Hollande au côté de Kerry pour le 70e anniversaire de la fin de la guerre 39-45

  • Le président français François Hollande devant la statue du Général de Gaulle à Paris le 8 mai 2015
    Le président français François Hollande devant la statue du Général de Gaulle à Paris le 8 mai 2015 Pool/AFP - LOIC VENANCE
  • Le secrétaire d'Etat américain John Kerry (c) dépose une gerbe sur la tombe du Soldat inconnu le 8 mai 2015 à Paris
    Le secrétaire d'Etat américain John Kerry (c) dépose une gerbe sur la tombe du Soldat inconnu le 8 mai 2015 à Paris Pool/AFP - Andrew Harnik
  • Le président français François Hollande ravive la flamme de la tombe du soldat inconnu sous l'Arc de Triomphe à Paris le 8 mai 2015
    Le président français François Hollande ravive la flamme de la tombe du soldat inconnu sous l'Arc de Triomphe à Paris le 8 mai 2015 POOL/AFP - Remy de la Mauviniere
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Centre Presse Aveyron

François Hollande a commémoré vendredi le 70e anniversaire de la victoire sur le nazisme en présence de l'Américain John Kerry, appelant les jeunes à s'inspirer de l'exemple de la Résistance à l'heure où la France fait face à de nouvelles menaces.

Aux Champs-Élysées, le président a déposé une gerbe au pied de la statue du général Charles de Gaulle. Puis, entouré de gardes républicains à cheval, il a remonté en voiture la prestigieuse avenue jusqu'à l'Arc de Triomphe où l'attendaient le Premier ministre Manuel Valls et le secrétaire d’État américain John Kerry.

Il a passé en revue les troupes, déposé une couronne de fleurs bleues, blanches et rouges et ravivé la flamme sur la tombe du soldat inconnu, qui est depuis 1920 un lieu de mémoire aux victimes françaises des deux guerres mondiales du XXe siècle.

"Nous ne l'avons pas vécue la guerre, nous la regardons comme une réalité lointaine, parfois abstraite, alors même qu'elle est là pas si loin de nous, en Ukraine (...) au Moyen-Orient, c'est-à-dire à quatre ou cinq heures d'avion", avait déclaré François Hollande juste auparavant en remettant les prix du Concours national de la Résistance et de la Déportation (CNRD) à des collégiens et lycéens.

En Ukraine, le conflit entre séparatistes prorusses et forces gouvernementales a fait plus de 6.100 morts depuis le printemps 2014. De l'Afrique au Moyen-Orient, le jihadisme gagne du terrain, menaçant directement la sécurité en Europe.

La France, frappée par de sanglants attentats jihadistes en janvier, fait face à une montée des communautarismes, de l'antisémitisme et de l'extrême droite.

Il faut que "la jeunesse de France puisse s'inspirer" de l'exemple des résistants et poursuive à sa manière son combat, a souligné M. Hollande.

Derniers témoins encore en vie, 1.700 anciens combattants, résistants, déportés ont été décorés de la Légion d'honneur dans toute la France à l'occasion du 8 mai.

- 'Combattre l'antisémitisme et la haine' -

"Je suis juive. Je n'en fais ni gloire, ni honte, c'est un fait. Je sens que l'antisémitisme est en train de remonter en France et cela me fait peur", a témoigné Thérèse Szynkman, 88 ans. Ancienne membre du réseau Carmagnole, dite Jacqueline, elle s'est levée de son fauteuil roulant pour recevoir les insignes de chevalier de la Légion d'honneur aux Invalides en présence de 150 jeunes.

"Ceux et celles qui se sont levés dès juin 1940 voulaient défendre la République. Ils voulaient combattre l'antisémitisme et la haine. L'actualité nous rappelle tristement combien ce combat est encore devant nous", a souligné le secrétaire d’État aux Anciens combattants et à la Mémoire, Jean-Marc Todeschini.

Avant la cérémonie officielle à l'Arc de Triomphe, M. Kerry, visiblement très ému, s'est lui-même incliné sur la tombe du soldat inconnu, au côté de son homologue français Laurent Fabius. Il a écouté la sonnerie aux morts, main sur le cœur.

Il est le plus francophile et francophone des secrétaires d’État américains. Sa mère, née en France au début des années 1920, de parents américains, avait été jeune infirmière à Paris en 1940. Il est aussi directement lié à la France via sa tante, son cousin germain Brice Lalonde et une maison familiale en Bretagne.

Quelques centaines de personnes, soigneusement fouillées et encadrées par un imposant dispositif policier, et formant un public clairsemé, s'étaient rassemblées sur l'avenue des Champs-Élysées.

"Je crois que dans la prolongation de ce qui s'est passé en janvier, il faut qu'on se resserre, qu'on se trouve des points communs", a estimé Jean Ruiz, un quinquagénaire du Vaucluse en visite à Paris.

Son épouse, Mireille Ruiz, a regretté que les écoles n'aillent plus se recueillir pour le 8 mai. "Avant, il y avait un bouquet de fleurs qui était porté, mon fils vendait le bleuet, ça resserrait les liens entre générations."

Loretta Worthington, une Américaine venue tout droit du Nouveau-Mexique, a raconté avoir planifié ce voyage "depuis des mois" pour être à Paris le 8 mai, en mémoire de son père qui avait combattu en Italie pendant la Seconde Guerre mondiale.

Source : AFP

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