Fanny Hoarau, l’or au tournant

  • Déjà en bronze au Mondial U20 en 2014, Fanny Hoarau a croqué à pleines dents l’été 2015.
    Déjà en bronze au Mondial U20 en 2014, Fanny Hoarau a croqué à pleines dents l’été 2015. Maxime Raynaud
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Maxime Raynaud

Cet été, la latérale gauche des Rafettes a décroché à 21 ans deux médailles d’or : l’une aux Universiades avec les Bleues, l’autre aux Jeux des Îles et de l’océan indien. De quoi prouver le potentiel de la Réunionnaise, très attendue cette saison. 

Fanny Hoarau a presque du mal à s’y faire. Deux médailles d’or, ça change une joueuse. Surtout à 21 ans et surtout en deux mois. «C’est formidable, inimaginable», glisse ce bout de femme, de sa voix douce et timide, de retour d’une petite semaine seulement de vacances. Entre les Universiades, championnats du monde des universitaires remportés en juillet en Corée du Sud avec les Bleues et trois autres Rafettes (Solène Barbance, Sophie Vaysse et Anne-Sophie Ginestet), puis les Jeux des Îles et de l’océan indien enlevés avec la Réunion en août, le changement de dimension est compréhensible. Comme le bouleversement intérieur.

Pour les Universiades, elle démissionne !

Mais à 21 ans, la latérale gauche du Raf au visage enfantin, arrivée l’été dernier de Vendenheim, a avant tout beaucoup appris sur elle-même durant cet été en or. Notamment sur son île natale où elle a dû composer avec un statut nouveau: celui d’une star qui s’affiche en couverture du TV magazine local et n’a même plus besoin de se faire passer pour la cousine de Guillaume Hoarau, ex-joueur du PSG et Réunionnais comme elle. «Comme je suis timide, reconnaît-elle, ça m’a mis énormément de pression. Il y avait beaucoup de monde, de médias, ma famille devant laquelle je jouais pour la première fois, etc. Mais au fil des matches, c’est allé de mieux en mieux.»

S’adapter n’est en effet pas une nouveauté pour la défenseur. Partie à 16 ans de la Réunion pour Bischeim (D2) et la Métropole, elle a l’habitude du changement. Peut-être moins du succès final dans des compétitions internationales où tout est plus grand, comme en Corée du Sud. D’autant plus qu’ayant arrêté ses études, un BTS négociation-relation client (NRC) en poche, elle ne s’attendait pas à disputer cette compétition. «Au moment où la liste de l’équipe de France est tombée, raconte-t-elle, j’étais secrétaire commerciale dans une auto-école. Mais partir deux mois pour les Universiades n’était pas possible. Alors j’ai démissionné. Et je ne le regrette pas avec ces deux médailles d’or !»

Joseph: «Elle doit confirmer avec nous»

 Le Raf et son nouveau coach Sébastien Joseph comptent, eux, bien surfer sur cette vague de réussite. «J’espère que ça peut servir de moteur aux autres filles, affirme le Grenoblois. Fanny prouve qu’en travaillant dur, on peut aller en sélection et même mieux. Maintenant, si ces médailles ont confirmé son potentiel, elle doit aussi confirmer avec nous, être plus régulière. Je place en elle une exigence nouvelle.» Fanny Hoarau, pour qui le métal précieux «ne va rien changer au quotidien» dit-elle, en a bien conscience après une première saison ruthénoise gâchée par une vilaine entorse : «J’ai encore tout à prouver. Je suis jeune, je peux progresser.» Après l’or, le tournant ?

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