Tunisie: l'état d'urgence justifié par la crainte de nouveaux attentats

  • Les forces spéciales tunisiennes et les policiers assurent la sécurité lors d'un hommage aux victimes de l'attentat de Sousse en Tunisie, le 3 juillet 2015.
    Les forces spéciales tunisiennes et les policiers assurent la sécurité lors d'un hommage aux victimes de l'attentat de Sousse en Tunisie, le 3 juillet 2015. AFP/Archives - Fethi Belaid
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Centre Presse Aveyron

La Tunisie a recours à l'état d'urgence en raison des craintes de nouveaux attentats après celui, le pire de son histoire, qui a tué 38 touristes le 26 juin, a affirmé mercredi son Premier ministre Habib Essid.

"Nous menons une guerre féroce contre le terrorisme pour protéger les vies et les propriétés, défendre le régime républicain (...), l'Etat civil et ses institutions", a déclaré M. Essid devant le Parlement.

"Nous n'aurions pas été obligés de décréter l'état d'urgence si nous n'étions pas convaincus que notre pays faisait face à des plans terroristes nombreux dans le but de déstabiliser (le pays), et que les gangs du terrorisme, du meurtre et du crime planifiaient d'autres opérations qualitatives dont le but est de tuer le maximum de personnes, de frapper le moral (de la population) et de paralyser les rouages de l'économie nationale", a-t-il ajouté.

Le pouvoir exécutif a donc "assumé ses responsabilités" en décrétant l'état d'urgence, a-t-il poursuivi.

"Mais quels que soient les sacrifices, nous l'emporterons sur le terrorisme", a-t-il assuré, affirmant par ailleurs qu'en dépit de l'état d'urgence, les libertés ne seraient "pas touchées".

L'état d'urgence a été décrété samedi sur tout le territoire tunisien pour 30 jours, huit jours après l'attentat sanglant sur la plage et dans un hôtel au Port d'El Kantaoui ayant coûté la vie à 38 touristes.

Le tueur est un jeune Tunisien de 23 ans qui a été formé au maniement des armes dans un camp de jihadistes en Libye, selon le ministère de l'Intérieur.

Pour renforcer les mesures sécuritaires à la frontière tuniso-libyenne, M. Essid avait évoqué mardi la mise en place d'un "mur protecteur de terre" entre les deux postes frontaliers de Ras Jedir et de Dhiba.

Ce projet avait déjà été annoncé par le ministère de la Défense après l'attentat sanglant du musée du Bardo le 18 mars, qui avait fait 22 morts.

"Un mur protecteur de terre et des fossés seront construits entre les deux postes frontaliers de Ras Jedir et Dhiba sur 186 kilomètres, en application d'une mesure prioritaire prise par le ministère de la Défense", a indiqué mercredi à l'AFP un porte-parole de ce ministère, Belhssan Oueslati.

"Nous avons commencé l’exécution de ce projet depuis le 10 avril et il sera achevé fin 2015", a-t-il encore ajouté.

La Tunisie, qui fait face depuis la révolution de 2011 à une menace jihadiste croissante, fournit à ces groupes extrémistes leur plus gros contingent d'étrangers, environ 3.000.

Source : AFP

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