Filière jihadiste vers la Syrie: Salim Benghalem condamné à 15 ans de prison

  • Capture d'écran d'une vidéo téléchargée en février 2015 par le centre de médias Al-Hayat montrant le jihadiste français Salim Benghalem
    Capture d'écran d'une vidéo téléchargée en février 2015 par le centre de médias Al-Hayat montrant le jihadiste français Salim Benghalem AL HAYAT MEDIA CENTRE/AFP/Archives - HO
  • Un photo montage réalisé le 8 janvier 2015 des frères Saïd et Chérif Kouachi
    Un photo montage réalisé le 8 janvier 2015 des frères Saïd et Chérif Kouachi FRENCH POLICE/AFP/Archives - FRENCH POLICE
  • Portrait d'archives en date du 15 août 2005 de Mehdi Nemmouche Portrait d'archives en date du 15 août 2005 de Mehdi Nemmouche
    Portrait d'archives en date du 15 août 2005 de Mehdi Nemmouche AFP/Archives - Str
  • Un prévenu arrive au tribunal le 1er décembre 2015 à Paris pour un procès sur une filière jihadiste
    Un prévenu arrive au tribunal le 1er décembre 2015 à Paris pour un procès sur une filière jihadiste AFP/Archives - FRANCOIS GUILLOT
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Centre Presse Aveyron

Figure du jihadisme, Salim Benghalem a été condamné jeudi en son absence à 15 ans de prison au procès d'une filière d'acheminement de jihadistes en Syrie, et le tribunal correctionnel de Paris a prononcé des peines allant de six à neuf ans contre six autres prévenus.

Les peines sont légèrement inférieures aux réquisitions du parquet, qui avait demandé 18 ans contre Benghalem, qui ferait partie des bourreaux de l'organisation Etat islamique (EI) en Syrie, et de six à 10 ans contre ses coprévenus.

Le procès s'était tenu un peu plus de deux semaines après les attentats sanglants du 13 novembre. Le tribunal a "essayé de s'extraire un maximum" de ce contexte, a estimé l'un des avocats de la défense, Me Xavier Nogueras.

Visé par un mandat d'arrêt international, inscrit sur la liste noire des Etats-Unis, Benghalem, un Français de 35 ans, se trouverait toujours en Syrie, où il s'est installé en 2013.

Dans son réquisitoire, le procureur avait souligné sa "dangerosité maximale", estimant qu'il présente le "profil" des auteurs des attentats du 13 novembre.

Benghalem a fréquenté les islamistes du groupe des Buttes-Chaumont, à Paris, où il a rencontré les frères Kouachi, auteurs de l'attentat contre Charlie Hebdo il y a un an jour pour jour, et Amédy Coulibaly, le tueur de l'Hyper Cacher.

Tout en soulignant son "rôle proéminent" dans ce dossier, le président du tribunal a rappelé jeudi que les "éléments postérieurs" qui sont apparus ne pouvaient être retenus contre lui dans l'évaluation de la peine.

- 'Groupe ouvertement terroriste' -

Dans une vidéo de propagande diffusée en février 2015, Benghalem menace la France, exprime sa joie après les tueries de janvier à Paris et appelle des cellules dormantes à prendre les armes contre les citoyens français.

Il est également visé dans une autre procédure, car soupçonné avec Mehdi Nemmouche, le tireur présumé du Musée juif de Bruxelles, d'être un des geôliers des quatre journalistes français libérés en avril 2014 après avoir passé dix mois comme otages en Syrie.

Contre le plus lourdement condamné des autres prévenus, à neuf ans de prison, le tribunal a retenu son implication dans "un groupe ouvertement terroriste" et sa participation à l'acheminement de "dizaines de jihadistes", a souligné le président. Tout en ajoutant, à sa décharge, qu'il aidait également au retour ceux qui voulaient revenir en France. Il avait passé environ 18 mois en Syrie. Comme deux autres, en plus de Benghalem, sa peine est assortie d'une période de sûreté des deux tiers.

Le plus âgé du groupe, 37 ans, qui a participé à une opération militaire et apporté un financement à hauteur de 10.000 euros, fourni du matériel et facilité le passage d'au moins trois personnes, selon le tribunal, a été condamné à sept ans de prison.

Il ne fera pas appel, selon son avocat, Me Xavier Nogueras. Tout en jugeant les peines "élevées", il a fait part de son sentiment d'avoir été "entendu" par le tribunal, tout en déplorant les périodes de sûreté. "On est puni pour ce qu'on a fait, pas pour ce que potentiellement on pourrait faire", a-t-il relevé, voyant un "glissement un peu dangereux".

Les autres prévenus ont été condamnés à six ans de prison. Le seul qui comparaissait libre, et ce en raison d'une péripétie de procédure, a été incarcéré après le délibéré. Resté deux mois en Syrie, il avait prêté allégeance au groupe Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL, ensuite devenu le groupe Etat islamique), était chauffeur poids lourd, "notamment aux côtés de Benghalem", a relevé le président.

Un autre encore, le seul à être resté en France, de nationalité marocaine, s'est vu en outre infliger une interdiction définitive du territoire français. Le président a souligné que les faits qui lui sont reprochés étaient "incompatibles avec les valeurs de notre République".

Source : AFP

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