Le père de Mohamed Merah expulsé vers l'Algérie

  • Mohamed Benalel Merah, père de Mohamed Merah, le visage caché à Alger, le 27 mars 2012
    Mohamed Benalel Merah, père de Mohamed Merah, le visage caché à Alger, le 27 mars 2012 AFP/Archives - Farouk Batiche
  • Capture d'écran de France 2 fournie le 21 mars 2013 par la chaîne de Mohamed Merah
    Capture d'écran de France 2 fournie le 21 mars 2013 par la chaîne de Mohamed Merah FRANCE 2/AFP/Archives - -
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Centre Presse Aveyron

Le père algérien de l'auteur des attentats de Toulouse et Montauban, Mohamed Merah, illégalement présent en France depuis des semaines, a finalement été interpellé vendredi et expulsé vers son pays.

Cette expulsion "correspond à l'application du droit", a commenté le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve. L'intéressé ne réside plus en France et "il n'y a donc aucune raison de renouveler" son titre de séjour.

Cette décision a "une signification profonde pour toutes les victimes toulousaines, et je l’ai fait aussi par respect pour elles", a expliqué le ministre, en marge d'une visite à Besançon.

Éric Ciotti (Les Républicains, ex-UMP) avait réclamé mardi "l'expulsion immédiate" de France du père du tueur Mohamed Merah.

Selon une source proche du dossier, Mohamed Benalel Merah a été arrêté non loin du cimetière de Cornebarrieu, en banlieue toulousaine. C'est là qu'a été inhumé son fils, tué par les forces de l'ordre après l'assassinat en mars 2012 de sept personnes, des militaires et des juifs dont trois enfants.

Il a été entendu en fin de matinée par la police aux frontières de Toulouse dans le cadre d'une procédure de droit au séjour, a-t-on ajouté de source policière.

Il a ensuite fait l'objet en début d'après-midi d'une "procédure d'éloignement", à laquelle il n'a pas opposé de recours, avant d'être embarqué à Toulouse dans un avion à destination d'Oran, a-t-on précisé de source policière.

Un vol Air Algérie a décollé de l'aéroport de Toulouse-Blagnac à 13h29. Les autorités aéroportuaires locales n'ont pas été en mesure de confirmer que Mohamed Merah père était à bord.

- "Aucune raison de renouveler sa carte" -

Le père du tueur au scooter avait sollicité en mars le renouvellement de sa carte de résident à Toulouse, qui lui a été refusé le 9 avril, un mois avant la fin de sa validité.

L'intéressé avait vu son titre de séjour constamment renouvelé depuis près de 30 ans, la dernière fois en 2005. Cependant, "j'ai pris, pour la première fois depuis 30 ans, la décision de ne pas renouveler cette carte de résident au mois de mars", a détaillé M. Cazeneuve.

Mohamed Benalel Merah "ne résidait pas en France, il n’y avait donc aucune raison de renouveler" son titre de séjour, a-t-il ajouté.

Mohamed Merah fils, un jeune délinquant toulousain de 23 ans, s'était lancé dans une série d'expéditions jihadistes, à scooter: il avait successivement tué un militaire, le 11 mars 2012 à Toulouse, puis deux autres, à Montauban le 15, et enfin trois enfants juifs et un enseignant, père de deux d'entre eux, le 19 mars à l'école juive Ozar Hatorah (rebaptisée Ohr Torah) à Toulouse.

Albert Chennouf, dont le fils militaire est l'une des victimes à Montauban du tueur islamiste franco-algérien, avait dit vendredi matin "espérer" qu'on l'autoriserait à rencontrer Mohamed Merah père.

"J'espère qu'on me laissera lui poser des questions sur les vidéos qu'il dit avoir", avait-il déclaré à l'AFP dans la matinée, après être revenu cette semaine chez lui à Nîmes bredouille d'un voyage à Toulouse pour rencontrer le père du tueur.

Mohamed Benalel Merah avait affirmé avoir reçu des vidéos réalisées par son fils avec son téléphone lors de ses derniers moments, prouvant selon lui que son fils, retranché dans son appartement toulousain, avait été "éliminé" par les policiers du RAID, contre lesquels il avait déposé plainte pour "meurtre".

Il n'y a jamais eu de preuve officielle de l'existence de ces vidéos, qui devaient être présentées à Paris par son avocate à l'appui de son dossier. Cette dernière avait ensuite été dessaisie de l'affaire par M. Merah, sans explication.

L'affaire semblait avoir été enterrée.

Source : AFP

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