Violences à Air France: Valls dénonce des "voyous", appelle les pilotes à négocier

  • Le Premier ministre Manuel Valls (c) en conférence de presse au côté du DRH adjoint d'Air France Xavier Broseta (g) et du directeur long-courriers Pierre Plissonnier (d) le 6 octobre 2015 à Roissy-en-France
    Le Premier ministre Manuel Valls (c) en conférence de presse au côté du DRH adjoint d'Air France Xavier Broseta (g) et du directeur long-courriers Pierre Plissonnier (d) le 6 octobre 2015 à Roissy-en-France AFP - KENZO TRIBOUILLARD
  • François Hollande entouré de GàD du secrétaire d'Etat aux Transport Alain Vidalies, du maire du Havre Edouard Philippe,  du préfet de Haute-Normandie Pierre-Henry Maccioni et du ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius  le 6 octobre 2015 à son arrivée à l'Ecole nationale supérieure maritime, au Havre
    François Hollande entouré de GàD du secrétaire d'Etat aux Transport Alain Vidalies, du maire du Havre Edouard Philippe, du préfet de Haute-Normandie Pierre-Henry Maccioni et du ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius le 6 octobre 2015 à son arrivée à l'Ecole nationale supérieure maritime, au Havre AFP - CHARLY TRIBALLEAU
  • Le directeur des ressources humaines d'Air France Xavier Broseta, torse nu, chemise déchirée, s'échappe en escaladant un grillage le 5 octobre 2015 à Roissy-en-France
    Le directeur des ressources humaines d'Air France Xavier Broseta, torse nu, chemise déchirée, s'échappe en escaladant un grillage le 5 octobre 2015 à Roissy-en-France AFP - KENZO TRIBOUILLARD
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Centre Presse Aveyron

Manuel Valls a promis mardi des "sanctions lourdes" contre les "voyous" responsables des violences contre des dirigeants d'Air France et appelé les pilotes à la "responsabilité" dans la négociation du plan de redressement qui menace plusieurs milliers d'emplois dans les prochaines années.

Le Premier ministre a rencontré au siège d'Air France, à Roissy, les deux dirigeants agressés lundi en marge du comité central d'entreprise (CCE). Les images-chocs de Xavier Broseta, DRH de la compagnie, et Pierre Plissonnier, DRH du long-courrier, vêtements déchirés, s'échappant devant des salariés en colère, ont fait le tour du monde.

Des "images qui font mal à notre pays", a déploré Manuel Valls, fustigeant "l'œuvre de voyous". "Il faudra des sanctions lourdes à l'égard de ceux qui se sont livrés à de tels actes", a-t-il dit.

François Hollande, depuis Le Havre, a condamné des violences "inacceptables" pouvant avoir des "conséquences sur l'image, sur l'attractivité" de la France.

Le chef de l’État a souhaité "un dialogue responsable avec un patronat qui prend les décisions qui sont attendues et des responsables syndicaux qui jouent la carte, la seule possible, celle du compromis et de la négociation".

Mais le chef de l'Etat et le Premier ministre ont pris la défense des syndicats, après que Nicolas Sarkozy eut dénoncé les "syndicats qui ont pignon sur rue et ont tous appelé à voter pour François Hollande en 2012".

"C'est la chienlit", a aussi lancé M. Sarkozy.

C'est un "mot dangereux", a répliqué le Premier ministre reprochant à l'ex-président sa "remise en cause permanente des corps intermédiaires".

De son côté, François Hollande a assuré qu'il ne s'en prendrait "jamais aux (corps) intermédiaires". Des "actes inqualifiables" ont été commis mais cela ne devrait pas "discréditer les syndicalistes, mais discréditer les auteurs, ce qui est très différent", a-t-il estimé.

Côté justice, plusieurs plaintes ont été déposées, par la compagnie et cinq cadres, selon la direction. Le parquet de Bobigny a ouvert une enquête.

En outre, "une procédure disciplinaire est en cours", a précisé le PDG du groupe Air France-KLM, Alexandre de Juniac, sans préciser si les auteurs des violences avaient été identifiés.

Une fois passée l'émotion, Air France va devoir sortir de la crise. Et malgré l'appel lancé par l'intersyndicale en faveur d'un "engagement fort", le gouvernement n'a pas l'intention de jouer les médiateurs.

- À Air France de trouver la solution -

L’État, qui possède 17% du capital, "assume et assumera ses responsabilités. Mais la solution pour Air France vient d'abord de l'entreprise elle-même", a déclaré M. Valls, pour lequel "l'avenir de la compagnie est en jeu".

M. de Juniac a redit sa disponibilité. "L'essence de notre plan dit A était de rester dans les numéros un mondiaux. Du fait de l'échec des négociations, nous avons dû passer à un plan de restructuration. Si maintenant les organisations syndicales représentant les pilotes sont prêtes à de vraies négociations, notre porte est ouverte", a-t-il assuré.

Le plan alternatif de la direction, qui comporte une réduction de l'activité long-courrier, menacerait 2.900 postes, principalement au sol, entre 2015 et 2017.

Certains syndicats redoutent jusqu'à 8.000 suppressions de postes au total. Mais la direction d'Air France a démenti mardi soir auprès de l'AFP ce chiffre, précisant qu'"il n'existe aucun plan concernant les évolutions d'effectifs en 2018, 2019 et au-delà".

La restructuration prévoit en 2016 le retrait de cinq avions, des réductions de fréquences et la non-entrée dans la flotte de plusieurs Boeing 787. Puis en 2017, la sortie de neuf autres appareils et la fermeture de cinq lignes en Asie.

L'enjeu pour les syndicats est d'éviter les licenciements, puis de réduire la portée du plan en cas d'accord sur la productivité.

Montré du doigt par le gouvernement, le syndicat majoritaire des pilotes SNPL a dénoncé une nouvelle fois mardi la "parodie de dialogue social" qui a conduit à l'échec des négociations sur de nouvelles mesures de productivité.

Air France "n'avait qu'un seul plan" dès le départ, "réduire la voilure de la compagnie", a réaffirmé Philippe Evain, président du SNPL Air France.

Mardi soir, aucune date de reprise des négociations n'avait été fixée.

Le dossier pourrait revenir entre les mains de Gilles Gateau, le directeur de cabinet adjoint et conseiller social de M. Valls, pressenti pour devenir dans quelques mois DRH d'Air France.

Source : AFP

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