Ligue 1: Aulas, Labrune, la tentation de l'exemple?

  • Le président de Lyon Jean-Michel Aulas en conférence de presse, le 8 août 2015 à Lyon
    Le président de Lyon Jean-Michel Aulas en conférence de presse, le 8 août 2015 à Lyon AFP/Archives - Philippe Desmazes
  • Le président de Marseille Vincent Labrune, le 28 août 2015 à Monaco
    Le président de Marseille Vincent Labrune, le 28 août 2015 à Monaco AFP/Archives - Valery Hache
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Centre Presse Aveyron

La commission de discipline de la Ligue de football professionnel se penche jeudi sur les propos polémiques des présidents lyonnais et marseillais, Jean-Michel Aulas et Vincent Labrune, tenus lors du sulfureux OM-OL du 20 septembre: Y-aura-t-il sanction exemplaire à sept mois de l'Euro-2016 ?

Difficile toutefois de pronostiquer l'étendue de la sanction: ce n'est que depuis le début de la saison que la commission de discipline de la LFP statue sur les violations de la Charte éthique du football. Jusqu'à présent, les manquements de cette nature étaient étudiés par le Conseil national de l'éthique (CNE) de la FFF.

Cette dernière avait pour jurisprudence de sanctionner les dirigeants par des suspensions de toute fonction officielle pour un ou plusieurs matches, avec sursis ou de manière ferme. La commission de discipline pourrait suivre cette jurisprudence, mais sera seule juge de la gravité des faits puisqu'il n'existe pas de barème de référence dans les règlements disciplinaires de la FFF.

Clémence ou sévérité? Les deux présidents s'étaient mis au diapason d'une soirée cauchemar le 20 septembre, lors de Marseille-Lyon (1-1), rivalisant de déclarations fracassantes au cours d'une rencontre de Ligue 1 émaillée de nombreux incidents au stade Vélodrome et interrompue une grosse demi-heure.

En tribunes, un mannequin à l'effigie du "traître" Valbuena avait été pendu par les supporteurs marseillais, qui ne digéraient pas le recrutement du meneur de jeu de l'équipe de France par l'adversaire lyonnais. Des bouteilles de verre avaient aussi été jetées sur la pelouse, provoquant le renvoi temporaire des joueurs aux vestiaires.

Et en coulisses, le spectacle avait là encore été nauséabond. D'un côté, le président marseillais minimisa les incidents, et surtout sembla les légitimer par des décisions arbitrales qui "factuellement", vont "toujours, toujours dans le même sens". De l'autre, son homologue lyonnais le qualifiait de "guignol", prélude à une guirlande de qualificatifs peu amènes des deux côtés ("irresponsable", "pitre", "vieux lion"...), et peu flatteurs pour l'image du football français.

- 'Accord historique' -

Un moment d'égarement? Les deux hommes n'en sont pas à leur première passe d'armes et se frictionnent régulièrement. Mais cette fois, la commission de discipline de la LFP s'est saisie de l'affaire, estimant, par la voix de son président Sébastien Deneux, que ces propos "peuvent ressortir d'une forme de manquement à l'éthique".

De fait, Vincent Labrune a fait le tour des médias le lendemain pour réaffirmer son ambition de "prendre ses responsabilités" et fustiger "une minorité d'individus qui" vise à "déstabiliser le stade". Il a surtout passé un "accord historique" avec les groupes de supporteurs de l'OM pour mettre fin à une exception culturelle marseillaise héritée de l'époque Tapie: la délégation de vente des abonnements aux supporteurs.

Cette technique de commercialisation, "surréaliste" et "pas légale" selon le préfet de police de Marseille Laurent Nunez, laissait les groupes revendre les abonnements, avec une marge. Ces "efforts" expliquent la clémence de la commission de discipline vis-à-vis de l'OM le 15 octobre, dans le dossier des incidents lors de Marseille-Lyon. L'OM n'a, en effet, écopé que de deux matches à huis clos partiels, purgés contre Angers puis Lorient.

Vincent Labrune, qui s'était présenté en personne devant la commission pour défendre ces avancées, peut espérer qu'ils joueront à nouveau en sa faveur jeudi. A moins que la commission de discipline n'estime, comme Patrick Kanner, qu'"on n'a pas besoin de ça avant l'Euro-2016" et ne fasse un exemple des deux présidents.

Source : AFP

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