un centime de plus que le Smic.

Les "contre-propositions" des syndicats "ne sont pas sérieuses puisque, au lieu de 5%, ils réclament une augmentation entre 4 et 4,5", a souligné lundi son délégué général, Nicolas Paulissen, sur Radio Classique.

Le mouvement initié par les syndicats, qui "peinent à mobiliser" malgré quelques "actions sporadiques", ne fera pas bouger les positions du patronat, fait savoir le responsable patronal. Pour l'instant, seule l'organisation patronale des PME (OTRE) s'est dite ouverte à la reprise du dialogue.

- Assignation à comparaître -

En attendant, les syndicats ont entamé lundi un nouveau bras de fer sur le terrain, en lançant des actions à Bordeaux, Clermont-Ferrand, Rouen ou près de Nantes.

En tout, ce sont "27 points de blocage" qui ont été mis en place en province, selon Fabian Tosolini, de la CFDT Transports.

En région parisienne, des militants bloquaient "depuis 4h00 du matin la zone logistique de Châtres" (Seine-et-Marne), a-t-il précisé, assurant que "plus rien n'entre ni ne sort" de cette plateforme d'activité, où "la file de camions est en train de s'allonger d'heure en heure".

A Caen, ils étaient une soixantaine à bloquer les poids lourds à la porte de Bretagne, à la jointure des périphériques nord et sud, a affirmé Pascal Petri (CFTC). Près de 200 camions ont ainsi été arrêtés, selon une source policière.

Dans la région de Lille, la circulation a été fortement perturbée au petit matin, avec au maximum 33 kilomètres de bouchons sur l'A1 et l'A21, selon le Centre régional de circulation routière.

A Toulouse, c'est un échangeur situé au nord de la ville, sur l'A62, qui a été la cible des routiers pendant quelques heures. Environ 500 camions ont ainsi été contraints à l'arrêt, selon M. Tosolini.

"Nous venons de lever le barrage parce que la tension montait avec les automobilistes", a toutefois indiqué Stéphan Pouget (CFDT) à la mi-journée. "Nous prévoyons une reprise du blocage dans les prochains jours", a-t-il ajouté.

Les grilles salariales dans le transport routier de marchandises (près de 330.000 salariés fin 2013) sont bloquées depuis 2012. Depuis, la totalité des minima conventionnels à l'embauche est passée, à l'exception d'un seul, sous le salaire minimum.

Commencé en décembre, le conflit sur les salaires s'est intensifié en janvier autour de négociations à rebondissements. Les syndicats avaient alors organisé de nombreux blocages, ce qui leur vaut d'être assignés à comparaître par le Groupe Charles André, un des transporteurs visés.

Source : AFP

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