Migrants: Tusk en visite à Athènes et Ankara

  • Le Premier ministre croate  Tihomir Oreskovic et le président du Conseil européen Donald Tusk, le 2 mars 2016 à Zagreb
    Le Premier ministre croate Tihomir Oreskovic et le président du Conseil européen Donald Tusk, le 2 mars 2016 à Zagreb AFP - STR
  • Des migrants le 2 mars 2016 près d'Idomeni à la frontière entre la Grèce et la Macédoine
    Des migrants le 2 mars 2016 près d'Idomeni à la frontière entre la Grèce et la Macédoine AFP - LOUISA GOULIAMAKI
  • Données sur les arrivées de migrants en Europe en 2015 et 2016
    Données sur les arrivées de migrants en Europe en 2015 et 2016 AFP - Gillian HANDYSIDE, Jonathan STOREY
  • Des migrants sous des tentes le 2 mars 2016 près d'Idomeni à la frontière entre la Grèce et la Macédoine
    Des migrants sous des tentes le 2 mars 2016 près d'Idomeni à la frontière entre la Grèce et la Macédoine AFP - LOUISA GOULIAMAKI
  • Des policiers et des migrants, le 1er Mars 2016 dans la "Jungle" de Calais
    Des policiers et des migrants, le 1er Mars 2016 dans la "Jungle" de Calais AFP - PHILIPPE HUGUEN
Publié le
Centre Presse Aveyron

Le président du Conseil européen Donald Tusk est attendu jeudi à Athènes, au lendemain de l'annonce d'une aide européenne inédite aux Etats confrontés à l'arrivée massive de migrants, puis à Ankara, quatre jours avant un sommet UE-Turquie crucial sur la crise migratoire.

L'UE a proposé mercredi une aide humanitaire de 700 millions d'euros pour aider ses Etats membres en première ligne sur la route des migrants qui veulent rejoindre l'Europe du Nord, comme la Grèce, où quelque 10.000 personnes sont toujours bloquées à la frontière macédonienne.

L'engrenage des restrictions récemment décidées par plusieurs pays des Balkans les a piégés en Grèce, faisant planer, selon l'ONU, la menace d'une crise humanitaire imminente.

Incapables d'apporter une réponse coordonnée, les Européens n'en finissent plus de se déchirer alors que les flux sont loin de diminuer, avec plus de 130.000 migrants arrivés en Europe depuis début janvier selon le Haut-commissariat aux réfugiés (HCR), après un million l'an dernier.

La quasi-totalité sont passés par la Grèce, principale porte d'entrée dans l'Union, à partir des côtes turques où continuent d'affluer des demandeurs d'asile fuyant la Syrie, où un fragile cessez-le feu entre jeudi dans son sixième jour.

Donald Tusk a évoqué cette crise mercredi à l'occasion d'une visite en Croatie. Jeudi il s'entretiendra à Athènes avec le Premier ministre grec Alexis Tsipras puis se rendra à Ankara pour des discussions avec le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu.

En attendant d'obtenir de la Turquie qu'elle en fasse davantage, la Commission européenne a rendu public mercredi un projet sans précédent: il s'agit de fournir une aide humanitaire d'urgence, non seulement à des pays tiers pauvres, mais désormais à des membres de l'UE.

- "Crise humanitaire grave" -

Cette aide de 700 millions d'euros sur trois ans pourra être mobilisée pour tout pays en difficulté exceptionnelle. Mais elle "ira, dans une large mesure, à la Grèce, parce que c'est là que nous avons la crise humanitaire la plus grave", a précisé le commissaire européen chargé de l'Aide humanitaire, Christos Stylianides.

La Grèce, qui abrite actuellement 23.000 migrants, a évalué ses besoins à 480 millions d'euros pour gérer, le cas échéant, l'accueil de 100.000 réfugiés au total.

Jeudi, le ministre autrichien des Affaires étrangères Sebastian Kurz a de nouveau exhorté Athènes à bloquer les migrants et à les prendre en charge dans les "hotspots", financés par l'UE et dont quatre sur les cinq prévus ont été ouverts avec plusieurs mois de retard.

A la frontière entre la Grèce et la Macédoine, la situation reste tendue, Skopje continuant de filtrer drastiquement les entrées à Idomeni, avec seulement 500 passages de réfugiés syriens et irakiens autorisés depuis mardi.

Jeudi matin, plusieurs dizaines de migrants ont de nouveau bloqué la voie ferrée qui longe le camp d'Idomeni pour protester contre les tracasseries administratives à la frontière.

Dans ce camp, aménagé pour 1.600 personnes, ils sont déjà plus de 9.000 et la situation humanitaire se dégrade. "Hier soir, l'infirmerie était pleine à craquer", selon un membre de Médecins sans frontières, alors que les organisations humanitaires sur place pointent le manque de toilettes, de points d'eau et de tentes.

"Nous savons que (la frontière) est fermée, mais il n'y a pas d'autre moyen, on doit venir ici et attendre", dit Mouiiaed Saker, un Syrien, contraint, comme les autres migrants, de faire la queue pendant des heures dans la boue pour un sandwich.

- La "Jungle" au menu du sommet franco-britannique -

A deux mille kilomètres de là, en France, sur la route de migrants qui veulent rejoindre le Royaume-Uni, le démantèlement d'une partie de la "jungle" de Calais (nord) a repris jeudi pour le quatrième jour consécutif dans une ambiance tendue et sous très forte protection policière .

La partie sud de la "jungle" abrite entre 800 et 1.000 migrants selon les autorités, mais près de 3.500 d'après les associations. Entre 3.700 et 7.000 au total, surtout syriens, afghans et soudanais, vivent dans des conditions précaires dans l'ensemble du camp.

La situation à Calais sera au menu d'un sommet franco-britannique jeudi à Amiens, à quelque 150 km de la "jungle", réunissant le président français François Hollande et le Premier ministre britannique David Cameron.

La Grande-Bretagne, qui contribue actuellement pour plus de 60 millions d'euros à la gestion de cette crise, doit annoncer une augmentation de son aide financière à la France d'"une vingtaine de millions supplémentaires", a déclaré jeudi le secrétaire d'Etat français aux affaires européennes Harlem Désir, à quelques heures du sommet.

Le ministre français de l'Economie, Emmanuel Macron, a pour sa part d'ores et déjà prévenu, dans le Financial Times, qu'en cas de "Brexit" (sortie du Royaume-Uni de l'UE) son pays cesserait de retenir les migrants à Calais.

Source : AFP

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