"Référendum" pour l'unité: le PS s'affiche satisfait malgré ratés et critiques

  • Jean-Christophe Cambadélis le 18 octobre 2015 à Paris
    Jean-Christophe Cambadélis le 18 octobre 2015 à Paris AFP - FRANCOIS GUILLOT
  • Le siège du PS à Paris, le 16 octobre 2015 Le siège du PS à Paris, le 16 octobre 2015
    Le siège du PS à Paris, le 16 octobre 2015 AFP - FRANCOIS GUILLOT
  • Une femme signe le registre des votants après avoir voté au référendum organisé par le PS, à Cintegabelle, le 18 octobre 2015
    Une femme signe le registre des votants après avoir voté au référendum organisé par le PS, à Cintegabelle, le 18 octobre 2015 AFP - REMY GABALDA
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Centre Presse Aveyron

Plus de 250.000 personnes ont participé au "référendum" du PS pour l'unité de la gauche aux régionales, près de 90% d'entre elles votant "oui"... Jean-Christophe Cambadélis a affiché sa satisfaction dimanche soir, oubliant les nombreux ratés et critiques de cette consultation souvent tournée en dérision.

Il y a eu au total 251.327 votants entre vendredi et dimanche, dont 135.027 dans les urnes et 116.300 sur internet. "C'est le top, pas le flop !", a assuré le premier secrétaire du PS, qui espérait une participation comprise entre 200.000 et 300.000 votants, alors que le PS compte 120 à 130.000 militants.

Selon ces premières estimations, 89,74% des votants ont voté "oui" à la question posée "face à la droite et à l'extrême droite, souhaitez-vous l'unité de la gauche et des écologistes aux élections régionales ?", 10,26% contre. "C'est un succès du point de vue de l'organisation", de la "participation" et de la "médiatisation", s'est encore félicité M. Cambadélis, au cours d'un point presse à Solférino.

Le patron du PS avait annoncé le 19 septembre cette initiative, destinée à convaincre Europe Ecologie-Les Verts de faire l'alliance avec le PS au premier tour des régionales et à défaut à persuader ses électeurs de voter socialiste dès le premier tour.

L'union est en effet une impérieuse nécessité pour le PS, particulièrement en Nord-Pas-de-Calais-Picardie et PACA, où EELV a fait alliance avec le Parti de gauche, au risque selon lui de laisser le Front national l'emporter.

Entamées vendredi, les opérations de vote ont été entachées de divers incidents qui ont jeté le doute sur la sincérité du scrutin.

Des journalistes ont ainsi mis en lumière les failles d'une consultation très peu sécurisée (pas de contrôle de l'identité des votants, pas de code confidentiel...) en votant par exemple dix fois avec des adresses électroniques différentes.

Des blagueurs se sont également amusés à faire voter... la secrétaire nationale d'Europe Ecologie-Les Verts (EELV) Emmanuelle Cosse, ou le journaliste Edwy Plenel, qui ont dénoncé sur Twitter un "bourrage des urnes", voire un "foutage de gueule".

Dès vendredi, le PS a reconnu que la consultation était fondée sur la "confiance". Samedi, il a annoncé avoir porté plainte pour faux et usage de faux, et usurpation d'identité.

- "Pantalonnade et chantage" -

Le Premier secrétaire du PS a annoncé dimanche soir qu'il allait prendre une nouvelle initiative en direction des chefs de file PCF et EELV dans les régions: leur proposer une nouvelle fois l'union dès le premier tour, et la conclusion d'un "pacte de fraternité". Il s'articulera autour de la défense de leur bilan commun, de la mobilisation contre la droite et l'extrême droite, de la définition d'une stratégie commune "au cas, peu probable, où le total gauche serait inférieur au Front national dans les régions où il est sûr de l'emporter".

Pourquoi cette main tendue aux candidats, alors que le PCF et EELV ont défendu avec constance leur légitimité à présenter des listes indépendantes du PS ? "Certains savent qu'ils partent à la bagarre avec le risque de passer sous la barre des 5%. Ils ne seront pas présents dans l'hémicycle. Ceci les interpelle et je vais discuter avec eux".

"Seconde initiative" annoncée par M. Cambadélis: l'envoi d'une "lettre mensuelle aux compagnons de l'unité", c'est-à-dire aux participants au référendum ayant accepté d'être recontactés.

Dimanche soir, avant la proclamation des résultats, la secrétaire nationale d'EELV Emmanuelle Cosse s'était une nouvelle fois montrée très sévère à l'égard d'un "coup politique" sont les Français se "foutent".

"Ce référendum est à la fois une pantalonnade et un chantage", a ironisé Jean-Christophe Lagarde (UDI), tandis que Florian Philippot se moquait d'un "machin où tout le monde pouvait voter 15 fois", de "Spider Man" à la "Fée Clochette".

Lundi, le bureau national du PS devrait en tout cas tourner cette page tactique en mettant à son menu une dizaine de "mesures précises, par grandes thématiques" (transports etc.) qui pourraient s'appliquer dans toutes les régions.

Source : AFP

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