Octobre rose : faire du dépistage une « évidence » pour toutes les femmes

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    Octobre rose : faire du dépistage une « évidence » pour toutes les femmes José A. Torres / Centre Presse Aveyron
Publié le , mis à jour
Lola Cros

Cancer du sein. Le docteur Michel Fabbro, praticien hospitalier au service oncologie de l’Institut du cancer de Montpellier, animera le 23 octobre un «café-santé» à Pont-de-Salars, dans le cadre de l’opération Octobre rose, déclinée en Aveyron par l’Adeca et ses partenaires. Nous lui avons demandé de nous éclairer sur le sens de sa démarche.

Le docteur Michel Fabbro, praticien hospitalier au service oncologie de l’Institut du cancer de Montpellier, animera le 23 octobre un «café-santé» à Pont-de-Salars, dans le cadre de l’opération Octobre rose, déclinée en Aveyron par l’Adeca et ses partenaires. Nous lui avons demandé de nous éclairer sur le sens de sa démarche.

En quoi consiste ce concept de «café santé» ?

L’idée n’est pas nouvelle, nous avons déjà eu l’occasion d’en organiser en Aveyron. Il s’agit d’aller traiter des questions de santé au plus près des populations. Se rapprocher pour mobiliser. Le souci, comme souvent, c’est que seules les personnes déjà sensibilisées à la cause se déplacent. Il est difficile de toucher au-delà et de faire venir les gens qui, finalement, auraient le plus besoin d’information. Se déplacer est un effort. Un effort qu’il est primordial de faire.

De quoi est-il question dans ce genre de rendez-vous ?

Le «café santé» est une conversation plutôt libre où l’on se permet des rebondissements divers. On sort complètement du schéma d’une conférence, c’est un véritable échange. Mais nous n’allons pas dans tous les sens pour autant: nous avons un message précis à faire passer. À savoir: qu’est ce que le cancer, quels en sont les facteurs et les risques, à quoi servent la prévention et le dépistage. 

L’an passé en Aveyron, sur 23 000 femmes âgées de 50 à 74 ans invitées à une mammographie de dépistage, seules 11000 ont fait le déplacement. Comment l’expliquez-vous 

C’est tout le problème. Depuis 2013, date à laquelle le conseil départemental a décidé de rendre la compétence prévention des cancers à l’État, la «mammobile» ne circule plus dans les campagnes aveyronnaises. Pour des questions évidentes de coûts de fonctionnement. Depuis, on s’en remet à la responsabilité individuelle. Notre message est simple: plus une femme est dépistée tôt, meilleures sont ses chances de guérir en évitant des traitements lourds et mutilants.

Au vu des chiffres de dépistage, cela signifie-t-il que vous ne parvenez pas à faire passer ce message ?

C’est un véritable travail de communication, comme les campagnes contre le tabac. Ce n’est pas notre métier: nous n’avons pas les moyens et les outils pour cela. Dans l’idéal, pour toucher tous les publics, nous devons utiliser des modes de communication différents et adaptés aux diverses cibles. Le «café santé» va dans ce sens, et permet de sensibiliser une partie de la population. Minime, certes.

Qu’en est-il de la prévention dans le cas du cancer du sein ?

Pour le cancer du sein comme pour celui du colon, on ne parle pas de prévention. Car, tout simplement, on ne peut pas éviter un cancer du sein ou du colon. On peut évoquer des causes, mais guère plus. Voilà pourquoi nous invitons à des mammographies régulières pour que le cancer, avant qu’il se manifeste, soit combattu. Détecté tôt, un cancer se guérit rapidement et efficacement, c’est évident. Mais pour que ce soit une évidence pour tout le monde, le chemin de la communication est encore long. 

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