Législative : dimanche, il faudra faire échec à l’abstention

Abstention record pour une élection en Aveyron dimanche dernier : 63,94% des électeurs de la troisième circonscription ne se sont pas rendus aux urnes pour le premier tour de la législative partielle. Deux éléments majeurs peuvent en expliquer la cause: déconnectée de toute campagne nationale, cette consultation très localisée a peu sensibilisé l’opinion.

Et par ailleurs, le Sud-Aveyron n’a plus de député depuis près d’un an sans que cela n’ait été perçu comme un vide à combler de toute urgence... Toujours est-il que cette désaffection a rebattu les cartes du premier tour, privant le Front national d’une triangulaire, le candidat Jean-Guillaume Remise (15,45% des suffrages) n’ayant pas obtenu les 12,5% des inscrits nécessaires à son maintien. Dimanche, pour le second tour, cette prévention arithmétique n’a plus lieu d’être, mais la participation des électeurs demeure au cœur des préoccupations des candidats, tant sur le fond que sur la forme.

Les deux candidats ont besoin d’une mobilisation

Arnaud Viala, arrivé en tête au premier tour (46,05%) doit confirmer dimanche ses 11022 voix, et un peu plus encore pour franchir la barre des 50%. En fait, le pire pour lui serait un renoncement de ses propres électeurs à aller aux urnes, pensant que la partie est d’ores et déjà gagnée.

Par ailleurs, on peut imaginer qu’il pourra compter sur quelques-unes des voix qui se sont portées sur les souverainistes David Hygnonenq (3,35%, Debout la France) et Loïc Massebiau (1,86%, Union populaire républicaine), et même sur le Front national, même si ces trois candidats n’ont donné aucune consigne claire pour dimanche.

Arnaud Viala, a beau être confiant, il ne crie pas encore victoire. Pierre Pantanella part de plus loin. Le candidat socialiste a recueilli 22,48% des voix, soit moins de la moitié de ce qui lui est nécessaire pour être élu. On a vu des situations semblables se retourner au second tour. Mais pour espérer la victoire, il lui faut absolument faire le plein à gauche.

Convaincre ceux qui n’ont pas voté de le faire pour lui dimanche, convaincre ceux qui ont porté leurs suffrages sur Sophie Tarroux (Front de gauche, 8,81%) et sûrement sur Thierry Noël (divers écologistes, 2,01%) de lui consacrer leur préférence. Jusqu’à ce soir, la campagne des deux candidats a vocation à expliquer aux Sud-Aveyronnais d’aller aux urnes pour confirmer leur choix politique. C’est crucial pour l’un comme pour l’autre.